Issus de l’univers de la mode, Sebastiano Caporale et son neveu Luca se sont reconvertis dans la restauration. Le premier n’est pas un novice pour autant puisqu’il avait contribué à lancer l’ »Easy Tempo » au centre-ville. Leur antre, sobrement intitulé du numéro de leur beau bâtiment moderniste au coin de la rue Washington, s’offre une déco soignée plutôt vintage. Tout en noir et blanc, avec quelques tâches de couleurs apportées ci et là par de jolis luminaires.
Dans cette ambiance arty réussie, on pourrait craindre un accueil froid et distant, il n’en est rien. Originaire des Abruzzes, Sebastiano fait honneur à l’accueil chaleureux et sans chichis de la région, souriant et même enflammé lorsqu’il s’agit de parler de ses produits ou de la cucina della mamma.
Aux petits soins pour ses clients, le patron ne cherche pas à pousser à la consommation. « Vous aurez assez avec un risotto per due et deux plats de pâtes. » On fait bien de lui faire confiance car la cuisine est ici généreuse, très généreuse! Le risotto à la salade trévise et à la pancetta (17€) suffit largement pour deux et constitue une belle entrée en matière. Ici, on le prépare avec du riz arborio et on le sert all’onda, très crémeux, avec un bon parmesan. L’amertume est légère et le riz parfaitement cuit.
Du côté des plats, on se réjouit de découvrir une carte de classiques de la cuisine italienne ménagère : raviolis, gnocchis de potiron, parmigiana d’aubergine, tagliata de bœuf… Si les lasagne al ragù (18€) sont beaucoup trop chargées en sauce pour un palais italien, la sauce à l’agneau et au bœuf, comme on la prépare dans les Abruzzes, est bien corsée et on sent la finesse des pâtes maison.
Plus inattendue, la pasta del povero (12€), préparation typiquement sicilienne où l’on troque le parmesan trop cher pour de la chapelure grillée, est un peu plus décevante. Trop présent, le pain prend le dessus sur le chou-fleur, les olives noires et les anchois. Mais le tout passe très bien avec une demi-carafe de Montepulciano d’Abruzzo (8€).
Au dessert, on reste dans le classique italien avec ce correct semifreddo au café (6€) ou on fait une incursion en Belgique avec ce « sabayon froid » au spéculoos (6€), que l’on dévore en un instant tant il est léger et plaisant.
Et là, on se rend compte qu’on vient de passer une bonne soirée dans ce petit resto sympa qui propose une cuisine italienne comme à la maison au-dessus de la moyenne des ristoranti italiani de Bruxelles. Mais l’on garde tout de même à l’esprit, qu’avec encore un peu plus d’attention aux produits sélectionnés et en se pliant moins aux désirs d’une clientèle qui fait souvent fausse route en matière de gastronomie transalpine, on obtiendrait un résultat plus convaincant encore.
Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 21 novembre 2012.
Envie d’y goûter?
- Cote: 6,5/10.
- Cuisine:
italienne
.
- Cave: italienne.
- Cadre: arty.
- Terrasse: non.
- Parking: non.
- Adresse: 7 rue Washington 1050 Bruxelles.
- Rens.: 02.649.29.35.
- Ouverture: fermé dimanche et lundi midi.
La fille: « La cuisine m’a fait penser à celle du Monticelli (qui va bientôt déménager) et pas seulement parce que les familles sont toutes deux originaires des Abruzzes. Il y a cette même simplicité et cette même volonté d’offrir de la cuisine familiale savoureuse. La différence? Le prix mais on n’a pas non plus le même cadre…Ici on est clairement dans un restaurant! On est aussi au N°7, un cran au-desssus au niveau de l’accueil et du service.«
Le garçon: « C’est franchement pas mal mais je ne suis pas totalement emballé non plus… La faute à l’exceptionnelle cuisine italienne de Nonna sans doute…«