e6a4a8a7cb6f566514bec014d50a3462.jpgIl est de ces décors magnifiques qui donnent sacrément envie de s’asseoir et de profiter de l’ambiance. « La Manufacture » est de ceux-là, superbe bâtiment industriel réaménagé en une brasserie trendy. On est accueilli par une jolie terrasse qui donne envie de revenir e été, mais une fois les assiettes sur la table, on déchante…

Article paru dans « La Libre » du 10 novembre

  

Une ambiance agitée et bruyante 

C’est en plein centre de Bruxelles que la Manufacture a élu domicile, dans un bâtiment superbement remis à neuf par un bureau d’architecte anversois en 1990. Pendant trente ans, le lieu fut investi par la maroquinerie Delvaux, qui elle-même succéda à une imprimerie. Aujourd’hui les rotatives ont disparu mais les cuirs sont toujours un peu présents, sur les chaises uniquement…

En ce lieu qui ne manque assurément pas de charme, métal, pierre et brique sont mêlés judicieusement dans des tonalités noires, brunes et brique, réchauffées par quelques lampes torchons et suspensions aux accents chauds. Ici, l’ambiance est internationale, on parle français, flamand, anglais… Le service, efficace et sympathique, répond dans toutes les langues et sait servir le vin, d’une qualité honorable – le Saint-Nicolas de Bourgueil 2005 en demi-bouteille (13,60 €) passe tout seul.

Côté carte, on respecte l’ambiance : quelques plats de brasserie (croquettes aux crevettes ou aux moules) et beaucoup de propositions fusion alléchantes, faisant appel à quelques produits originaux ou à des préparations modernisantes.

    

Un fiasco prévisible

Assis bien gentiment en attendant impatiemment les premiers plats, on ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil sur les entrées d’un couple d’amoureux voisin. Là, l’impatience fait place à l’inquiétude… Mal présenté, trop coloré, le plat semble ne pas tenir debout, dans tous les sens du terme. Quand arrivent les entrées, l’impression se confirme : ici, tout est bancal. La salade d’hiver (13,20€), composée de cerf fumé et de vieux Reypenaer, s’accompagne de tomates confites et d’une espuma d’airelles (bien réalisée). Un accord incongru. Tout aussi mal présentée, la brick aux champignons des bois, topinambours et sésame (12,20€) ne convainc pas plus. C’est lourd, gras, sans compter que le goût des champignons et des topinambours est totalement masqué par un jaune d’œuf coulant.

Sans trop y croire, on espère toujours que les plats sauveront la soirée… S’ils sont sans doute d’un meilleur niveau, il n’y a pas non plus de quoi s’affoler. Les noix de Saint-Jacques, bien cuites, et les langoustines sont tout de même bizarrement accompagnées de roquette à l’estragon et d’une polenta aux champignons eryngii. Le tout est sans intérêt vu le prix exorbitant (23,50€). Tandis que le cochon de lait (16,90€) et son gâteau de chou garni de rillettes de gigotin sont servis avec une sauce au genièvre malheureusement trop sucrée.

Après un tel fiasco, on n’a même plus envie de dessert. Et on regrette qu’un si bel endroit soit si mal mis en valeur…

   

Envie d’y goûter?

La manufacture. 12 rue Notre Dame du Sommeil 1000 Bruxelles. Fermé le samedi midi et le dimanche.
Rens. : 02.502.25.25 ou www.lamanufacture.be.