Cette petite adresse, ouverte il y a un peu plus d’un an dans la chaussée de Waterloo, à deux pas du carrefour Ma Campagne à Ixelles, possède une jolie réputation auprès des gastronomes bruxellois… C’est donc avec une certaine impatience qu’on se rendait enfin au « Magenta », suivant plusieurs avis enchantés autant qu’avisés…

Alors que l’on pousse la porte et le rideau de velours de ce petit restaurant discret, on est accueilli avec le sourire par la patronne, tandis que, dans un miroir, on entraperçoit le chef en cuisine. Olivier Bellaches s’est installé ici après être passé par les cuisines de plusieurs restos bruxellois de renom. Il a surtout été formé durant des années dans de grandes maisons étoilées françaises, notamment chez Guy Savoy et chez Alain Senderens au « Lucas Carton ». De sacrées références qui mettent forcément en appétit !

Mais il faudra patienter un peu… On a beau être un soir de semaine très calme, le service tarde un peu. Il faut dire que le chef est seul aux fourneaux pour peaufiner sa carte française classique, mâtinée de quelques touches plus personnelles. Si les trois menus attirent l’œil – Magenta pour le gibier (3 serv., 28€), Cyan pour le poisson (3 serv., 40€) et Jaune pour la surprise du chef (3 serv., 45€) –, la carte s’annonce alléchante…

Ce soir, ce sera donc du tourteau en parmentier (16€), servi avec un velouté d’étrilles et un jus acidulé au balsamique. Une entrée correcte mais qui n’emballe guère. La « jambonette de faisan aux champignons des bois » (19€) se révèle mieux maîtrisée. Malgré un fonds de sauce un peu trop présent, le foie gras poêlé fondant se marie en effet bien avec la mirepoix de Granny Smith. Avec ça, le verre de vin du patron bien choisi – sauvignon blanc Louis Chatel d’un côté, Merlot Château Darzac 2007 de l’autre –, coule tout seul.

Mais pour l’instant, on attend toujours d’être réellement convaincu. Les plats resteront malheureusement dans la même lignée d’une cuisine bourgeoise un peu lourde, manquant de finesse et d’élégance. Surtout du côté du très copieux et trop sucré Parmentier de queue de bœuf au foie gras (21€), servi dans une jolie cocotte. Seul le cœur de cabillaud cuit sur peau (25€), accompagné de palourdes à la coriandre et d’une surprenante crème de haricots coco relevée au jus de viande, laisse entrevoir les réelles possibilités du chef.

Est-on tombé un mauvais soir après les fêtes ? Toujours est-il qu’Olivier Bellaches ne nous a paru guère inspiré, proposant une cuisine un peu tristounette, sans éclat (qui ne donnait pas envie de s’attarder sur les desserts). A l’image de la décoration un peu terne d’un « Magenta » qu’on aurait rêvé plein de couleurs. Dommage car on sent bien qu’avec un peu plus d’enthousiasme, ce couple-là doit être capable du meilleur…

 

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 28 janvier 2010.

  • Cote: 6/10.Logo trends.jpg
  • Cuisine: française.
  • Cadre: bourgeois.
  • Cave: française, avec de bons vins du patron au verre (3,50€).
  • Terrasse: jardin.
  • Parking: oui (demandez la clé…).
  • Adresse: 421 chaussée de Waterloo 1050 Bruxelles.
  • Rens.: 02.347.01.75 ou www.magenta-restaurant.com.
  • Ouverture: Ouvert de 12h à 14h30 & de 19h à 22h30. Fermé samedi midi, dimanche et lundi soir.

 

Le petit plus du blog:

féminin.gifLe grain de poivre de La fille: « Est-ce qu’on est tombé sur un mauvais soir? Je ne sais pas. Mais ça ne m’a vraiment pas donné envie d’y retouner. Et puis je n’ai pas du tout aimé la déco!« 

masculin.gifLe grain de sel du garçon: « Une réelle déception compte-tenu de tout le bien que j’avais entendu de cette adresse. Le chef y propose une cuisine bourgeoise terne et manquant réellement de finesse. »