C’est dans son futur bistrot, « Le bistrot de Jean-Phi » (qu’il souhaite dans l’esprit d’un bouchon lyonnais, avec du petit salé aux lentilles, de la moelle…), qui devrait ouvrir fin février s’il a le feu vert de la banque, que Jean-Philippe Watteyne, le candidat belge de la 4e saison de Top Chef, se présentait à la presse il y a quelques jours. Sera-t-il le Top Chef 2013? Début de réponse ce soir sur M6 à 20h50 et sur RTL-TVI à 20h20.
© Julien Knaub/M6
Formé à l’école hôtelière de Namur, Jean-Philippe Watteyne a d’abord été barman et GO au Club Med pendant 3 ans, avant de revenir à la cuisine au moment de son retour en Belgique il y a 7 ans. A 33 ans, ce père de deux enfants, propriétaire du restaurant « iCook » à Mons depuis bientôt 4 ans, ne manque en tout cas pas d’ambition.
Mais la tâche ne sera pas facile, le niveau de « Top Chef » étant, comme chaque année, assez élevé, avec de nombreux candidats travaillant dans des brigades étoilées. «Ma différence, c’est que je n’ai pas de limite. Je n’ai pas travaillé dans de grandes maisons. J’ai ma propre technique, qui fonctionne aussi bien. Sinon, je regarde sur Google… Je fais les choses de façon spontanée. Il y a moins de chichis, c’est plus direct. » A la carte du « iCook », on trouve des propositions modernisantes comme cet oeuf à 63°C crumble fumé, du magret de canard basse température et déclinaison de carottes ou encore un carpaccio de Saint Jacques crue et sphérification de truffe noire…
S’il n’est pas passé par les cuisines de grands chefs, Watteyne est fier de sa cuisine et est prêt à tout pour la faire connaître. Après avoir participé à divers concours professionnels en Belgique, il a finalement été retenu, sur 1500 inscrits, parmi les 16 candidats en lice cette saison (dont 4 filles). « Je suis fan de l’émission depuis le début, explique Jean-Philippe. J’ai déposé ma candidature chaque année. C’est le summum des concours culinaires. Ce n’est pas un concours où tu t’entraînes six mois sur la même recette. Ici, on est dans la créativité, le stress… J’ai revu quelques épisodes de la saison 3 avant d’y aller et je me suis liquéfié devant l’écran, en me disant que je serais incapable d’y arriver… Il faut créer une recette et la faire rentrer dans un timing à la seconde prêt. On n’a pas de mise en place, pas de sauces… Sans compter les caméras, les journalistes… »
Brève ou non (il reste évidemment muet sur sa performance), cette aventure culinaro-télévisuelle a profondément marqué Jean-Philippe Watteyne. Qui se dit ravit de pouvoir, comme d’autres candidats des différentes saisons de « Top Chef » de pouvoir cuisiner au restaurant éphémère « Vu à la TV », installé pendant toute la diffusion de l’émission à « L’Alcatraz », dans le VIe arrondissement de Paris. « Je ferai des recettes qui me tiennent à coeur, confie le Montois. Je vais aussi essayer de faire un peu de belge avec des carbonnades revisitées, du spéculoos en dessert… »
Côté pratique, on ne change pas un concept qui gagne. M6 mise donc toujours sur Stéphane Rotenberg et Cyril Lignac pour accompagner les 16 candidats, qui seront à nouveau départagés par les quatre grands chefs Thierry Marx, Christian Constant, Jean-François Piège et Ghislaine Arabian. C’est d’ailleurs la chef nordiste qui a le plus impressionné le candidat belge. « Quand elle dit quelque chose, elle ne prend pas de gants! »
Crise économique oblige, « Top Chef » multipliera cette année les épreuves à base de produits peu onéreux (boîte de thon, restes, épluchures, menu 3 serv. à 7,40€…). Ce soir, la toute première épreuve de la saison se déroulera ainsi dans un supermarché. « On a dû cuisiner avec des produits manufacturés. C’est plus compliqué. Je pars toujours de produits frais, bruts. Je suis tombé sur des corn flakes… », se souvient Jean-Philippe Watteyne. Des céréales qu’il a utilisées pour paner une daurade, dans une proposition hors sujet, selon le jury, qui avait demandé qu’il s’agisse de l’ingrédient principal du plat…
Si l’on travaillera des produits de tous les jours, le casting sera cette année luxueux avec des invités de choix, dont huit chefs triplement étoilés. Au gré de épisodes, les candidats croiseront donc la route de Paul Bocuse, de la veuve de Bernard Loiseau, de Georges Blanc, Gérald Passédat, Jean-Michel Lorain, Michel Guérard ou encore du Catalan Martín Berasategui.
Tandis qu’ils cuisineront à nouveau pour des personnalités comme Michèle Laroque et Pierre Palmade, les nageurs Camille Lacourt et Laure Manoudou, Didier Gustin, Gérald Dahan, Faustine Bollaert… Le tout dans des décors étonnants ou prestigieux: un bal musette, un théâtre parisien, la mythique « Tour d’argent » mais aussi Disneyland Paris ou rien moins que le Stade de France.
Sans oublier une petite escapade en Scandinavie, où ils visiteront un parc aquacole norvégien et où ils rencontreront le chef doublement étoilé Eyvind Hellstrøm, membre du jury du Bocuse d’or. Preuve que l’émission est à l’écoute des dernières tendances culinaires, comme elle est capable de faire émerger de réels talents. «Le Galopin», restaurant parisien de Romain Tischenko, gagnant de la première saison, est en effet un formidable petit bistrot créatif…
Romain Tischenko lors de son passage à Omnivore Bruxelles en mars 2012
Bref, M6 a sorti l’artillerie lourde pour doper les audiences. Et RTL-TVI entend bien en profiter. Depuis son lancement en 2010, les audiences belges de « Top Chef » n’ont en tout cas cessé d’augmenter. En 2012, l’émission avait ainsi été suivie en moyenne par 485200 téléspectateurs, contre 412900 en 2010 et 453400 en 2011. Combien seront-ils ce soir? Il faudra en tout cas compter sur les dizaines de supporters de Jean-Philippe, qui suivront le premier épisode devant un écran géant au Royal Mons Auto Club.