Un peu plus de dix ans que Jean-Yves Pletsier a quitté Binche, où il dirigea jadis une maison à son nom très cotée. Installé depuis dans un petit troquet à deux pas du Théâtre Marni, le gaillard continue de réjouir les connaisseurs. A voir sa bouille renfrognée et ses énormes paluches sur son site Internet, on ne doute pas que cette vraie gueule pratique une cuisine de terroir sans chichi! Sur place, l’impression se confirme. Tables en bois, banquettes rouges, murs ocre, miroirs, on se croirait à Paris.

Pourtant, au tableau, ce sont les spécialités du Sud-Ouest qui sont à l’honneur: magret, confit, cassoulet… Malgré la chaleur estivale, il faut se retenir pour ne pas succomber. Tout comme à ce faux-filet normand maturé 24 jours! C’est hors de prix (32€/pers.) mais la viande vient de chez Hugo Desnoyer, boucher parisien qui fournit la crème de la crème de la gastronomie!

On reste raisonnable en optant pour une excellente andouillette AAAAA de chez Gilbert Lemelle (boucher de Troyes), accompagnée d’une sauce crémée à la moutarde de Gand, de quelques légumes de saison et de petites pommes de terre (17€). Rien d’exceptionnel a priori mais la sauce est parfaite, tout comme la cuisson de la viande et des légumes! Même constat du côté du pigeon d’Anjou et sa joue de porc confite (26€). Les chairs sont fondantes et le jus bien corsé! Que demander de plus? De bons petits pois et un peu de polenta.

Avant d’attaquer ces plats diablement réjouissants, on aura été un peu déçu par la hure aux bigorneaux (14€), sans relief. Mais pas par la poêlée de ris d’agneau aux légumes printaniers (13€), un bonheur de simplicité et d’intensité, le jus rehaussé à la badiane étant à lui seul un régal !

Ambiance et cuisine authentiques, amour des produits (parfaitement sélectionnés), beau choix de bouteilles de vignerons indépendants à tous les prix –­ notamment un bon petit « Vin de jardin » (vin de pays de Loire) à 4€ le verre. Il ne manque pas grand chose à cette table rustique. Peut-être un petit effort sur les desserts (7€), un cran en-dessous du reste du repas. Et qui, surtout, arrivent après une heure d’attente! Heureusement, pour se faire pardonner, la patron offre la prune.

Et l’on se réjouit que cette discrète adresse de quartier trace la route sans sourciller, droite comme un i dans sa fidélité au terroir. Une adresse qui continue d’ailleurs à faire des émules. La preuve, la dernière livraison du guide GaultMillau accueillait pour la première fois « Le coin des artistes », avec un honorable 13/20.

Envie d’y goûter?

• Cote: 7,5/10.
• Cuisine: du terroir.
• Cadre: bistro.
• Cave: vins canaille.
• Terrasse: oui.
• Parking: non.
• Adresse: 5 rue du Couloir 1050 Bruxelles.
• Rens.: 02.647.34.32.
• Ouverture: fermé dimanche, lundi et samedi midi.

La fille: « Le service en salle est orchestré par le sympathique jeune fils du patron (?) qui malgré son jeune âge donne de bons conseils en matière de vins. J’ai hâte d’y retourner pour goûter la viande de chez Hugo Desnoyer ou le cassoulet mais cette fois on fera certainement l’impasse sur le dessert ;-p« 

Le garçon: « Dommage cette lenteur entre le plat et le dessert, qui a un peut fait retomber l’enthousiasme. Sinon, rien à dire, « Le coin des artistes » est un vrai bon bistro de quartier!«