Avec « Le bistro de la Poste », la “bistronomie” parisienne semble enfin faire une percée à Bruxelles. Trop à l’étroit dans leur très chouette “A bout de soufre” à Saint-Gilles (“remis à des copains”), Guillaume Joubin –  en cave – et Max Herbert – en cuisines – viennent d’investir il y a quelques semaines une ancienne brasserie de la chaussée de Waterloo. Quelques petites retouches (de grandes ardoises aux murs pour afficher les vins au verre et les suggestions) et le tour est joué.
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Photos Renaud Fagnart

L’esprit est resté le même qu’à leur ancienne adresse : proposer dans une ambiance sans chichi (un peu froide peut-être) une cuisine canaille partant à l’attaque des terroirs français. La carte est courte mais juste, tandis qu’un menu bistrot (32 €, 3 serv.), agrémenté de suggestions quotidiennes, change toutes les semaines. Et franchement, les amateurs de cuisine brut de décoffrage ne saurosnt plus où donner de la tête.

Pour débuter, la brochette de petits gris convainc surtout pour les gros morceaux de lard, absolument fondants et une sauce délicate aux noisettes. On ne comprend cependant pas très bien l’accompagnement, un mesclun de jeunes pousses et légumes frais que l’on retrouve à l’identique, mais en bien meilleure compagnie, sur l’assiette des classiques pimientos del piquillos farcis à la brandade de morue. Tout cela est bon, totalement dans l’esprit des lieux mais un poil cher pour ce qu’on a dans l’assiette (12 €)… Au contraire de ce sauvignon bio non filtré et non soufré (3 €/verre). Vif et fruité, il donne soif   Tout comme un plus gras et charpenté Mâcon Village blanc (6,50 €).

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On viendrait d’ailleurs presque plus ici pour les flacons (en rouge, le Cairanne de l’Oratoire Saint-Martin est un joli conseil) que pour l’assiette. Le chou farci (14 €) et son stoemp de racines manquent en effet un peu de peps, tandis que petits pois et mange-tout apparaissent hors saison. Plus cohérent, le cassoulet se pare d’une belle cuisse confite et d’un morceau de saucisse de Toulouse fameuse (18 €).

Plus vraiment de place pour un dessert mais, même s’il fait mentir son appellation, l’entremets pana cotta café (c’était plutôt une crème au beurre) et mousse au chocolat manjari (6 €) est un régal avec son délicieux sorbet à la poire.

Bref, au “Bistrot de la Poste”, on sait recevoir autour d’excellents produits et de préparations simples. Dommage que l’assiette manque d’un brin d’exigence pour convaincre totalement. Mais les lieux méritent certainement une seconde visite car, dans l’ensemble, voilà un petit bistrot attachant.

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Envie d’y goûter?

  • Adresse : 550A chaussée de Waterloo 1050 Bruxelles (Ixelles).
  • Ouverture : lunch du mardi au vendredi de 12h à 14h (lunch 3 serv. à volonté 14€); cave/bar ouvert dès 17h30; dîner du mardi au samedi dès 19h.
  • Rens. : 02.344.42.32 ou www.bistrodelaposte.be.
  • Prix : 30-40 €.
  • Chef : Max Herbert.