65cfefd36d350ccb7e973f71e2bbfeb0.jpgDemain soir, « Question à la une » se penche sur l’univers de la gastronomie et de l’oenologie. Outre un reportage français intitulé “Faut-il se méfier des guides gastronomiques ?”, le magazine d’investigation de la RTBF pose la question : “Les vins belges, de futurs grands crus ?”

Dans ce reportage bien fichu, Jean-François Willems et Bernard Juncker n’apportent pas beaucoup d’éléments neufs mais proposent néanmoins un tour de la question complet, tentant de comprendre l’engouement actuel pour le vin belge. Pour ce faire, ils ont rencontré des vignerons belges, amateurs ou professionnels, des oenologues… Mais ont aussi poussé jusqu’en Aquitaine, où 30 vignerons belges sont actifs.

Sans oublier l’incontournable Paul-François Vranken à Reims. Depuis 1976, il a su s’imposer comme le second producteur de champagne après avoir racheté la maison Pommery et ses mythiques caves souterraines. Produisant 20 millions de bouteilles par an, le groupe en exporte les 2 dixièmes en Belgique, de quoi en faire le leader sur notre marché.

  

Le vin belge a-t-il un avenir ?

Mais, finalement, on s’éloigne, là, du sujet… La question étant de savoir si les vins produits chez nous sont bons… Récente, cette viticulture semble pour l’instant parvenir sans peine à écouler ses petits volumes (à des prix assez élevés). Mais, au-delà de la curiosité, la qualité est-elle au rendez-vous ? Il faudra attendre encore quelques années avant de se prononcer, histoire de voir si la mise en place de quatre AOC a eu un effet positif…

Notre pays compte en effet quatre appellations d’origine contrôlées: l’Hageland (1996: 30 producteurs de cette région du Brabant flamand près d’Aarschot et Louvain), l’Haspengouw (1999: région limbourgeoise près de Riemst), l’AOC wallonne Côtes ou Coteaux de Sambre et Meuse (2004) et la toute récente Heuvelland (région yproise). Au second étage, on trouve les Vins de pays flamands et les Vins de pays des Jardins de Wallonie. Et enfin les Vins de tables.

Quelle que soit l’appellation, reste la question de savoir si la Belgique peut accueillir une viticulture de qualité. Là, les avis restent partagés avec, comme refrain, « Peut mieux faire… » Certains misent sur le réchauffement climatique, tandis que d’autres, comme Philippe Graffé (l’ex-négociant bien connu de Namur), s’intéressent à des cépages nouveaux en provenance d’Allemagne.

783ca8f10e765350191391ec3344e593.jpgOenologues, cavistes et sommeliers s’accordent pour dire que les vins belges sont en tout cas peu standardisés (peu de bois par exemple), avec une belle fraîcheur et une belle acidité. Ce qui en fait des vins idéaux pour la gastronomie. C’est d’ailleurs le principal débouché pour les viticulteurs belges. A « L’air du temps », Sang-Hoon Degeimbre sert ainsi le domaine Mellemont de Thorombais-les-Bégines, tandis que le chardonnay du château Genoels-Elderen (le vin belge le plus connu et cotté) se retrouve à la table de 36 étoilés belges mais aussi chez Ducasse, à « La tour d’argent » ou au Japon.

Si l’on fait bien du vin partour dans le monde, il n’y a pas de raison que cela soit impossible chez nous. Après, tout est une question de marketing pour savoir le vendre sans faire référence à un terroir, qui n’existe plus chez nous depuis la disparition de la vigne au XVIIe siècle…