Ouvert il y a un peu plus d’un an et demi, on ne remarque pas tout de suite ce beau restaurant italien contemporain dans la chaussée de Charleroi. Pourtant, dès le seuil franchi, on apprécie le sentiment d’espace et on admire le soin apporté à la déco. La grande salle est partagée par un bar en béton lissé, des bouteilles de vins sont accrochées au mur comme des tableaux et une photo de Sienne pixelisée anime une des parois principales.

Sur la table, l’huile d’olive et le pain sont délicieux, comme les tarallini. Spécialité des Pouilles (même s’il en existe différentes versions dans tout le Sud de l’Italie), ce petit détail souffle à l’oreille la région d’origine du personnel. La carte et les suggestions font d’ailleurs la part belle aux préparations du sud de la Péninsule mais pas seulement, car ces Sudistes ont travaillé à Sienne et ont notamment ramené dans leurs valises le goût pour une des meilleures viandes italiennes, la cinta senese.

Contrairement à l’atmosphère du lieu, la cuisine est classique, composée de viandes et de poissons grillés servis avec quelques légumes, comme en Italie. C’est d’ailleurs ce que l’on aime ici, des plats simples et authentiques. Comme cette parmigiana aux aubergines (15 €) ou ces tendres calamars bien grillés servis sur une salade de fenouil (16 €). Plus originaux, ces cheveux d’ange à l’encre de seiche accompagnés de tomates et d’une crème aux cime di rapa sont très goûteux (16€). Enfin, la calamarata (des pâtes en forme d’anneaux de calamar) s’accommode de la délicate amertume du radicchio rosso, adoucie par la crème de lait (16€). Mais l’effet bœuf vient de cette race antique de cochon siennois ! Les morceaux de cinta senese sont simplement grillés et accompagnés de légumes (23,50 €), mais quel bonheur ! Dommage que cette crostata (6 €), une tartelette à la confiture de tomates, en qui on mettait tant d’espoir, se révèle mal cuite et sans intérêt. Mais la grappa offerte à la fin du repas – tradition qui se perd – fait oublier ce faux pas ! 

Envie d’y goûter?