Avec aujourd’hui une vingtaine d’adresses réparties sur les cinq continents, « Nobu » est une des plus importantes success stories culinaires de ces dernières années. Tout est né d’une rencontre, au début des années 90 à Los Angeles, entre le chef Nobu Matsuhisa et l’acteur Robert De Niro. Le second a investi dans l’immobilier dans le quartier de Tribeca à New York et propose au premier d’y ouvrir un restaurant, chose faite en 1994. Trois ans plus tard, la réussite est telle que le concept s’exporte jusqu’à Londres, où le « Nobu » de l’hôtel May Fair, juste en face d’Hyde Park, fut le premier à ouvrir en Europe.
Treize ans plus tard, les lieux, à la déco internationale totalement dépouillée, restent très courus. Récompensé par un macaron au Michelin, le « Nobu » est considéré comme l’un des meilleurs restos japonais de Londres grâce à sa cuisine nikkei, ou une fusion inattendue entre cuisines japonaise et péruvienne. Nobu Matsuhisa a en effet longtemps vécu au Pérou et en Argentine et, comme le Péruvien Gastón Acurio – autre star aux multiples restaurants, de Lima à San Francisco en passant par Madrid –, est parvenu à marier les deux cultures. Si chez Acurio, on est dans une cuisine péruvienne mâtinée de touches japonaises, c’est l’inverse chez « Nobu ». Très variée, la carte décline en effet des propositions nippones; ce n’est que dans quelques plats que l’on remarque, par petites touches, l’utilisation d’ingrédients sud-américains comme certaines épices ou le piment jalapeño.
Photos Luca Zampedri / Nobu
A 55£, le lunch omakase 7 serv. permet de découvrir le raffinement de la cuisine du « Nobu ». Côté poisson, le tartare de saumon se présente presque comme une crème, parfaitement fondante avec une petite sauce miso et une yama momo, petite pêche des montagnes qui rafraîchit le palais. Tandis que la déclinaison de thon en différentes cuissons permet de s’amuser avec une petite sauce sucrée-poivrée et que le signature dish, le cabillaud laqué au miso, se présente parfaitement cuit, réveillé par une pointe de citron et une tige de citronnelle. Au moment de la viande, un filet de bœuf cuit dans un caquelon en fonte, on découvre une sauce au saké et épices péruviennes, un délice nikkei accompagné d’enokis, d’une asperge verte et d’un champignon noir. A suivre, soupe miso aux coquillages et assortiment de sushis et sashimis montrent l’étendue du savoir-faire du « Nobu » qui, même au dessert, un fondant au chocolat et glace au thé vert servis dans une belle bento-box, sait allier simplicité et plaisir.
On passe un très joli moment au « Nobu », même si les plats semblent parfois trop rôdés et s’enchaînent un peu rapidement. Mais, s’ils sont mis au point de l’autre côté de l’Atlantique, tous sont parfaitement exécutés. Bref, on ne regrette pas la visite dans cette chaîne de luxe.
Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 10 juin 2010.
- Cote: 7,5/10.
- Cuisine: japonaise.
- Cadre: international.
- Cave: très belle carte de sakés.
- Terrasse: non.
- Parking: non.
- Adresse: 19 Old Park Lane London W1K 1LB London.
- Rens.: +44(0)20.74.47.47.47 ou www.noburestaurants.com.
- Ouverture: ouvert tous les jours.
Le petit plus du blog:
Le grain de poivre de La fille: « C’est très intéressant cette cuisine nikkei qui mêle influences japonaise et péruvienne mais peut-être qu’ici on perd un peu en sobriété et finesse. Mais c’est bien fait, c’est efficace et on mange des choses qu’on a pas l’habitude de trouver dans les restos japonais en Belgique.«
Le grain de sel du Garçon: « On comprend vraiment le succès de cette franchise. La cuisine japonaise proposée y est franchement intéressante et raffinée… Même si l’on a déjà mangé mieux japonais à New York, au « Kyo Ya » ou au « Sushi Yasuda » par exemple.«