Alors qu’il fait encore bien frais, pourquoi ne pas profiter des derniers légumes d’hiver pour faire de bonnes grosses soupes-repas. En y glissant des morceaux de légumes, des céréales, des pâtes, un peu de viande, la soupe se fait consistante et rassasie sainement.

Voici quelques idées de soupes-repas:

Pendant des siècles, la soupe a été le plat le plus important des classes les moins aisées, sinon le seul. Le mot “soupe” vient du bas-latin d’origine germanique “suppa”, qui désignait d’abord la tranche de pain sur laquelle on versait le bouillon, le vin, la sauce… Le pain a toujours eu un rôle fondamental dans l’alimentation, notamment au Moyen Age. Et à l’origine, il s’agissait bien souvent du seul composant de la soupe. A une époque où la vaisselle de table se limitait à quelques écuelles de métal réservées aux plus riches, la plupart des gens mangeaient sur des tranches de pain. Ces tranches, gorgées du suc des aliments, étaient ensuite données aux serviteurs, qui les cuisaient dans de l’eau et des légumes pour obtenir leur repas quotidien.

Il faut attendre le XVe siècle pour que la soupe désigne le plat que l’on connaît aujourd’hui. Depuis, “soupe” est devenu le nom générique utilisé pour diverses préparations plus ou moins liquides composées d’ingrédients très divers. En Italie par contre, on fait encore la différence entre les minestre, soupes à base de pâtes et autres céréales, et les zuppe, soupes passées à base de légumes. Tandis qu’en français, d’un point de vue gastronomique, on distingue également les potages, les consommés, les soupes (cf. ci-dessous)…

Un peu d’histoire

Les potages ont longtemps été le plat paysan par excellence, préparés naturellement au coin du feu. Le mot “potager” désignait la pierre creusée en son centre en forme de cône, posée sur des braises et destinée à accueillir le pot à cuire. On y préparait un bouillon à base d’herbes et autres racines, que l’on mélangeait à des céréales broyées afin d’obtenir le brouet, une bouillie semi-liquide à laquelle on pouvait rajouter de temps en temps un peu de viande. Le potager est évidemment aussi devenu le lieu du jardin où l’on cultivait les légumes servant à préparer le potage.

Plat simple et réconfortant, la soupe fait partie intégrante de la cuisine traditionnelle. Nutritive et légère, car préparée avec peu de matières grasses, rustique ou plus raffinée, chaude ou froide, elle revient en force aujourd’hui, réservant plein de surprises puisqu’on peut y glisser une infinité d’ingrédients !

Clam chowder.jpg
Le clam chowder, une des spécialités de la Nouvelle Angleterre

Alors que l’hiver se termine, on a encore envie d’une bonne soupe consistante, d’un plat unique équilibré et de saison. Bye bye donc les soupes passées et place aux bons gros potages faisant office de repas, que l’on retrouve aux quatre coins du monde. En France, on connaît le pot-au-feu ou la bouillabaisse par exemple. La minestra italienne – qui s’est transformée en minestrone après la découverte de l’Amérique et l’introduction de nouveaux ingrédients (cf. ci-dessous) – est le plus souvent composée d’orge, d’épeautre, de pâtes ou de riz et de haricots et de légumes, avec parfois de la viande. Chez nous, le waterzooï et le hochepot ne sont rien d’autre que de grosses soupes. Plus à l’Est, on retrouve le goulash ou le bortsch, tandis que la zarzuela fait la fierté de l’Espagne et que le clam chowder fait le bonheur des Américains… En Asie, les soupes de nouilles se retrouvent en Chine comme au Japon. Où elles portent le nom de ramen, qu’elles soient préparées à base de soba (nouilles à la farine de sarrasin) ou d’udon (pâtes de blé aux œufs). Tandis que le Maroc nous offre la délicieuse et riche harira, dégustée traditionnellement pendant le ramadan pour rompre le jeûne.

La variété des soupes est en effet infinie. Si l’on veut constituer un plat complet, on veillera à agrémenter le bouillon de base de légumes en morceaux, de viande ou de poisson, de céréales, de pâtes… Sur ce principe, toutes les variations sont imaginables. En cette saison, on préparera par exemple une très raffinée minestra à base de légumes-racines (topinambour, rutabaga, panais…) et d’orge perlé, servie dans un bouillon aromatisé à l’huile d’argan. Tandis que l’on se régalera d’un bon pot-au-feu d’agneau aux petites pâtes grecques et salsifis.

C’est fou ce qu’on peut faire avec un liquide et des morceaux dedans !

 

Soupe ou potage ?

  • Communément synonymes, les deux mots sont distincts d’un point de vue culinaire. Le mot générique est potage (clair ou lié). La soupe étant, selon le “Grand Larousse gastronomique”, un “potage ni passé ni lié, mais souvent épaissi par du pain, des pâtes, du riz, garni de viande ou de poisson et de légumes ».

Minestre ou minestrone ?

  • Plus connu chez nous, le minestrone est une grosse minestra. Soit une soupe préparée avec les légumes d’été (tomates, haricots Borlotti, courgettes…) mais aussi des pommes de terre, des petites pâtes, du pesto de bas
    ilic…