Pigeon noir.jpgBruxelles est riche de petits endroits hors du temps, comme des coins de campagne nichés dans l’agitation urbaine. Ainsi, à quelques mètres de la chaussée de Saint-Job, le croisement du Geleytsbeek et de la rue de la Chênaie forme une petite place quasi villageoise. Le cadre est assez vert, les maisons petites et basses et la façade jaune du “Pigeon noir” se fait des plus accueillante… La bâtisse, construite à la moitié du XIXe siècle a succédé à un grand cabaret-brasserie, et accueillait un club colombophile, auquel le nom du restaurant fait un petit clin d’oeil, tout en perpétuant la vocation de bistrot des lieux.

Une fois à l’intérieur, rien n’a changé d’un point de vue architectural ou presque, l’atmosphère se fait chaleureuse et la décoration bigarrée où les vieilles publicités sur plaques de fer blanc confèrent à l’endroit des faux airs d’auberge ou de bistrot de campagne, parfaitement en accord avec sa situation. Moins sans doute avec sa clientèle très uccloise et constituée d’habitués et de connaisseurs. Car la cuisine proposée par Henri De Mol a de quoi satisfaire tous les appétits.

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Simplissime, sa carte se base uniquement sur les produits. On ne cherchera pas ici des préparations compliquées ou novatrices mais on viendra avec l’assurance de passer un bon moment de bouche, le chef étant adepte de la formule de Bocuse : de bons produits, de bons assaisonnements, de bonnes cuissons. La carte, comme les suggestions ou les formules du midi (3 serv., 18 €) et du soir (4 serv., 35 €) y répondent sans peine. Le jambon d’Ardennes fumé artisanalement par Marc Fouss à Attert se suffit à lui-même en entrée (9€), tandis que les moules de bouchot AOC Baie du Mont-Saint-Michel s’accompagnent, comme une évidence, d’un touche de crème et de curry (15 €).

La suite est à l’avenant. L’andouillette A.A.A.A.A. (16 €) s’enfile avec sa sauce au vin blanc et à la moutarde ancienne (juste les frites déçoivent quelque peu), tout comme les traditionnelles quenelles de brochet (21 €), parfaitement exécutées et fondantes dans leur bisque d’écrevisses. Pour le vin, on fait confiance au patron, qui met en avant un rare et très agréable Bandol blanc 2007 (32 €) qui accompagne sans démériter l’ensemble du repas. Lequel se termine soit par un très beau plateau de fromages bien sélectionnés et bien affinés (8 €) ou par un classique flan caramel (5 €) à la texture malheureusement granuleuse.

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Sans ébouriffer, provoquer d’émotions culinaires délirantes, “Le pigeon noir” est une adresse attachante et qui monte. C’est donc en toute logique qu’il vient de se voir décerner le Prix Manneken (bon rapport qualité-prix, décor bruxellois) par le jury du “Guide Gourmet” édité par le Bureau de tourisme bruxellois.

 

Envie d’y goûter?

  • Le pigeon noir. 2 Geleytsbeek 1180 Bruxelles (Uccle).
  • Ouverture : du lundi au vendredi de 12 h à 14 h 30 et de 19 h à 22 h 30.
    Fermé samedi, dimanche et jours fériés.
  • Rens.: 02.375.23.74 ou www.lepigeonnoir.be.
  • Prix: 30-50 €.
  • Cuisine: de bistrot et de terroir.