Bien que les Etats-Unis ne soient pas réputés pour leur cuisine, New York fait pourtant figure de capitale de la gastronomie mondiale. Michelin lui consacre même un guide rouge, pour la troisième année.
Article publié dans « La Libre » du 13 octobre
Il est bien loin le temps où seule comptait la cuisine française… Aujourd’hui, à côté de Paris et Lyon, il existe bien d’autres capitales gastronomiques: Londres, Barcelone et bien entendu New York, considérée par certains comme la ville où l’on mange le mieux au monde.
Le guide Michelin l’a bien compris, qui lançait mercredi dernier la troisième édition de son guide rouge consacré à Big Apple. Si le Michelinest toujours marginal à NewYork, où triomphe le Zagat – 650.000 exemplaires annuels, contre 135.000 guides rouges écoulés en 2006 –, l’entreprise française joue sur la renommée mondiale de ses étoiles pour tenter de conquérir le marché américain. Après un guide consacré à San Francisco l’année dernière, Michelin lancera ainsi en novembre une édition Los Angeles et une Las Vegas.
Selon Jean-Luc Naret, directeur des guides Michelin, il n’est pas question de concurrencer directement le Zagat sur ses terres. Les deux guides sont, au contraire, plutôt complémentaires. “Les New-Yorkais, qui représentent 80 pc de nos acheteurs, continuent à acheter le Zagat et à lire la chronique gastronomique du vendredi dans le New York Times.”
Pour M. Naret, ce qui explique le succès du Michelin, c’est son approche totalement différente. “Les cotes de popularité du Zagat sont établies par la clientèle elle-même, les journalistes du New York Times dînent dans des restaurants au vu et au su de tout le monde, tandis que les inspecteurs Michelin sont des professionnels anonymes. Les trois systèmes sont totalement différents”, affirme-t-il. Même si les collaborateurs du New York Times tentent eux aussi de se faire discrets,
comme le raconte avec humour Ruth Reichl, ancienne collaboratrice du quotidien, dans un livre.
Status quo en 2008
Au programme de ce New York City 2008, pas de grande surprise. Pour la troisième année consécutive, ce sont les trois mêmes restaurants qui décrochent les précieux trois macarons: le “Jean Georges” sur Central Park (l’un des quatorze restos de Jean-Georges Vongerichten!), “Le Bernardin” (tenu par une Bretonne, Maguy Le Coze, et dont les cuisines sont occupées par Eric Ripert, un ancien de “La tour d’argent”) et le “Per Se” de la star des fourneaux californienne, Thomas Keller (en photo). Lequel s’était déjà distingué au “French Laundry” à Yountville, dans la Mappa Valley.
Parmi les trois adresses au sommet de la hiérarchie, deux sont dans les mains de Français. De quoi réaffirmer la suprématie de la cuisine hexagonale? Pas selon Jean-Luc Naret. “Le Michelin est espagnol en Espagne, français en France et américain aux Etats-Unis.” Ces deux restaurants “font l’un une cuisine de poissons (“Le Bernardin”), l’autre une cuisine contemporaine (“Jean Georges”), ce qui fait qu’on ne peut pas vraiment les qualifier de français”…
Enrichie d’une centaine d’adresses, l’édition 2008 décerne par ailleurs 33 une étoile et 6 deux étoiles. Parmi ceux-ci, on remarquera la belle entrée du chef anglais Gordon Ramsay, dont le restaurant de l’hôtel London NYC a ouvert ses portes cette année et décroche directement deux macarons !
Enfin, les plus petits budgets parcourront une liste de 71 restaurants d’une cinquantaine de cuisines du monde à 25 dollars (pour un plat et un verre de vin), ainsi que celle des 52 “Bib gourmands” (où l’on mange, bien, pour moins de 40 dollars) décernés cette année à Manhattan mais aussi Brooklyn ou dans le Queens et récompensant les “favoris des inspecteurs”.
(Avec AFP)
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“New York City 2008”, publié dans la collection Guide rouge de Michelin (env. 15 €). Ce guide sera disponible en Europe début janvier.