Les abeilles sont des insectes fascinants, vivant au sein d’une société ultra-codifiée et capables de bâtir selon des plans qui inspirent l’homme. La fameuse structure hexagonale, dite en nid-d’abeilles, est en effet l’une des plus efficaces qui soient en termes d’économie de matériaux et d’occupation de l’espace. Elle est aujourd’hui utilisée dans l’aéronautique, l’automobile, la construction… Les abeilles sont qui plus est très utiles à l’homme, en produisant le miel bien sûr, mais aussi par le rôle essentiel qu’elles jouent dans la pollinisation et donc la reproduction des plantes et des arbres.

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Depuis plusieurs années – et notamment le fameux “Printemps silencieux”, publié en 1962 par la biologiste américaine Rachel Carson et qui contribua à l’interdiction du DDT –, on s’inquiète de la disparition des abeilles. Plusieurs raisons sont évoquées (parasites, virus, insecticides…), mais on pointe surtout du doigt désormais la pollution causée par les néonicotinoïdes, type d’insecticides produits pas des firmes comme Bayer, Monsanto ou Syngenta.

Suite à l’avis de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), l’Union européenne a d’ailleurs banni ces insecticides pour deux ans ! Mais est-ce suffisant ? Ces produits ont trop profondément imprégné les sols pour que l’amélioration puisse avoir lieu si vite, estime Michel Tondeur. On a en effet enveloppé les semences agricoles de ces néonicotinoïdes pour rendre les cultures résistantes aux insectes et des résidus de produit se retrouvent dans les fleurs butinées par les abeilles. Cette substance s’attaque notamment à leur système nerveux central. Il s’agit là d’une des principales causes de la disparition des colonies.

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L’autre grande préoccupation de l’apiculteur est le varroa, un acarien parasite de l’abeille originaire d’Asie du Sud-Est. Vivant en symbiose avec la ruche, il suce l’hémolymphe de l’abeille, la privant ainsi de nombreuses cellules sanguines et de protéines. Il transmet aussi de nombreuses maladies aux abeilles. Importé dans les années 90 alors qu’on s’amusait à élever des reines venant de pays exotiques porteuses de l’acarien, le varroa a pullulé. Et il est aujourd’hui très difficile de s’en débarrasser…

Contrairement a une idée reçue, le miel de ville n’est pas pollué ! En 2004, l’Université libre de Bruxelles a effectué une étude commandée par la SRABE, en partenariat avec Bruxelles Environnement, visant à établir la pertinence de l’utilisation de l’abeille comme bio-indicateur de la pollution dans la capitale. Les résultats ont indiqué que la contamination par le plomb était faible et largement inférieure aux normes européennes. Grâce à plusieurs filtres naturels, le miel produit dans les villes est en fait nettoyé des principaux polluants atmosphériques. C’est peut-être là une aberration de la société moderne mais le miel de ville est en fait… moins pollué que celui des campagnes.

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