Responsable de la communication de la Fondation Slow Food pour la Biodiversité, Eleonora Giannini, 27 ans, explique l’importance du concept de la “qualité racontée”. Pour l’organisation, la qualité d’un produit n’est en effet pas seulement définie par des paramètres mesurables, tant chimiques que gustatifs, mais aussi par son histoire. Et d’expliquer que dans le cadre des Presidi internationaux peut-être plus encore que pour les italiens, l’aventure humaine est incroyable !

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© Paola Viesi

C’est le cas pour le couscous salé de mil de l’île de Fadiouth au Sénégal, élu parmi les 14 nouveaux Presidi internationaux. Il s’agit d’un couscous au goût particulier car lavé et tamisé dans l’eau de mer. La fondation Slow Food, aidée par des financements européens et de la FAO, a permis de réunir les productrices de l’île, de les former techniquement, de leur apprendre les règles d’hygiène indispensables et de les aider à faire d’un aliment consommé localement un produit commercialisable. “Plus qu’un appui financier, c’est aussi un soutien moral”, insiste Mlle Giannini.

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Car le Slow Food se définit aussi par la richesse de ses échanges, comme lorsqu’un ingénieur marocain spécialiste du couscous vient expliquer les techniques de séchage aux femmes Sérères, troisième ethnie du Sénégal.

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© Paola Viesi

D’échanges, il en est également question dans la mise en place de la Sentinelle de la poutargue des femmes Imraguen de Mauritanie. Si la poutargue mauritanienne est de grande qualité, c’est grâce aux pêcheurs toscans d’Orbetello, qui produisent eux-mêmes de la bottarga depuis des siècles. Ils ont enseigné leur technique aux Imraguen tout en préservant les caractéristiques de leur produit, qui est notamment plus salé qu’en Toscane. C’est au mulet, avec les œufs duquel elles fabriquent leur produit phare, que ces femmes doivent leur subsistance. Elles suivent d’ailleurs les déplacements du poisson avec leurs villages nomades…

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Et comme au Sénégal, le développement de cette micro-économie locale a permis aux femmes de gagner en indépendance financière par rapport aux hommes… Une philosophie que l’on retrouve également dans le projet des « 1000 jardins en Afrique », sur lequel Carlo Petrini a fortement mis l’accent en clôture du dernier Congrès de Slow Food International.

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Carlo Petrini au centre de la photo.