Dans une petite villa perdue sur un bord de route de Blaregnies, dans le Borinage, on ne devinerait pas que « Les Gourmands » détient, depuis 2010, un précieux macaron Michelin. Une récompense qui a permis au chef Didier Bernard et à sa femme Lydia Glacé, en charge des desserts, de rénover complètement les lieux. Ils ont ainsi transformé leur resto rustique et vieillot en une adresse campagnarde chic à la déco plutôt réussie: murs en béton gris, briques apparentes, plafond en voussettes…
En ce vendredi soir, le resto est loin d’afficher complet et l’ambiance est mortelle… Ni le service, discret et peu souriant, ni la musique – des reprises de chansons italiennes aux scies de Richard Clayderman – ne parviennent à réchauffer l’atmosphère. On regardera à peine la carte tant les prix sont décourageants. On choisira parmi les différentes formules-menus plus abordables: « Plaisirs de table » 4-6 serv. (50-75€; 80-125€ avec les vins), « Prestige » 5 serv. (95€; 150€) ou « Clin d’oeil gourmand » 3 serv. (39€; 65€ avec avec apéro, vins et café).
Les mises en bouche se la jouent simples et classiques: magret fumé et melon, oeuf de caille poché sur une purée de chou-fleur aux noisettes, tartare de crabe et crevette panée au panko.
Visuellement appétissante, l’entrée est très bien assaisonnée: un sashimi de saumon servi avec un croquant aux épices, une fine brunoise de Golden et une excellente mayonnaise à la pomme. Rafraîchissant! Dommage que le verdejo choisi par le sommelier soit assez quelconque…
Pour suivre, la poêlée d’asperges du pays, œuf de ferme et émulsion de sardines est originale et séduit par ses saveurs affirmées. Mais là encore, le choix du vin étonne. Si ce fiefs-vendéens Domaine Saint-Nicolas 2006, cuvée « Les Clous », est plutôt bon, il se révèle trop sucré pour le plat.
Côté viande, la volaille du Gers homardine, wasabi et risotto aux petits pois et aux morilles est plus décevante. Cela sent très bon mais la présentation est brouillon, la volaille un peu sèche, le wasabi transparent et le risotto trop cuit. Tandis que la sauce, savoureuse, est envahissante. Une proposition qui pèche clairement par manque de finesse. Mais le pinot noir Cuvée Clémentine 2005 de chez Bott-Geyl est, cette fois, un choix plus convaincant.
Pour clôturer le repas, quelques gariguettes au yuzu et une glace au basilic. Un dessert de saison pas des plus travaillés mais franchement très plaisant.
Si l’assiette des « Gourmands » est assez convaincante, classique avec quelques notes créatives, elle ne transporte pas réellement. D’autant qu’un service minimum ne cherche pas vraiment à la mettre en valeur. Dommage!
Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 10 mai 2012.
Envie d’y goûter?
- Cote: 7/10.
- Cuisine: française.
- Cadre: campagnard chic.
- Cave: riche.
- Terrasse: non.
- Parking: oui.
- Adresse: 15 rue de Sars, 7040 Blaregnies.
- Rens.: 065.56.86.32 ou www.lesgourmands.be.
- Ouverture: fermé dimanche soir, lundi et mardi.
La fille: « Une cuisine bien réalisée avec des assaisonnements justes même si la volaille manquait de finesse mais la sélection de vins était vraiment déçevante (par rapport à un restaurant équivalent, « D’Eugénie à Emilie », une étoile à Baudour, c’est clairement en-dessous). L’accueil devrait aussi être un peu plus chaleureux. Le restaurant était presque vide, c’était donc facile de chouchouter les clients… »
Le garçon: « On est peut-être un peu dur… On mange bien aux « Gourmands » mais l’ambiance mortelle ne donne pas vraiment envie d’y retourner…«
Je connaissais d’Eugénie à Émilie. J’y avait été invité fin octobre 2011. Juste avant l’arrivée de la première étoile. Les gourmands je voulais essayer, mais au vu de votre critique, je suis un peu refroidi… Par contre à quand une visite au Château du Mylord à Ellezelles, chez les frères Thomaes? C’est une autre catégorie, tout en gardant un rapport qualité prix assez incroyable. Un sommelier qui surprend surtout si on lui laisse quartier libre et de superbes souvenirs… Mais évidemment c’est a faire pour de grandes occasions… Ou plus souvent, en réduisant les restos « moyens » qui additionnés coutent souvent plus chers à la fin du mois.
Bonjour Nicolas,
On avait beaucoup aimé « D’Eugènie à Emilie », moins les « Gourmands » mais je pense que vous pouvez aller y manger pour tenter l’expérience. Vous pourrez ainsi enrichir les commentaires ;-p
D’autant que les défauts des « Gourmands » ne sont pas si graves et sont facilement corrigibles…
Le garçon a déjà mangé chez les frères Thomaes mais ce n’était pas dans le cadre d’une critique. Effectivement, nous devrions l’ajouter à notre liste qui s’allonge décidément beaucoup… Mais je suis parfaitement d’accord avec vous, il vaut mieux se faire plaisir avec une très bonne adresse plus chère que plusieurs restos médiocres. Je dois cependant ajouter une chose, il y a pas mal de bonnes petites adresses au très bon rapport qualité-prix qui valent la peine d’être essayées, même si on ne parle plus alors de cuisine gastronomique! Une envie de simplicité nous envahit ces temps-ci…
A bientôt
C’est tout a fait vrai, les petites adresses sympas ou on mange bien. Simplement et sans chichis… Mais vous avez la chance de vivre à Bruxelles pour ça. Même si la Belgique n’est pas grande, dès que l’on prend sa voiture on se doit d’être prudent.Pour D’Eugénie à Emilie, j’ai un bon souvenir, mais sans plus. Mais mon jugement est probablement tronqué. J’y ai été fin octobre 2011, pour un anniversaire. Mais au début de ce même mois d’octobre 2011 j’avais fêté mon anniversaire au Mylord justement… Les gourmands c’est noté pour une belle occasion. Mais le prochain étoilé, ce sera l’arbre à Baisieux en France. Habitant près de Tournai, c’est à 35-40 min de route… D’ici la bonne continuation. Et franchement vous faites du super boulot… Ce blog donne faim… C’est bon signe non?
Merci Nicolas. C’est clairement un bon signe…
Nous ne connaissons pas ce restaurant de Baisieux. Revenez-nous dire si ça vaut la peine d’y aller…
A bientôt
Pour ma part c’est la troisième fois que j’y retourne, pour avoir la confirmation que ça ne vaut pas le prix que l’on y met en plus accueil très peu chaleureux, nous avions réservés pour 19H une table de 6 nous sommes arrivés à 18H45, et les mots prononcés ont été « déjà, mais je n’ai même pas encore terminé mon service de midi » super déjà refroidi d’emblée . Je l’ai dit à mon compagnon c’est terminé je n’y viendrai plus.
Je n’ai pas de publicité à faire mais par comparaison rien de tel que l’éveil des sens et l’assiette au beurre.
Nous avions réservé une table de deux personnes pour le jeudi 13 février (date de notre rencontre) pour 20:00/20:30
Ayant eu un empêchement du à mon travail nous avons téléphoné pour prévenir d’un retard de 30 minutes. Nous avons laissé un message sur le répondeur qui est resté sans réponse’
Nous avons fait le maximum pour avoir le moins de retard possible.
Lorsque nous sommes arrivés au restaurant aucun accueil, et quand on s’est présenté à nous, c’est avec un mépris non négligeable.
Mais surtout un frappant sa montre avec son index et un regard inquisiteur.
Il nous a était tout de suite préciser que le « chef » ne ferait pas de » grands plats » et que nous devions nous contenter de se qu’il voudrait bien nous cuisiner. Car son service se termine à 20:30.
Nous étions arrivés à 20:45 et répartis à 20:53.
Vu le peu d’accueil et l’amabilité qui nous a été réservé.
Très décevant pour un restaurant dit « étoilé ».
Ça vous coupe l’envie d’y aller définitivement.