Ah l’Italie et ses petites tables sans chichis où, dans une ambiance détendue, on déguste une cuisine simple et régionale. Si les restaurants italiens pullulent à Bruxelles comme ailleurs, peu nombreux sont les petits bistrots transalpins authentiques. Celui de Vincenzo Marino est de ceux-là. Dans une rue sombre et peu engageante de la Porte de Namur, son « Vini Divini » est protégé des regards depuis 12 ans. Qu’à cela ne tienne, ce couloir étroit ne désemplit pas. Pour décrocher une table ou un tabouret au micro-plan de travail du chef, il faudra soit être un habitué, soit réserver longtemps, très longtemps à l’avance… À moins de s’appeler Guy Verhofstadt ou Richard Ruben…

Mais la patience est récompensée! Non seulement la déco façon épicerie et l’accueil sont chaleureux mais l’assiette n’est pas en reste! Si l’on n’a pas peur d’alléger son portefeuille (ah oui, au fait, c’est cash only…), on se laissera porter. Pas de menu mais des propositions journalières énumérées par la serveuse et qui changent au fil de la soirée. Tandis que pour le vin, on choisit juste du rouge ou du blanc (attention, les suggestions à l’aveugle tournent autour de 40€ la bouteille…).

Bref, ici, on ne s’embarrasse pas. On choisit un peu de tout et on partage. On est accueilli par un verre de Prosecco et un peu de burratina à la truffe en guise d’aperitivo, c’est bon signe! Tout comme la bouteille de balsamico tradizionale sur la table. Les primi arrivent rapidement. La bruschetta de calamars, tomates et pommes de terre (18€) est excellente, relevée par une petite sauce pimentée. Et avec cette scamorza fumée (12€) fondue dans une sauce tomate et servie à même la poêle, ça y est, on est à Rome! Tandis qu’une assiette géante d’antipasti de qualité (jambon de Parme, saucisson, olives vertes, mozzarella di buffala, légumes-vapeur, 20€) permet de patienter jusqu’aux plats en compagnie d’un bon Nero d’Avola sicilien 2009 Chiaramonte Firriato.

La suite est à l’avenant: simple et efficace. Les tagliatelle al ragu di cinghiale (21€) ont un bon goût de gibier puissant. Si Vincenzo Marino est d’origine napolitaine, il n’hésite pas à explorer les spécialités du Nord. Notamment avec ces petits ravioli al plin piémontais au fromage Castelmagno (19€), servis dans un bouillon de poule. Seule petite déception avec le cochon aux poireaux (23€). La viande est bien cuite mais c’est un peu chiche avec ces deux petits bouts de légumes qui flottent dans l’assiette. Même sentiment avant de quitter les lieux. L’affogato « maison », une boule de glace servie dans un expresso, est un classique agréable mais trop cher (8€).

Dommage en effet que les prix ne soient pas plus italiens! Le plaisir d’avoir enfin déniché à Bruxelles une vraie osteria est cependant plus fort que tout!

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 8 décembre 2011.

Envie d’y goûter?

• Cote: 7/10.
• Cuisine: italienne.
• Cadre: épicerie.
• Cave: large sélection de vins italiens.
• Terrasse: non.
• Parking: non.
• Adresse: 28 rue du Berger 1050 Bruxelles.
• Rens.: 0477.26.14.87 ou www.vini-divini.be.
• Ouverture: fermé dimanche, lundi soir, mardi soit, mercredi soir et samedi midi.