Au risque de me faire passer pour une folle, je dois bien avouer une chose, il m’est très souvent arrivé de me déplacer avec mes couteaux, voire de voyager avec eux à l’étranger. En effet, on ne sait pas toujours si la personne que l’on va aider à préparer un dîner est suffisamment équipée (ma belle-mère par exemple) ou si, par exemple, l’appartement qu’on aura loué pour les vacances dispose d’instruments convenables.
Mais malgré mon obsession pour les couteaux, je dois quand même confesser mes connaissances relativement floues en la matière… Quelques recherches ont donc été nécessaires pour vous présenter la collection Hispano Suiza proposée en ce moment chez votre libraire par « La Libre » et la « DH ».
Un couteau
Examinons de plus près un couteau, cet outil indispensable au bon cuisinier.
Schéma issu d’une étude réalisée par l’INRS à l’attention des bouchers français
– Tout d’abord, parlons du manche. Il faut qu’il soit parfaitement étanche pour éviter que les bactéries ne prolifèrent. Ici, le manche et le couteau ne forment qu’une seule pièce d’acier inoxydable, contenant dans son alliage du molybdène pour assurer la dureté de l’acier et du vanadium pour son côté anti-corrosif. Outre leur élégance, pas de problème d’étanchéité donc.
– Le manche comprend ce qu’on appelle la garde. Cette garde est parfois double (comme sur le shéma) pour éviter que la main ne glisse sur la lame. Ici, la garde est simple mais le danger de glisser est moins grand que pour un couteau de boucher.
– Ensuite, la lame, la partie coupante, rigide ou souple, plus ou moins longue et large, se termine par la pointe. Sur les deux faces de la lame, se trouve le taillant.
– Le taillant est la partie située des deux côtés de la partie inférieure de la lame. Sa forme biseautée est obtenue lors de l’affûtage.
– Le fil est la partie coupante de la lame, située à l’extrémité du taillant, sur toute sa longueur. Très fragile, le fil est entretenu lors de l’affilage.
– L’affûtage permet d’entrenir ou de reformer le taillant de la lame grâce à des pierres naturelles, plus ou moins douces. Attention, il s’agit d’avoir l’habitude pour respecter l’angle de coupe du couteau, au risque de l’abîmer! Dommage que les rémouleurs aient aujourd’hui presque disparu…
– L’affilage permet, lui, d’entretenir le fil. Il s’agit d’une opération courante que l’on effectue grâce au fusil (aiguiseur) dès que le couteau ne tranche plus suffisamment.
Les différents types de couteaux Hispano Suiza
Le couteau à pain: sa lame mesure 19,5 cm (19-25 cm de façon standard) et est dentelée pour découper la croûte du pain et certains gâteaux.
Le couteau du chef: sa lame mesure 20 cm (15-31 cm de façon standard). Il sert à trancher, émincer (oignons, herbes…), couper. Le flanc peut même être utilisé pour écraser une gousse d’ail par exemple.
Le petit couteau d’office: sa lame mesure 10 cm (6-12 cm de façon standard). Il sert notamment à éplucher les fruits et les légumes, les couper, à parer la viande (enlever la graisse superflue ou les nerfs)… Bref, c’est le petit couteau multi-usage, utile pour tout.
Le couteau à éplucher: plus petit (lame de 7,5 cm), il se caractérise par une lame courbe pour épouser les formes arrondies. Parfait pour faire la pluche.
Le grand couteau d’office: plus long que le petit couteau d’office (lame de 16 cm), avec une lame moins large que le couteau du chef. Ici encore, il s’agit d’un couteau polyvalent plutôt conçu pour la découpe.
Les ciseaux: ils servent essentiellement à la découpe des volailles.
L’aiguiseur ou fusil: il sert à l’affilage des couteaux. Il en existe de différents types (dont certains avec de la poussière de diamant pour plus d’efficacité). Ici, il s’agit d’un fusil simple.
Ce qui manque à votre collection
Si les couteaux Hispano Suiza sont très bien pour leur prix (certains couteaux de grande marque coûte à eux seuls plus chers que l’ensemble ici proposé!), ils sont néanmoins un peu lourd et leurs lames un peu épaisses. Ceci dit, ce set est suffisant pour toute personne aimant un minimum cuisiner.
Les passionnés compléteront l’ensemble proposé avec:
– une pierre à affûter (voir plus haut);
– un couteau à fileter: sa lame longue, fine et flexible permet de lever les filets de poisson;
– un couteau à désosser: sa lame longue, fine et courbe sert à séparer la chair des viandes des os;
– un couperet: hachoir dont la lame large permet d’aplatir la viande, de la débiter en gros morceaux, de détailler des côtelettes…
Mais il suffit de se rendre dans une coutellerie pour découvrir que la gamme est quasiment infinie. De quoi donner le tournis aux passionnés de cuisine amateurs…
Excellent ! 🙂
Si tu devais venir cuisiner chez moi, je crois que tu devrais apporter tout ton attirail 😉
C’est quand tu veux! ;-p
Je les ai reçus aussi, je les utilise, ils sont pas mal du tout, mais je n’aurais jamais eu le courage de poster un message si documenté à leurs sujets, bravo !
C’est marrant, il semblerait que personne ne se soit demandé ce que c’était comme marque « Hispano Suiza » et ce que valait…
Mes recherches sur internet n’ont en tous cas rien donné. Je crois que c’est une marque purement fictive, crée pour l’occasion pour être estampillée sur un couteau de fabrication générique et probablement de qualité plutôt modeste…
Je trouve cette tentative de donner un prestige à un couteau en lui inventant une marque et en le faisant cautionner par une chef un peu lamentable, pas vous? Ça ressemble quand même à une tromperie.
J’ai bien entendu fait une recherche sur la marque « Hispano Suiza » et c’est vrai que je n’ai pas trouvé les couteaux… Mais des moteurs… J’étais aussi perplexe que vous, puis je me suis rappelé de la marque Peugeot qui ne fabrique pas seulement des voitures mais d’excellents poivriers. Enfin, après les avoir essayés je les ai trouvés pas mal du tout. Un peu lourd mais vraiment pas mal pour le prix. Il faut quand même savoir que le prix de l’ensemble n’est même pas celui d’un seul couteau professionnel.
Il n’empêche qu’un éclairage sur la marque serait intéressant. Merci d’avoir soulevé ce point que j’avais oublié de préciser.
Merci pour cette réponse. Mais comme vous le dites si bien, le prix de l’ensemble de couteaux proposé n’atteint pas celui d’un seul couteau professionnel, ce qui laisse à croire qu’il ne s’agit effectivement pas d’objets de grande qualité que l’on pourra garder longtemps et en bon état… …Ce contre quoi je n’ai absolument rien!
Ce que je trouve dommage c’est cette tentative de faire croire que ces couteaux valent plus que le prix auquel ils sont commercialisés dans le cadre de cette offre, et que ce serait donc une affaire, alors qu’il ne s’agit que d’une simple opération commerciale.
D’autres set de couteaux de qualité correcte et de fabrication générique sont vendus à des prix du même ordre. Mais cette fois sans confusion.
Je pense que le fait qu’une simple recherche sur internet permette de découvrir la supercherie en dit long sur le niveau de cette action marketing et le publique qu’elle vise. Des personne peu informées desquels on cherche à prendre avantage de leur crédulité.
En tout cas je vous souhaite une excellente utilisation de vos couteaux et qu’ils vous durent longtemps!
Merci pour le temps consacré à nous en parler.
Tiens tiens, mes couteaux ne sont pas bons? pourtant vous mangez souvent bien chez moi. Et j’ai demandé au père Noêl de m’apporter ce set de couteaux que je trouve très bien même s’il n’est pas répertorié sur Internet. Ainsi, la fille, tu n’auras plus à emporter toute ta superbe batterie lorsque vous venez chez moi….
Bonne soirée, mes Loulous, que mangez-vous ce soir?
Bravo pour cette longue présentation, très précise…
Beau set de couteaux Hipano Suiza ,acquis grace à « la libre »
Marque prestigieuse pour ses canons 40mm utilisés pendant mon sm.et qui étaient très performants!( si ma mémoire est bonne )
Nos couteaux par contre ne coupent plus malgré l’utilisation intensive de l’aiguiseur….
Monsieur Rigolet peut-il échanger notre set avec le sien ?
Bonjour Vier,
C’est étrange que vos couteaux soient déjà émoussés. Nous n’avons sans doute pas utilisé notre set avec autant d’assiduité que vous (nous avons d’autres couteaux excellents également) mais ils sont intacts. Il est vrai que nous n’avons pas utilisé l’afûteur fourni avec le bloc mais un d’une autre marque.
Par ailleurs, c’est vrai – et on l’a appris par après – qu’il est étrange que ces couteaux sortent des usines d’un fabricant d’armes reconverti en fabricant de moteurs d’avion… De plus, le comportement d’Hispano Suiza n’a pas seulement été douteux pendant la guerre, la firme est également mouillée dans l’un des plus gros scandales de l’après-guerre en Allemagne, qui a touché la plupart des partis, jusqu’au chancelier Helmut Kohl. Où il est question du financement occulte des partis (dont la CDU) qui remonte à la fin de la guerre… Troublant! Pour ne pas dire tranchant…
un scandale de plus sur internet dans la valorisation de couteaux qui n’ont de valeur que celle que vous leur donnerez.