Installé depuis un an rue de Laeken, juste à côté du KVS (Théâtre national flamand), « El Txoko » décline dans la capitale un concept anversois. Lové au rez-de-chaussée d’une belle maison de maître, l’adresse, spacieuse, s’organise autour d’un bar en zinc. La première salle offre une ambiance couleur pistache rehaussée d’un mur-tableau noir où s’affiche le menu. La paroi qui lui fait face est, elle, agrémentée de toiles sympas aux couleurs ibériques. Après le bar, la déco se fait plus chaude : tons ocres et photos en noir et blanc de villes espagnoles. Très étudié, l’aménagement marie harmonieusement superbe banc en bois, tables et chaises au piètement inox effilé, lampes-tubes en cuivre… On se sent plus proche de la Suède ou du Danemark que du Pays Basque mais c’est très beau. Rien à redire!

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Le txoko, littéralement « coin » en basque, est une confrérie gastronomique où chacun à son tour cuisine pour les autres. Pas de ça ici, mais une sélection de pintxos (les tapas basques), froids à choisir au bar (2,5-3€) et chauds (4,5-5,5€), et de raciones (entrées), de 8€ pour les albondigas maison (boulettes) à 25€ pour la portion de pata negra Jabugo.

 

Si le menu Pintxo à 25€ est très tentant (1 verre de cava et 6 pintxos), on a commandé au moment de réserver la spécialité (avec l’agneau de lait): le cochon de lait de Ségovie (20 €). On n’est pas déçu ! Débarqué sur des assiettes en terre cuite, voilà un plat rustique et très savoureux. Grillé avec de l’ail et du thym frais, le cuissot offre une peau bien croustillante, comme il se doit. Manque peut-être une ou deux pommes de terre en plus des quelques tranches de tomate un peu chiches…

 

Avant la viande, on tente forcément quelques pintxos. On laisse volontairement de côté les plus belgicisés (au fromage de chimay ou aux chicons) pour une salade de poulpe bien vinaigrée et une jolie tartine garnie de bleu. Côté chaud, la joue de porc ibérique est fondante avec sa sauce au Porto et son coulis de mangue; une touche exotique sans doute due à la patte du chef vénézuélien. Marié à un coulis de tomates trop sucré et un peu gras, le piquillo farci d’une mousse aux fruits de mer est, lui, moins plaisant.

 

Pour se désaltérer, on optera pour une bouteille de Txakoli évidemment, de chez Txomin Etxaniz 2009 (20€), un vin basque pétillant et très sec. En dessert, pas de sucré. On préfère finir la soirée avec une assiette de bon manchego (8€), accompagné de membrillo (coing) et de fruits secs. Un peu plus de pâte de coing n’aurait pas été du luxe mais la portion de fromage est généreuse.

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Un reproche à « El Txoko » quand même, le cruel manque d’ambiance ! Ce samedi soir, il n’y avait pas la clientèle jeune et déjantée des bars de San Sebastian, où l’on n’écoute pas non plus cette musique lounge… Alors un conseil, venez ici, on mange bien, mais en bande. Histoire de réveiller ce petit coin basque de Bruxelles !

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 26 août 2010.

  • Cote: 7/10.Logo trends.jpg
  • Cuisine: basque.
  • Cadre: moderne.
  • Cave: vins espagnols, dont ceux de Martin Berasategui.
  • Terrasse: non.
  • Parking: non.
  • Adresse: 122 rue de Laeken 1000 Bruxelles.
  • Rens.: 02.203.10.22 ou www.eltxoko.be.
  • Ouverture: du lundi au vendredi de de 12 à 14h et de 18 à 22h et le samedi soir de 18 à 22h.

 

Le petit plus du blog:

féminin.gif Le grain de poivre de La fille:  » Si on prend la peine de réserver, il est possible de manger de l’agneau (25€/pers.) ou du cochon de lait (20€/pers.) pour 2 alors que c’est normalement pour 8. « 

masculin.gif Le grain de sel du Garçon: « C’est un lieu créé par un Flamand et cela se sent. On entend en effet parler presque exclusivement flamand ici. Mais la cuisine basque est bien faite et il ne tient dès lors qu’aux francophones, bien accueillis en français, d’aller y faire un tour! »