La capitale du Hainaut possède une jolie scène culinaire, emmenée par des noms comme ceux de Jean-Philippe Watteyne ou de Luc Broutard.
Petit tour des restos montois
Si l’on parle de Mons et cuisine, nombre sont ceux qui pensent désormais à “Jean-Phi”, le sympathique candidat belge de l’émission “Top Chef” 2013. Déjà à la tête du Bistrot de Jean-Phi, ouvert dans la foulée de l’émission de M6, Jean-Philippe Watteyne vient de déménager son iCook, quittant le centre-ville pour s’installer dans une maison de maître de l’avenue Reine Astrid, avec quelques chambres à la clé.
La tempête médiatique est retombée mais le jeune chef a toujours ses fidèles. S’y précipitera-t-on pour autant si l’on n’est pas fan de téléréalité ? Pas sûr… La cuisine “gastronomique” du très sympathique Watteyne semble surtout emprise d’effets de mode plus que d’une réelle personnalité.
Le meilleur steak de Mons
S’il est par contre une table incontournable, c’est bien La table du boucher de Luc Broutard, rue d’Havré. Soit une brasserie comme on les aime, avec des plats simples bien travaillés et, surtout, une superbe sélection de viandes maturées en provenance directe de Rungis à faire se damner les carnivores. L’addition est un poil salée, certes, mais le resto est sans aucun doute l’un des plus enthousiasmant de la région.
De quoi donner envie d’aller goûter à ses deux petites sœurs : La Madeleine, rue de la Halle, spécialisée dans le poisson et les fruits de mer, et La table de Marie, qui réinterprète les tapas rue d’Enghien, en face du tout nouveau Osmose de Sandro D’Antonio, un ancien de chez « iCook ».
Tables classiques
A deux pas de là, dans la rue des Clercs, L’art des mets séduit depuis 7 ans la bonne société montoise. A la barre, Guy-Laurent Decamp (passé par le “Comme chez soi” et “Le prieuré St-Géry) et Frédéric Ramut ont fait de cette petite adresse discrète un refuge du classicisme à la française. Même si, en cuisine, le chef français Serge Mautret n’hésite pas à faire appel à diverses influences pour proposer des assiettes assez originales. Parfois très réussies, parfois un peu moins…
Si l’on retourne du côté de la rue d’Havré, non loin de “La table du boucher”, on trouve aussi Les Gribaumonts (16/20 au Gault&Millau), installés à Mons depuis février 2011, après 19 ans passés à Angre. En cuisine, Lisa Calcus est connue notamment pour avoir été élue Lady Chef of the Year en 2012. Un peu systématique dans ses dressages et approximative dans son exécution des sauces, sa cuisine manque un brin de finesse.
Mais en salle, son mari Nicolas, diablement chaleureux, permettra de passer une excellente soirée en débouchant quelques bonnes bouteilles issues de petits producteurs. Bien cotée également, La table des matières se la joue resto chic franco-italien rue Grand Trou Oudart. Tandis que, rue de la Coupe, La 5e saison séduit ses habitués avec une cuisine de produits de saison qui a permis au chef Pierre-Yves Gosse de décrocher lui aussi un 16/20 au Gault&Millau.
L’épicier des grands chefs
Enfin, impossible d’évoquer Mons en cuisine sans parler de Rudy Smolarek. L’homme n’est pas un chef mais son influence sur la gastronomie s’étend très largement au-delà de la petite ville hennuyère ! Spécialisé dans l’importation d’épices et de produits rares du monde entier, sa société Ingrédients du monde fournit les plus grands chefs du pays (de Peter Goossens à Sergio Herman en passant par Geert Van Hecke, Sang-Hoon Degeimbre ou Yves Mattagne) mais aussi les particuliers via une boutique en ligne (www.ingredientsdumonde.be).
Mons capitale gourmande
Activités. Mons Capitale européenne de la culture ne pouvait se passer d’un volet culinaire. A destination des touristes de passage dans la région à l’occasion de Mons 2015, la ville a ainsi édité un petit Guide des restaurateurs (disponible gratuitement à l’Office du tourisme). Pas d’aspect critique ici mais une recension de 52 adresses dont les chefs s’engagent à respecter une charte de qualité pour recevoir dignement les clients du monde entier.
Deux lieux d’atmosphère
Mons 2015 a également lancé deux “lieux d’atmosphère” éphémères où l’on pourra grignoter un bout. Situé rue des Passages au sein du théâtre du Manège, le “M” se veut une néo-cantine où se mêleront visiteurs et artistes de passage par Mons.
De son côté, le centre culturel de la Maison Folie, rue des Arbalestriers, propose toute l’année son Bistrot Folie. Chaque week-end, la cuisine s’y mettra au diapason des lectures, concerts et autres films proposés au public : poutine québécoise, meat pie anglaise, sushis japonais…
Un Dimanche toqué
Des cours de cuisine sont également prévus ainsi qu’un point rencontre avec les producteurs locaux, du 15 mars au 19 décembre au Carré des Arts (4a rue des Sœurs Noires) pour que les Montois puissent renouer le lien avec les agriculteurs de la région.
Enfin, le dimanche 6 septembre, la 6e édition du Dimanche toqué envahira à nouveau Mons (des jardins du Beffroi à la Grand-Place) pour un grand banquet urbain concocté par de grands chefs de la région. Mais on parle déjà également de repas participatifs et de soupers mystérieux…