Grand comptoir, viande maturée, cuisine de bistrot… Pour sa seconde adresse, le chef étoilé Pierre Résimont joue la carte de la simplicité à Erpent.

Bistrot moderne

Deux étoiles Michelin à « L’eau vive » à Profondeville, Pierre Résimont est l’une des stars de la gastronomie wallonne. Membre de Génération W, habitué de Culinaria, le chef a également participé à l’émission “Comme un chef” à la RTBF. Une notoriété qui lui a permis d’ouvrir une seconde adresse, toujours en région namuroise, confiée aux bons soins du jeune Simon Denis.

Perdu dans un immeuble sans charme d’un zoning d’Erpent, le long de la Nationale 4, “Le comptoir de l’eau vive” compense sa piètre situation par une déco moderne plutôt bien pensée, organisée autour d’un grand comptoir donnant sur la cuisine, où l’on peut s’attabler, et d’étagères couvertes de bouteilles de vin, rangées selon la gamme de prix. Toutes sont à emporter ou à déguster sur place (+15€ de droit de bouchon). Pour 35€, on s’offre par exemple un très bon Château Revelette bio, cuvée “Le grand rouge” 2011. Ce vin de pays des Bouches-du-Rhône est un bel assemblage de cabernet sauvignon, de grenache noir et de syrah.

Bon rapport qualité-prix

Le concept de la carte sur iPad est un peu gadget mais les propositions sont assez séduisantes. Il y a quelques semaines, la formule 3 serv. à 35 € s’ouvrait par exemple sur de bons petits gris de Warnant, œuf mollet, chantilly de lard et jus vert.

Ou sur des asperges blanches de Malines particulièrement bien cuites, proposées avec un œuf sur le plat et une poudre de persil (mais aussi avec une Saint-Jacques à la carte). C’est harmonieux, bien fait, sans sortir clairement du lot non plus…

En plat, on retrouve la même attention aux produits avec le skrei et légumes à la plancha, pommes de terre sautées.

Ou avec cette belle côte de porc Colombus présentée avec une sauce cacahuète et une prétentieuse “purée Résimont” qui ne se démarque en rien d’une purée ordinaire.

Hors menu, on pourra aussi essayer l’une des viandes maturées, comme l’entrecôte Holstein 120 jours (36 €). La viande est bien cuite, la petite salade est bien vinaigrée mais les frites sont quelconques. Dommage…

De beaux desserts

En dessert, on propose, comme un peu partout désormais, une Dame blanche avec une glace turbinée minute à composer soi-même à table. Un vrai délice régressif aux saveurs de l’enfance  !

Tandis que les gavottes montées en gâteau à la crème chiboust citron constituent un dessert ingénieux.

Avec sa cuisine simple (un peu trop sans doute si l’on parle de la seconde adresse d’un grand chef) et savoureuse, ce “Comptoir” au bon rapport qualité-prix a, on s’en doute, trouvé son public à Namur.