Absente des radars des foodies il y a encore 5 ans, Gand s’impose aujourd’hui comme l’un des centres gastronomiques de Flandre, avec l’éclosion de quelques très belles tables!
Il y a quelques années encore, côté restos, Gand n’offrait pas grand chose à se mettre sous la dent…Aujourd’hui au contraire, il suffit de se promener dans ses magnifiques rues pour constater son renouveau gastronomique. Partout, de petites boutiques gourmandes, des cafés sympas (« Labath », « Clouds in my Coffie », « Le jardin bohémien »), des enseignes branchées (« Jilles ») donnent envie de pousser la porte… Sans compter sur un trio de jeunes chefs qui a choisi de faire de Gand la capitale des « Flemish Foodies ».
Jason Blanckaert, Olly Ceulenaere et Kobe Desramaults se sont connus à l’école et partagent l’amour de leur métier. Ensemble, ils ont lancé un mouvement qui prône une approche locavore, privilégiant les produits de la mer du Nord et des campagnes flamandes, dans une cuisine bistronomique rock and roll à la fois technique, ludique et se voulant accessible. Ces trois-là font beaucoup pour mettre la gastronomie flamande au centre de la carte en Belgique mais aussi en Europe.
C’est l’ouverture du « C-Jean » qui a servi d’étincelle, permettant au jeune Jason Blanckaert de décrocher une étoile en 2007. Avant qu’il s’en aille ouvrir son « J.E.F. » en 2012… Plus d’étoile mais une cuisine plus que jamais dans l’air du temps.
©Michael Blanckaert
Fin 2010, Olly Ceulenaere s’associait, lui, avec l’entrepreneur gantois Peter Vyncke pour lancer le très branché « Volta » et offrir une expérience à mi-chemin entre la cuisine bistrotière créative d’un « Chateaubriand » (à Paris) et les expérimentations moléculaires d’un « Wd-50 » (à New York). Aujourd’hui, c’est le talentueux Davy De Pourcq qui est aux commandes du « Volta », Ceulenaere s’installant à son compte en ce début d’année au « Publiek »…
Enfin, il y a Kobe Desramaults, le plus connu des Flemish Foodies, étoilé au « In De Wulf » à Dranouter, à 5 km de la frontière française. En juin 2011, il s’offrait une seconde adresse à Gand, « De Vitrine », où son ancien second, le talentueux Matthias Speybroeck, sort une cuisine proche du produit imparable.
©Piet de Kersgieter
Mais les « Flemish Foodies » ne sont pas retranchés dans leurs cuisines. En juin dernier, rebaptisés « Flemish Nudiez » (pour accentuer sur l’épure de leur cuisine), ils sortaient dans les rues de Gand pour la première « Flemish Food Fest », qui mettait la gastronomie à la portée de tous en invitant 20 chefs flamands à cuisiner sur des barbecues, sur fond de concerts. Un événement organisé en association avec Gelinaz, mouvement culinaire élitiste regroupant de nombreux chefs internationaux d’avant-garde. Son fondateur, le journaliste italien Andrea Petrini, profitait de l’occasion pour lancer un happening culinaire, dont les places se sont arrachées à plus de 500€! De quoi asseoir encore un peu plus la réputation gastronomique internationale de Gand…
S’il n’est pas membre des Flemish Foodies, Michael Vrijmoed est, depuis mars dernier, la nouvelle sensation dans le centre de le ville. Celui qui a passé 8 ans dans les cuisines du « Hof Van Cleve » de Peter Goossens, dont il fut le second, vient d’ailleurs de décrocher très justement sa première étoile Michelin pour sa cuisine ultra-raffinée au « Vrijmoed ».
Ce n’est pas un hasard si Gand accueille chaque année au Flanders Expo le salon Horeca Expo, le plus grand rendez-vous professionnel de Belgique. En novembre dernier, le gouverneur de la province de Flandre orientale Jan Briers y était invité à prendre la parole, lors de la présentation du guide Michelin Bélux 2014. Celui-ci soulignait l’importance de la gastronomie pour la ville, se réjouissant notamment de la présence en ses murs des Flemish Foodies.
Cadre chez Tourism Vlaanderen, Geert Declerck explique néanmoins qu’il n’existe a pas d’aide spécifique de la ville à l’installation de jeunes talents culinaires. « Gand était très en arrière en termes de gastronomie par rapport à Bruxelles ou Bruges. Mais beaucoup d’efforts ont été fait depuis 10 ans pour nettoyer la ville. C’est par exemple devenu la ville « vintage » pour la mode. Depuis, il y a de plus en plus de monde qui vient à Gand. La demande en matière de restaurants a donc augmenté. De plus, un Veggie Day a été lancé dans toute la ville. C’est aussi une ville très jeune avec beaucoup d’universitaires, c’est donc plus nouveau, plus expérimental. »
Ce que confirme le vétéran Danny Horseele, ancien chef doublement étoilé du « ’t Molentje » à Bruges. Après deux faillites, c’est à Gand qu’il a choisi de tenter de retrouver un second souffle, au 4e étage de la Ghelamco Arena, le stade flambant neuf de La Gantoise, où il a installé en août une nouvelle table contemporaine déjà récompensée d’une étoile. Le chef se réjouit de travailler dans une ville jeune et dynamique, qui le force à se remettre en question. Au « Horseele », on peut ainsi désormais déguster… d’excellents cocktails!
Dernier marqueur d’une ville tendance, en effet, le développement d’une scène du cocktail digne de ce nom. Lancée à Anvers par Manuel Wouters au « Sips », la vogue a gagné toute la Flandre. Et Gand n’est pas en reste, avec parmi les meilleurs bars à cocktails de Belgique. L’histoire a démarré il y a quelques années au « Café Théâtre », où un groupe de barmen se lient d’amitié et, à l’instar de leurs homologues cuistots, décident de lancer un mouvement, les « Belgian Barflies ». Erik Veldhuis et Ben Wouters s’en iront ensuite au « Volta » créer un bar d’un bon niveau, tandis qu’Olivier Jacobs fondera son incroyable « Jiggers » en 2011. Mais de nouveaux noms apparaissent encore, comme le récent « Old Fashioned », un très joli bar à absinthes… Pas mal pour une ville de 250000 habitants!
©Zaza Bertrand
De quoi en tout cas donner envie de profiter d’un week-end hivernal pour aller se promener le long des canaux et des façades historiques de l’une des plus belles villes flamandes, qui s’impose désormais comme une destination gastronomique de premier plan!
Bonjour chez-vous. Je suis du Québec au Canada et j’ai un fils qui va aller visiter votre ville en fin de semaine. Il est actuellement à Lille ou il est en stage.J’espère qu’il aura l’occasion de vous rencontrer…..
Bonjour Lucie,
Nous ne sommes pas de Gand mais de Bruxelles (c’est juste à côté…).
On le rencontrera peut-être le jour où nous irons enfin au Québec…
C’est grâce à un ami belge que j’ai pu connaitre Gand.
Surtout les bars que nous avons côtoyé. C’était énorme.
J’ai pas eu le temps malheureusement de faire un de ses resto chic à part le Restaurant Valentijn. J’y ai passé une soirée parfaite : service irréprochable, avec conseil et explication des repas et bonne ambiance.