Alors que la surpêche est un problème endémique, le WWF sensibilise les consommateurs avec sa campagne “Save our Fish” à l’occasion du lancement, lundi, de sa “Semaine du poisson durable”.

Save our Fish, poisson durable, pêche durable, action WWF, Semaine du poisson durableCliquez pour télécharger le Consoguide WWF en pdf…

Par rapport aux Japonais et leurs 70 kg de poissons consommés annuellement, le Belge fait figure de petit mangeur. Avec 10 kg par personne et par an, son impact sur l’environnement est néanmoins loin d’être négligeable. Et si l’on raffole chez nous d’anguilles au vert, c’est un mets désormais “à éviter”, selon le WWF. Comme la raie, le requin, le rouget barbet ou, évidemment, le thon rouge, l’anguille fait, en effet, partie des espèces les plus menacées… Le constat sur l’état des océans est, en effet, alarmant. D’après le WWF, 75 % des espèces que nous mangeons sont aujourd’hui surexploitées, qu’elles soient “en nette diminution ou même menacées d’extinction”. Alors que la consommation de poisson ne fait qu’augmenter dans le monde.

Les principales menaces sur les stocks de poissons sont la surpêche, les techniques de pêche destructives (comme le raclage des fonds marins) et d’aquaculture, la pollution et les changements climatiques. On estime, par exemple, que 60% des poissons et autres animaux marins pêchés sont rejetés à la mer, morts ou gravement blessés pour la plupart. Parmi eux, des dauphins, des phoques ou des tortues marines (250 000 d’entre elles meurent chaque année)…

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Pour lutter contre ce fléau, le WWF tente d’améliorer les techniques de pêche, de minimiser la pêche accessoire, ou encore les dégâts sur l’écosystème. L’association s’engage aussi à faire connaître et augmenter la disponibilité des poissons durables. C’est tout le sens de  sa campagne grand public, “Save our Fish”, qui accompagne la première “Semaine du poisson durable” en Belgique, du 9 au 13 décembre. Durant laquelle sera lancé le très nécessaire “Consoguide” du WWF (cf. ci-dessous).

Celui-ci met notamment en avant les produits certifiés “MSC” par le Marine Stewardship Council, organisation internationale à but non lucratif (mise en place avec un géant de l’agroalimentaire, Unilever), qui travaille avec des experts pour encourager les bonnes pratiques en matière de pêche: éviter la surpêche, minimiser l’impact sur le milieu marin, promouvoir la bonne gestion de la pêcherie et la traçabilité des produits de la mer.

Isabelle Autissier, présidente du WWF France (et d’autres intervenants) aux Assises écosocialistes pour la mer à Toulon en janvier 2014.

Une recette

Le site de la campagne

  • Sur le site de la campagne “Save our Fish”, on trouvera un dossier très complet sur la pêche durable, le “consoguide” des poissons durables à télécharger en pdf mais aussi les recettes de 7 des chefs qui sont associés à la campagne du WWF.
    Rens.: www.wwf.be/fr/save-our-fish.

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Slow Fish, la pêche durable selon Slow Food

Depuis 2004, l’organisation Slow Food, fondée par Carlo Petrini, organise “Slow Fish”, un salon bisannuel dédié à la pêche durable dans la ville portuaire de Gênes, en Italie. Lors de cet événement, la gastronomie est toujours un beau point d’accroche, mais le questionnement sur l’état des mers est bien présent.

Slow Food développe ainsi des projets de soutien des communautés de pêche artisanale responsable, et les membres du réseau multiplient les initiatives locales. L’idée est d’informer sur l’état des ressources halieutiques, de favoriser une pêche durable par la mise en avant de pêcheurs “résistants” et d’inviter à la consommation d’espèces négligées. En effet, rien qu’en Méditerranée, on compte plus de 500 espèces consommables; pourtant, dans la plupart des pays, on n’en consomme pas plus d’une vingtaine  ! Beaucoup de poissons moins connus sont tout simplement rejetés à l’eau ou sous-payés aux pêcheurs. Pour Slow Food, le choix de chacun d’entre nous compte pour influer sur le marché et faire changer les choses dans un « système alimentaire globalisé basé sur l’exploitation intensive des ressources”.

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Sur le site de Slow Fish, on trouvera tous les guides du poisson durable proposés par différentes organisations internationales ou nationales, mais aussi des infos sur les prémices du projet “Slow Fish Challenge”. Une initiative lancée auprès de tout le réseau Slow Food et Terra Madre pour que chacun fournisse des recettes de poisson durable local et des informations sur l’espèce concernée. Pour promouvoir le poisson “bon, propre et juste”, les bons conseils sont  : choisir un poisson local (de mer ou de rivière) ayant atteint la taille minimale qui lui permette de se reproduire et qui a été pêché durant la bonne saison (hors période de reproduction).

 

Les guides des poissons durables

Pas facile de s’y retrouver dans le domaine de la pêche durable. Il existe, en effet, de nombreux guides de consommation responsable (le “Consoguide” du WWF, la “Greenpeace Red List”, le “Guide des espèces” du Seafood Choices Alliance…), souvent très détaillés. Car il faut différencier les stocks géographiquement, mais aussi les espèces sauvages et d’élevage, les différents types de pêche (à la ligne, au chalut…). Sans compter qu’il est très difficile d’évaluer les stocks, en évolution constante. Le Slow Food reprend ici une liste très complète de guides de consommation durable du poisson.

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Espèces à éviter certainement 

anguille, thon rouge (sauvage et élevage), crevettes tropicales, saumon de l’Atlantique (élevage et sauvage), espadon, cabillaud ou morue de l’Atlantique, requin, raie, grondin, marlin, merlan, vivaneau campèche…

Le meilleur choix selon le WWF 

les poissons MSC (sauvages) ou ASC (élevage), deux labels qui garantissent une pêche et/ou un élevage durables.

On trouve, par exemple, le bar des Pays-Bas, le cabillaud de la mer de Barents (skrei), l’espadon de l’Atlantique, la plie de la mer du Nord, les sardines du Portugal et de Bretagne, la sole de la mer du Nord, le tilapia, le thon blanc du Pacifique, le saumon d’Alaska, le homard d’Europe et du Canada, les moules, huîtres et couteaux de Zélande, le hareng de l’Atlantique Nord-Est, les Saint-Jacques de Grande-Bretagne…