Ce soir à 19h45 sur RTL-TVI, le magazine « Coûte que coûte » se demande quelle est l’influence de la téléréalité sur la gastronomie …
Le 29 avril dernier, la finale de la saison 4 de “Top Chef” était suivie par près d’un téléspectateur belge francophone sur deux ! Les équipes de “Coûte que coûte” ont eu envie de savoir quel pouvait être l’impact du succès de ces émissions culinaires, qui pullulent à la télévision, sur les anciens candidats et plus largement sur notre société.
Bien fichue, cette enquête intitulée Des chefs au top retrouve tout d’abord l’attachant Jean-Philippe Watteyne, candidat belge qui a conquis le cœur des téléspectateurs d’M6 et de RTL-TVI cette saison. Pour lui, le constat est simple : son restaurant “iCook” ne désemplit pas à Mons (complet le samedi soir jusqu’en décembre !), tandis qu’il s’apprête à ouvrir son “Bistrot de Jean-Phi”. Il confie d’ailleurs que, même s’il n’a pas gagné “Top Chef”, celui-ci a été bien plus facile à monter que son premier restaurant, y compris auprès des banques ! “L’émission fait venir les gens. C’est à nous de les faire revenir. C’est maintenant que tout se joue”, analyse-t-il cependant avec lucidité.
Premier Belge à tenter “Top Chef” en 2010, Alexandre Dionisio a su tirer parti de son aventure télévisuelle, ouvrant à l’issue de celle-ci son restaurant, récompensé six mois plus tard par une étoile au Michelin. Là encore, celui qui fut formé dans de grandes maisons comme le “Comme chez soi” ou le “Sea Grill” garde les pieds sur terre. “C’est un accélérateur, un tremplin mais on ne peut pas vivre de sa toute sa vie… Moi, j’en ai fait bon usage, le temps de lancer le restaurant, parce que ça peut être à double tranchant… Après que vous ayez été sur la Lune ou fait “Top Chef”, si c’est mauvais, les gens ne reviennent pas…”
Sixième en 2012, Carl Gillain ne dit rien d’autre et s’apprête lui aussi à ouvrir son restaurant, “Agathopède”, dans quelques semaines à Namur : “Top Chef » a été le tremplin pour arriver à ce moment. Après, il ne faut pas oublier les grands mentors qui ont fait le cuisinier que je suis aujourd’hui. Je pense évidemment à San Degeimbre. Mais en participant à « Top Chef”, J’ai appris énormément de choses sur moi-même. Après, je me suis dit : OK, maintenant, je suis prêt, je peux y aller.”
Devant tant de réussites, tant de médiatisation, les chefs sont devenus aujourd’hui de vrais “pipoles”. De quoi faire rêver pas mal de jeunes. Le directeur de l’école hôtelière de Liège le confirme : le nombre d’élèves dans la filière est en hausse de 15 % depuis 4 ans. Et 98 % d’entre eux devraient trouver un travail. Même si beaucoup ont l’illusion, à cause de la téléréalité, qu’ils pourraient brûler les étapes. “Ils sont plus créatifs, ils voient beaucoup plus de choses, beaucoup plus de techniques innovantes, explique une professeur. Mais avant d’utiliser ces techniques, il faut maîtriser les bases…”