Quand RTL-TVI invite les journalistes à rencontrer le candidat belge de la saison 4 de « Top Chef » quelques jours avant la diffusion de l’émission, difficile d’imaginer que le bonhomme ira loin. Semi-autodidacte, Jean-Philippe Watteyne a ceci dit de l’énergie à revendre et un sourire communicatif.
Jean-Philippe Watteyne, pas dans la course aux étoiles Michelin mais déjà une star de la cuisine…
Un indice de son futur parcours ? Le jeune Montois s’apprête déjà à ouvrir le “Bistrot de Jean-Phi”, juste en face de son “iCook” qui, depuis plusieurs semaines, ne désemplit pas. Avec sa qualification pour la finale du concours télévisé – dont l’issue sera connue lundi prochain (et on ne voit pas très bien comment le titre pourrait échapper au tout aussi sympathique Florent Ladeyn) –, pas de doute que le succès sera au rendez-vous pendant de longs mois encore. Peu importe d’ailleurs que l’expérience gastronomique soit ou non au rendez-vous. Car quand ils s’attableront chez “Jean-Phi”, ou chez “Flo” d’ailleurs, les attentes des gourmets les plus exigeants risquent bien d’être quelque peu déçues…
Depuis plusieurs semaines, le « iCook » ne désemplit pas à Mons…
Quoi qu’en disent les participants ou les membres du jury de l’émission, avant d’être un concours de cuisine, “Top Chef” reste d’abord et avant tout une téléréalité. Avec ses codes, sa narration, ses personnages, auxquels on s’attache ou que l’on aime détester. Peu importe, in fine, leurs performances culinaires. Exclu de l’émission avant d’être repêché in extremis, Watteyne n’a objectivement pas le niveau technique d’une Naoëlle ou d’un Joris. D’ailleurs, quand il a été jugé par un jury de huit chefs trois étoiles, aucun ne lui a accordé une voix…
Pourtant voilà, le Montois est sympa et a réussi à s’imposer dans le cœur des téléspectateurs belges mais aussi français. La preuve, comme Florent, il fait de la pub depuis plusieurs semaines pour Auchan sur M6. De quoi lancer au passage un début de polémique, certains estimant que ces spots avaient sans doute gâchés quelque peu le suspense… Sans même parler de ces pubs pathétiques où l’on peut voir Jean-François Piège et Thierry Marx vanter l’efficacité d’un liquide-vaisselle ou d’un placement de produit outrancier (notamment pour une grande enseigne de la boulangerie française).
Qu’importe, l’émission a été adoubée par la profession. Les plus grands chefs français s’y pressent (on a même sorti Paul Bocuse du formol hier soir !). Tandis que, comme au resto, le client est roi et en redemande. Lundi soir, la demi-finale de “Top Chef” a réalisé la meilleure audience de son histoire en Belgique, finissant en tête avec 38 % de part de marché et 600 800 téléspectateurs salivant devant les propositions à base d’épluchures et autres parures franchement impressionnantes (parfois trop, comme les œufs de merlu frits de Jean-Phi !). En France, l’émission connaît aussi un joli succès, même si M6 a fini derrière TF1 (“Joséphine, ange gardien”) et France 2 (“Rizzoli & Isles”) avec 3,75 millions de spectateurs. Et la plupart des fans seront évidemment présents au rendez-vous lundi prochain pour savoir qui de Florent, Naoëlle et Jean-Phi repartira avec 100 000 €…
Sauf accident de parcours, on ne voit pas comment le Ch’tis Florent ne s’imposerait pas lundi prochain en finale… Même si certains préfèreront voir triompher la belle technicité d’une Naoëlle!
Ben voilà, comme d’habitude le candidat préféré des chefs a gagné.
Je suppose le travail de Naoelle impeccable côté goût et cuissons car ses assiettes étaient d’une tristesse incroyable pour une finale Top Chef.
Carpaccio de Saint-jacques, filet de poulet de Bresse avec un gratin amélioré, tapioca (ça m’a toujours fait marrer « perles du Japon »)façon riz au lait, perso je passe mon chemin.
Le candidat préféré des chefs mais aussi des 100 personnes qui ont goûté aux plats de Florent et de Naoëlle, je vous le rappelle… Nous n’avons pas goûté la cuisine de Naoëlle puisqu’elle n’a pas de resto mais bien celle de Jean-Philippe dans son auberge nordiste. Pas mal, plein de potentiel, mais pas non plus de quoi en faire un génie de la cuisine…
Je crois que le garçon voulait dire Florent pas Jean-Philippe. Ce n’est pas toujours le candidat le plus apprécié par les chefs qui gagne… Exemple, Stéphanie Le Quellec. Je crois que les chefs préféraient Fanny (et moi aussi). Je dois être la seule mais je soutenais Naoëlle parce que le fait d’être sympathique ne compte pas pour moi, ce sont les assiettes qui priment. Elle a certes proposé un menu classique mais aux dires des chefs, il était parfaitement exécuté avec des assaisonnements justes. Dans la plupart des restaurants les défauts techniques sont légion, c’est le plus difficile… Le menu de Florian était très beau visuellement et très créatif mais il a peut-être péché au niveau du goût. De toute façon ces deux candidats méritaient d’être en finale, le meilleur l’a emporté…
« on ne voit pas très bien comment le titre pourrait échapper au tout aussi sympathique Florent Ladeyn » sauf le parti pris de certains jurés qui n’auraient sans doute pas pu imaginer déplaire à Frechon, 3 étoiles et MOF (donc « supérieur » auxdits jurés).
Evidemment, c’est de la téléréalité et tout est donc scénarisé. Puis, le scandale fait vendre, il fallait donc exciter le peuple.
Il n’en reste pas moins que même au niveau des jurés, entre leurs appréciations en cours de dégustation et leurs notes, il y a souvent eu des « surprises ».
La victoire de Naoëlle est validée par le résultat des participants au repas, mais il est clair qu’elle n’était pas la candidate la plus sympa ou la plus fair play.
Si le niveau de cuisine est évidemment prépondérant, il reste que – selon moi – un chef ne se résume pas à ses plats.
Je serai très curieux de voir ce que fera la gagnante des 100.000 € et de la manière dont elle gèrera sa barque, si elle se lance à son compte.
Contrairement au garçon, j’aime Top Chef. Oui c’est scénarisé. On décide ainsi de qui passera pour le plus sympathique… Je rappelle qu’au début de l’émission, Florent a lui aussi été engueulé par J-F Piège pour son manque de fair-play et dans la dernière émission, il aurait emprunté quelques poulardes… Tout est scénarisé, il ne faut pas tenir compte de ça. Arabian a aussi dit en coulisse que Florent avait la grosse tête… Et d’ailleurs ça se voyait aussi à l’écran… Mais ça c’est la télé. Pour moi ils étaient tous pareils.
Le plus important c’est que l’émission est quand même intéressante car on suit de jeunes chefs plus ou moins talentueux et ce n’est pas non plus les USA au niveau de la compétition. Cela reste tout à fait raisonnable. Normal qu’on veuille gagner lorsqu’on participe à ce genre d’émission. Moi je serais ravie d’aller manger la cuisine de Naoëlle après avoir goûtée celle de Florent et de Jean-Philippe.
Un chef pour moi ce sont d’abord ses plats parce que je ne me lie pas avec lui. Bien sûr si le service est bien et la déco top c’est un plus mais pour moi ce qui compte c’est ce que je mange. Mais je comprends tout à fait qu’on pense puisse privilégier d’autres choses. Chacun vit son expérience au restaurant différemment.
On est d’accord, d’où l’intérêt de lire vos comptes rendus et d’essayer certaines adresses, de son côté.
Il y a un côté subjectif à la cuisine et ça doit rester comme cela.
Je voyais aussi Florent comme grand vainqueur.
Je ne me faisais pas non plus d’illusions : il est vrai que Naoelle a une technique et une rigueur de travail énorme. Mais dès qu’elle sort des sentiers des grandes maisons, elle est perdue : faire un BBQ!!!, cuisiner les restes !!! Quelle bonne idée ce défi : ici Florent nous sort des merveilles, tandis que Naoëlle se plaind de devoir cuisiner des déchets.
N’empêche que le défi premier d’un cuisinier est de faire un minimum de perte de ses produits.
C’est d’ailleurs lors de cette émission que l’on a pu voir le fair-play de Naoëlle dans toute sa splendeur!!
Je suis d’accord avec la fille : je ne vais pas au restaurant pour le sourire du patron. Mais j’ai besoin d’un tout : un repas qui me laisse d’agréables souvenirs, un service agréable et un décor cosy.
Enfin, je pense que le caractère du chef de cuisine se ressent toujours dans ses plats : ce qui faisait la différence entre les assiettes de Florent et de Naoëlle – couleurs ou rigueur!
Il me plairait aussi de vous lire sur des essais dans le sud du pays!!
Kiss
Mons, c’est le sud du pays, non? On fait pas mal de restos dans le Hainaut. Mais si t’as de bonnes adresses dans le Luxembourg, on est preneur. On y a bien mangé « Au gastronome » à Paliseul, formé par le chef de « La grappe d’or » à Torgny. http://lacuisineaquatremains.blogs.lalibre.be/archive/2012/11/15/au-gastronome-le-plaisir-a-prix-doux.html
Mais c’est vrai que, pour nous, c’est plus près d’aller au resto à Bruxelles ou même en Flandre…
A bientôt
Tu as raison Ingrid, l’épreuve sur les restes c’était très intéressant! Je comprends, pour la plupart des gens, l’expérience au restaurant c’est quelque chose de complet: décor, service, bonne bouffe… Moi j’ai tendance à privilégier l’assiette mais parce que je crois qu’on essaye d’être très concentrés sur le goût quand on critique des restos…
J’espère à bientôt. Bises
L’assiette, c’est primordial, mais un resto (même pour affaires), ça reste une « sortie » qui forme un tout.
Sur les conseils de plusieurs personnes, je suis allé voici quelques mois tester la cuisine de Philippe Fauchet.
Si les assiettes étaient originales et agréables, le repas a été complètement gâché par l’antipathie prononcée de la maîtresse de maison, qui n’a jamais daigné sourire et égrenait les plats comme un écolier récite sa leçon.
Résultat : je n’y retournerai pas.