Voilà une adresse que les connaisseurs aiment se refiler… Tatoué jusqu’au cou, le très sympa serveur piémontais Davide passe d’ailleurs une partie de sa soirée à refuser du monde: «Essayez de revenir dans une heure…» S’il faut impérativement réserver pour s’attabler dans cette minuscule pizzéria qui n’accueille qu’une vingtaine de couverts, c’est pour ses bonnes pizzas (8-18€), pas pour le décor! Sans chichis, «La bottega della pizza» entasse quelques petites tables garnies de nappes à carreaux rouges et blancs – comme il se doit – sur lesquelles est posée une vaisselle dépareillée. Petites attentions, une bougie et un petit bouquet de fleurs. Bref, une recette italienne ancestrale qui fonctionne toujours!
Aux tables voisines, on entend beaucoup parler italien. Toujours rassurant. D’ailleurs, au grand tableau noir qui présente les antispasti, les pizze et les vins, tutto è scritto in italiano. Ici, on fait dans la tradition jusqu’au bout des ongles. Même si l’on s’amuse de découvrir que cette micro-adresse propose, comme si on était à Little Italy, des T-Shirts ornés de son logo (19€)!
Avant d’attaquer la pizza, passage obligé par les antipasti. On gardera pour une prochaine visite la bufala affumicata al forno (13€) ou la burratina et son carpaccio di pomodori (15€) pour se pencher sur le classique antipasto misto (12€), à déguster avec un Spritz à l’Aperol (5€), servi avec de bonnes olives vertes. Rien que du simple et du bon: pecorino, mortadella, spianata piquante, courgettes et poivrons grillés et… des friarielli! Un grand classique de la cuisine napolitaine (en fait des cime di rapa, sorte de petits brocolis) que l’on le retrouve avec plaisir dans la pizza «Friarielli» (14,50€), qui, comme à Naples, marie ce légume (dommage qu’il soit sous huile et pas frais) avec la salsiccia di bufala. Tout aussi riche et garnie, la «Stracchino» (16,50€) propose de bonnes aubergines avec du stracchino (sorte de mozzarella lombarde) fondu et du prosciutto crudo.
En cuisines, on est un peu débordé. Le rythme n’est dès lors pas celui d’une pizzéria classique. Mais l’ambiance familiale et le service détendu font largement passer le temps. On boit un verre (le vin du mois à 26€ la bouteille, un bon petit Chianti Montespertoli DOCG), on discute avec ses voisins, on assiste au défilé des gens venant chercher leurs pizzas à emporter…
On comprend que, dans le quartier de la maison communale de Saint-Gilles, cette petite «bottega» soit devenue incontournable. Dommage que les pizzas ne soient pas cuites au feu de bois, elles auraient été parfaites… Car la pâte est bonne et les garnitures sont faites à base de produits d’excellente qualité. Jusqu’au pousse-café du patron, où le mauvais amaretto ou le trop sucré limoncello est habilement remplacé par un mirto di Sardegna (liqueur de myrte). Normal, Roberto, le patron de ce chouette repaire gourmand, est Sarde…
Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 20 juillet 2011.
Envie d’y goûter?
- Cote: 7,5/10.
- Cuisine: italienne.
- Cadre: pizzéria.
- Cave: vins italiens.
- Terrasse: oui.
- Parking: non.
- Adresse: : 39 avenue Ducpétiaux 1060 Bruxelles.
- Rens.: 0487.78.00.52.
- Ouverture: fermé samedi et dimanche midi et mardi.
La fille: « Ah si la pizza était cuite au feu de bois… Mais visiblement il n’est plus possible pour les nouveaux restos d’installer des fours à bois.«
Le garçon: « Très chouette petite cantine italienne. C’est évident qu’on y reviendra! D’autant que c’est vraiment tout près de chez nous… »
Miam , miam, c’est ma cantine! Contente qu’elle vous ait plu ;-)on y retourne ensemble quand tu veux pour tester la bufala affumicata al forno ou l’une de ses autres délicieuses pizza 😉
(et pour l’allusion aux T-Shirt avec Little Italy, c’est bien vu puisque le chef a fait ses armes à NY chez le célèbre Lombardi’s situé sur Spring st. (Little Italy – NY), il a donc du vécu en matière de T-shirt promotionnel à l’américaine 😉
Biz 😉
Ah c’est pour ça les t-shirts… Ne me parle pas de Lombardi’s… On logeait tout près, dans Elizabeth Street (Nolita)… Sniff sniff