Cette mardi à 21h55 sur La une, Patrice Goldberg propose un nouveau numéro hors série du magazine de vulgarisation scientifique Matière grise intitulé « Comment faire cuire rend plus intelligent ». Le sujet est pour le moins inattendu! Ce reportage aux quatre coins du monde s’intéresse, en effet…, à la cuisson des aliments. Rien de bien scientifique là-dedans? Que nenni ! Selon certaines théories récentes, celle-ci aurait, en effet, été décisive dans le développement de l’homme et de son cerveau…
L’Australopithèque, comme le singe actuel, passait la moitié de sa journée à mastiquer des fruits et légumes crus. Apparu il y a 2,3 millions d’années, l’Homo Habilis est le premier carnivore. Son cerveau a déjà une taille 30% supérieure à celle de son ancêtre. Ce mouvement va s’accélérer, il y a environ un million d’années, avec l’apparition de l’Homo Erectus, premier primate vraiment proche de nous. Sur ses terres, en Afrique du Sud notamment, on a retrouvé des os calcinés, témoins potentiels de la cuisson de la viande. Et si c’était justement le fait qu’il soit le premier à avoir cuit ses aliments, après sans doute les avoir fait tomber par accident dans le feu, qui l’ait aidé à se développer plus rapidement? Une théorie séduisante dont la pertinence est ici démontrée, expériences à la clé.
En nourrissant des souris avec la même quantité de nourriture, crue d’un côté, cuite de l’autre, on découvre que la cuisson fournit plus d’énergie à l’organisme. Comment est-ce possible? Grâce à un estomac artificiel qui reproduit le processus de digestion, les chercheurs peuvent montrer que les aliments crus sont mal digérés, tandis que les aliments cuits le sont mieux, fournissant plus de nutriments et de calories. D’autres expériences sur des serpents corroborent ces résultats. La digestion des aliments cuits est plus rapide, économisant jusqu’à un quart d’énergie. C’est ainsi que nos ancêtres ont vu leurs intestins se réduire, tandis que l’énergie gagnée a pu développer des cerveaux de plus grandes tailles. Au repos, un primate utilise 10% seulement de son énergie à alimenter son cerveau, contre 20% chez l’être humain…
Bref, un reportage fascinant à mettre entre les mains de tous les gourmands!
C’est fort intéressant à lire. J’espère avoir le temps de regarder le reportage. Au moins cela peut dédouaner certain de ne pas être végétarien ;=)
En effet intéressant, mais il ne faut pas faire de raccourcis trop rapides, il me semble que l’on parle d’aliments en général, non? Les légumes, les céréales, l’animal,… Ce serait plutôt un débat cru/cuit. Je ne pense pas que les végétariens ne développent pas leur cerveau! Au contraire les temps actuels nous font dire que l’alimentation essentiellement carnivore nous fait régresser. Il faut voir les choses dans leur ensemble. Et au niveau individuel, on peut observer l’effet que ça a sur notre corps… Ne sommes-nous pas le produit d’une évolution, peut-être au départ carnivore-cuit mais surtout ensuite par la culture de la terre et la connaissance du monde végétal? Pour ma part si nous voulons offrir un monde pacifique, tolérant et surtout rempli d’amour, il faut éviter la viande et maîtriser l’équilibre entre les aliments que l’on ingère, pensez aux moines Bouddhistes. La véritable intelligence n’est-elle pas celle de l’amour qui embrasse le monde plutôt que l’intelligence scientifique et purement technique qui nous fait évoluer dans un monde superflu sans racines en déployant des armes de toutes sortes qui détruisent tous les êtres vivants?
Bonsoir Emilie,
Le but de ce documentaire n’était pas du tout de prêcher pour une alimentation carnivore à 100%. La démarche était tout simplement scientifique. Même pour un végétarien acharné, je suppose qu’il est intéressant de savoir que le fait de manger de la viande cuite a facilité le développement de l’homme. Le documentaire se terminait d’ailleurs en expliquant que notre cerveau a été habitué à manger de la sorte quand l’homme avait nettement moins à se mettre sous la dent. Ce qui explique qu’aujourd’hui, en périodes de surabondance (dans nos pays occidentaux en tout cas), il nous force à manger trop, trop gras et trop sucré…
Et effectivement, sans passer au végétarisme complet, il est sérieusement temps de revoir notre alimentation carnée. Et surtout nos modes de production…
Bonjour,
Merci d’intervenir, en fait je répondais au premier commentaire, et même sans avoir vu le documentaire, cela me semblait un raccourci. Car comme vous dites la viande a eu son importance à un moment dans l’évolution de l’homme et aujourd’hui, il est temps de revoir nos modes alimentaires. Je suis intéressée par le sujet et ne suis pas parvenue à voir l’émission, mais au passage je n’ai pas pu m’empêcher de réagir… Ceci explique cela mais vous faites bien de me rappeler qu’il faut que je regarde le documentaire.
Emilie
Bonjour.
Ma réaction par rapport à ce documentaire qui a été supprimé de la grille des programmes, on se demande pourquoi, c’est que probablement ces expériences ont été menées en milieu clos, cage ou espace fermé. Les animaus ont un instinct qui leur fait choisir les aliments. S’ils n’ont que ce qu’on veut bien leur donner, sans doute leur est-il plus profitable que ces aliments soient cuits, mais en liberté dans leur milieu naturel, j’ai beaucoup de peine à penser qu’une alimentation cuite soit préférable à une alimentation crue naturelle.
Pareil pour nous, je pense.
Cordialement.
JM
Cher JM,
N’étant pas scientifique ni spécialiste de quoi que ce soit, je ne peux vous répondre… Ceci dit, dans le documentaire, on rend compte d’une expérience menée en Allemagne. On a demandé à un groupe de volontaires de se soumettre à la même alimentation crue que nos lointains ancêtres (essentiellement des légumes et des fruits crus). Ils n’ont pas pu tenir plus de 15 jours. Ils maigrissaient à vue d’oeil et devenaient malades (coliques…). Bref, l’homme a quand même évolué depuis des milliers d’années et n’est plus un « animal » comme un autre… La cuisson semble définitivement indispensable à notre survie…