Mercédès avait sa « Mercédès House » au Sablon, Peugeot a son « CO2 » au Châtelain…
Il est de ces quartiers à Bruxelles où les restaurants fleurissent de concert. Rue du Page, le printemps est ainsi particulièrement fécond. Parmi les derniers nés, voici le « CO2 », dont les parents se nomment Christian Declercq et Olivier Lacroix. Le second, originaire de Tarbes, est passé par les cuisines du « Martinez » à Cannes, de « L’Atelier de Joël Robuchon » à Paris et même de Matignon. C’est pourtant en voisin qu’il lance cette nouvelle table, puisqu’il officiait de 2006 à 2010, juste en face, à « La Quincaillerie ». Le premier est, lui, propriétaire du garage Peugeot où a pris place « CO2 », un nom qui ne manque pas d’autodérision (ou de provocation) en ces temps d’urgence écologique.
Bien pensée, la déco se la joue branchée et colorée avec ces différents espaces: grand bar, cuisine ouverte, salle aux petites tables et banquettes arlequin, table d’hôte à l’écart… Le tout animé par les toiles abstraites de l’artiste breton Frédéric Le Guevel (mais les cimaises accueilleront régulièrement de nouveaux artistes).
Côté cuisines, le chef décline une carte aux appétissantes saveurs de la Méditerranée et de l’Atlantique. Ainsi, ses goûteux chipirons farcis en niçoise (15€) sont servis avec un simple coulis de poivron doux au piment d’Espelette et un petit spaghetti de légumes. Tout aussi léger, le « caviar de daurade royale » (14,50€), assaisonné avec de l’aneth, des légumes crus et de la pomme, permet de débuter le repas sans se charger.
La légèreté est en effet le trait d’union entre toutes les propositions. Même au moment du burger (15,50€), servi sans frites et sans pain, sur un paillasson de pommes de terre. Mais la viande est trop sèche (et pas cuite comme demandé) pour que l’on soit emballé. On apprécie par contre la sobriété du cabillaud vapeur (22,50€), marié aux parfums de l’aubergine, des olives et de l’anchois et servi et une poêlée de topinambours. Que l’on pourra accompagner d’un agréable côtes-de-provence rosé M de Minuty 2009 (26€) parfaitement en accord avec les saveurs provençales du repas. Lequel se clôture en remontant du Sud vers l’Ouest avec un crémet nantais (9€) déniché dans une carte des desserts ultra-classique, servi ici avec un carpaccio de mangue au vinaigre balsamique un peu convenu. Rien de transcendant (surtout pour le prix) mais une jolie note sucrée qui joue à nouveau la carte de la légèreté.
Envie d’y goûter?
- Cote: 7/10.
- Cuisine: méditerranéenne.
- Cadre: zen.
- Cave: française.
- Terrasse: non.
- Parking: service voiturier.
- Adresse: 46 rue du Page 1050 Ixelles.
- Rens.: 02.537.80.47 ou www.restaurant-Co2.be.
- Ouverture: ouvert tous les jours. Brunch le dimanche.
La fille: « Je ne suis pas hyper fan de la déco, même si elle est soignée, mais j’ai été heureusement surprise par la cuisine, légère (si on évite les quelques propositions de foie gras à la carte) et gouteuse. Sauf pour le burger, qui m’a vraiment déçue. Pas léger et mal cuit.«
Le garçon: « Etonnant ce nouveau petit resto du Châtelain. Pour une fois, tout n’a pas été mis que dans la déco. On mange en effet pas mal au « CO2 », une cuisine légère en accord avec l’esprit du lieu. Nous avons particulièrement apprécié les chipirons farçis.«