Imaginé par Pierre Lefèvre et Philippe Emanuelli il y a quelques années, le tandem “Café des spores”-“Champignac”, installé de part et d’autre de la chaussée d’Alsemberg, dans une ancienne boucherie chevaline au décor classé et une ancienne cave à vins, est venu donner un coup de fouet à un quartier assez peu gourmand. Rapidement, ces deux espaces dédiés aux champignons et aux vins se sont donc creusé un joli trou.

Café des spores 10.jpg

Au printemps dernier, Lefèvre et Emanuelli ont passé la main à Nicolas Scheidt, tout droit venu de Paris, où il gérait le néo-bistrot « L’office » après être passé par les cuisines de Jamie Oliver. La bonne idée qu’a eue le jeune chef en arrivant à Bruxelles est de ne pas en avoir ! Il n’a en effet touché à rien, ni à la déco, toujours aussi cosy et rétro, ni à l’idée maîtresse du « Café des spores » : cuisiner des champignons, rien que des champignons. Si la sélection des vins est peut-être un poil moins aventureuse qu’auparavant, la cuisine, elle, s’est légèrement affinée. Tout en restant, heureusement, dans un esprit bistrot gourmet de bon aloi.

Café des spores 53.jpg

Dans une ambiance détendue, on vient donc au banc de cuisine prendre connaissance, sur un grand tableau noir, des suggestions du jour sous les conseils de serveuses sympathiques et efficaces. Tandis que le cuistot achève tranquillement ses cuissons aux yeux de tous. Car il n’y a rien à cacher ici. Terrine de porc et cèpes aux pruneaux fumés (12€) ou lentins (shiitakés) farcis au veau et gingembre puis laqués et parsemés de bonite séchée (13€); pastilla de pied de cochon aux pieds de mouton (18€) ou daube de bœuf aux carottes (un poil chiche en viande) et agarics (de la famille des champignons de Paris) (20€), tout est simple et bon. Et à partager entre les convives en faisant glisser avec un petit ballon de blanc ou de rouge (5€ le verre).

Café des spores 4.jpg

Soit une cuisine vraie, qui s’adapte à l’origine des champignons (toujours parfaitement cuits) pour sublimer leurs parfums. Jusqu’à cette étonnante glace aux cèpes et sirop de candy qui clôt agréablement la dégustation. Tandis que l’on s’amuse de ce dialogue permanent avec « La buvette » juste en face, d’où arrivent des assiettes visiblement plus modernisantes.

Et cela vaut réellement le coup de traverser la rue… Nicolas Scheidt pratique en effet à « La buvette » une cuisine plus personnelle, plus convaincente encore. Il a en effet fait de cette mini-table l’un des hauts lieux de la bistronomie à Bruxelles.

Café des spores 54.jpg

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 24 février 2011.

  • Cote: 7/10.
  • Cuisine: de champignons.
  • Cadre: rétro-moderne.
  • Cave: sélection de vins au verre bien choisis.
  • Terrasse: non.
  • Parking: non.
  • Adresse: 103-108 ch. d’Alsemberg 1060 Bruxelles.
  • Rens.: 02 .534.13.03 ou www.cafedesspores.be.
  • Ouverture: ouvert du lundi au samedi à partir de 19h.

Café des spores 39.jpg
Le petit plus du blog:

féminin.gif Le grain de poivre de La fille: « Un très joli restaurant de quartier à l’ambiance sympathique où l’on a envie de retourner très vite. »

masculin.gif Le grain de sel du Garçon: « Malgré la contrainte imposée, ne cuisiner que des champignons, on ne s’ennuie jamais autour de la cuisine de Nicolas Scheidt.«