Ou presque… Sans être végé lui-même, l’Israélien Yotam Ottolenghi a su séduire Londres et l’Angleterre avec ses recettes de légumes légères, pleines de parfums et de saveurs. Une véritable découverte!


Keiko Oikawa / Ottolenghi

Quelques recettes de Yotam Ottolenghi

Notre carnet d’adresses londoniennes…: restos, snacks, bars, épiceries…

Si vous ne connaissez pas encore Yotam Ottolenghi ça ne devrait plus tarder. Depuis sa sortie, il y a quelques semaines, son second ouvrage “Plenty” figure en tête des ventes en Angleterre, juste derrière le dernier bouquin de l’increvable Jamie Oliver. Mais qui est cette nouvelle star dont les gourmands commencent à parler aux quatre coins du globe ? Yotam Ottolenghi, 41 ans, est un chef et chroniqueur gastronomique italo-israélien. Après avoir fait des études littéraires et travaillé comme journaliste à Jérusalem, il débarque à Londres en 1997 pour se lancer dans la cuisine, devenant notamment chef pâtissier dans divers restaurants. Mais la célébrité anglaise, il la gagne dès 2002, avec l’ouverture de sa première boutique-traiteur, élégante, à Notting Hill. On s’y est vite arraché une place à l’unique table commune pour déguster ses créations, même si c’était avant tout le take-away et le service traiteur qui étaient mis en avant. Depuis, trois autres adresses sont nées à Londres pour satisfaire la demande. A Islington, c’est d’ailleurs un restaurant de 50 places qui a été ouvert.

Mais qu’est-ce qui fait courir les foules chez Ottolenghi ? Si on vous disait les salades… le croiriez-vous ? Pas une crottin de Chavignol-miel vue et revue mais des salades comme on pourrait en manger tous les jours, froides ou chaudes, originales, fraîches, complexes, avec des associations de goûts harmonieuses, des fruits frais ou secs, divers fromages, des graines, des légumes ou des légumineuses, des céréales… Bref, que du bon. Mais aussi des desserts à profusions, dont les vitrines des divers magasins sont parées, offerts aux yeux avides des passants. Meringues plantureuses, gâteaux fondants au chocolat, cakes polenta-orange – une spécialité de la maison –, cheesecake au caramel et noix de macadamia… Tout fait envie ! S’ajoute à chaque fois une petite épicerie proposant des produits maison : ketchup, sirop aux fruits de la passion, marshmallows… Et le tour est joué. On a une adresse rapidement incontournable où, lorsqu’on réussit à dénicher une place, on se sent presque unique. Il faut dire que, bien souvent, il aura fallu faire la file pendant une heure…


Cartes postales de notre passage chez « Ottolenghi » à Notting Hill

Fort de sa popularité grandissante Yotam Ottolenghi est contacté en 2006 par “The Guardian” pour tenir dans ses colonnes une rubrique végétarienne. Même si son succès est dû une utilisation créative des légumes, Yotam n’est pas végé. Il accepte cependant le défi et nomme sa chronique “The New Vegetarian”, qu’il adresse bien entendu aux végétariens mais aussi, dans une démarche très dans l’air du temps, à celles et ceux qui veulent tout simplement réduire leur consommation de viande pour des raisons éthiques ou écologiques sans sacrifier aux plaisirs de la table.

Son nouveau livre, “Plenty” (cf. ci-dessous), est le recueil de ces interventions pour le quotidien anglais avec, en prime, des recettes inédites. L’ouvrage est chapitré selon les ingrédients préférés de Yotam : aubergines, pasta/polenta/couscous, câpres, tomates… Au menu, des recettes ensoleillées d’inspiration méditerranéennes, moyen-orientales, voire asiatiques. Parmi les propositions qui font envie, la polenta de maïs frais et sa sauce aux aubergines, sa salade bittersweet à base d’oranges sanguines, de sirop d’érable, de radicchio et de grenade, son tofu au poivre noir ou encore ses quenelles de panais au bouillon.

Mais Ottolenghi, c’est aussi l’histoire d’une belle rencontre, celle de Yotam, un juif qui a grandi à Jérusalem dans les Seventies, avec Sami Tamimi, le chef aujourd’hui responsable de tous les “Ottolenghi”, un Palestinien qui a grandi comme lui à Jérusalem, mais côté Est. Un partenariat étonnant qui prouve qu’Israéliens et Palestiniens ont bien des points communs et qu’il y a de plus belles façons d’entendre parler d’eux…

Keiko Oikawa / Ottolenghi

Envie d’y goûter?

Yotam Ottolenghi possède quatre boutiques à Londres:

Envie de lecture?

  • Plenty.jpg« Plenty », le deuxième ouvrage de Yotam Ottolenghi fait la part belle aux légumes et aux salades (cf. recettes). Ce best-seller se trouve très facilement en ligne (sur Amazon notamment) ou dans les librairies anglaises.
    « Plenty », Publié chez Ebury Press (288 pp., env. 30 €).

De la toile au papier