C’est la soeur du Garçon qui nous a inspiré cette note aux accents belges, un petit dictionnaire des belgicismes liés à la cuisine. Exilée à Strasbourg depuis quelques années, ses collègues lui riaient au nez quand, par exemple, elle parlait de sucre impalpable… En bon français de Paris, c’est évidemment sucre glace qu’il faut dire.
Petite liste donc des belgicismes à proprement parler (soit un mot pour un autre) mais aussi de quelques termes spécifique à la gastronomie noir-jaune-rouge…
Si vous avez d’autres exemples, n’hésitez pas à nous en faire part. Il faut évidemment trouver des termes qui ont un équivalent en français (soit un mot, soit une préparation). Ainsi, babelutte ne rentre pas en ligne de compte puisqu’il s’agit d’une spécialité culinaire belge.
- Une assiette profonde: assiette creuse.
- Faire un à-fond: boire cul-sec.
- Une boule: un bonbon.
- Une caricole: un escargot de mer, bigorneau.
- De la cassonade: vergeoise, sucre brun à base de sirop de betterave. En français commun, la cassonade est un sucre roux de canne.
- Un chicon: une endive.
- Une chique: un bonbon (à Liège), un chewing-gum (ailleurs en Wallonie).
- Une couque: une viennoiserie.
- Un cramique: un pain brioché aux raisins
- Un craquelin: un pain brioché au sucre perlé
- Déjeuner–dîner–souper: en Belgique, on déjeune à l’heure du petit-déjeuner, on dîne à l’heure du déjeuner et on soupe à l’heure du dîner.
- Le filet américain: un steak tartare ou une préparation à base de viande crue et de mayonnaise utilsée pour garnir des sandwichs.
- Une fricassée: un plat d’oeufs brouillés au lard.
- Une friture: désigne souvent une friterie.
- Une gosette aux pommes: un chausson aux pommes
- Un goulaf(fr)e: un goinfre.
- Est-ce que ça te goûte? : est-ce que tu aimes?
- Une jatte de café: une tasse de café.
- Un lard: une guimauve.
- De la maquée: un fromage frais type faisselle.
- Une mitraillette: un sandwich américain (soit une baguette garnie de viande et de frites).
- Un oiseau sans tête: une paupiette.
- Un pain français: une baguette.
- Une panade: en Belgique, désigne quasi exclusivement une bouillie pour bébé.
- Un pistolet: un petit pain blanc.
- Une praline: un bonbon au chocolat fourré.
- Un sandwich: un petit pain brioché servant à faire des sandwichs salés ou sucrés.
- La salade de blé: mâche.
- Un stoemp: une purée de pommes de terre et de légumes.
- Une sous-tasse: une soucoupe.
- Du sucre impalpable: du sucre glace.
Merci pour le clin d’oeil !
Votre article me donne envie de redécouvrir la maquée. Je me souviens que j’adorais ça et je n’en ai pas mangé depuis des années. Je suis sûre que ça tient la comparaison avec le Bibeleskäs.
Coucou enneigé de Strasbourg.
D’accord, il y a de nombreux mots qui ont un équivalent français, donc autant les employer, mais certains mots comme chicon,( c’est tout de même dans le nord du pays que le chicon s’est développé.)ou
fricassée, qui a un sens restreint chez nous: en effet on ne l’emploie guère en Bque que pour des oeufs cuits sur une tranche de lard qui commence à frire (et non brouillé,du moins dans la région du Condroz)où toute la difficulté consiste à ne pas casser le jaune…
Cramique, Stoemp: des mots qui désignent une spécialité culinaire ou encore impalpable qui dit tellement bien ce qu’il veut dire en parlant du sucre galce, sont des mots qui n’ont rien à envier à personne et qui méritent d’exister dans une Europe des régions…
Curieusement nous acceptons bcp plus facilement les noms des spécialités italienne,(spaghetti,) anglaise (pudding,) américaine, (hamburger,) ou même japonnaises sushi….etc..
Il y en a encore plein d’autres ! En voici quelques uns :
de la brel = ciboulette
une « noquette de beurre » = une petite noix de beurre
Une rawette = un petit peu (expression : « j’en reprendrai bien une rawette »)
Une nuuul = signifie, dans la région de Liège une très fine tranche de tarte. exemple : expression : « J’en veux bien mais une nuuul » (je ne connais pas l’orthographe en wallon.
Merci Brigitte pour ces suggestions.
Mais ne sommes-nous pas là dans du wallon? Peut-on considérer des mots wallons comme des belgicismes puisqu’il ne s’agit pas à proprement parler de français. Ceci dit pour la « rawette », l’usage semble assez répondu et s’être intégré au français de Belgique et assimilable dès lors à des belgicismes.
Savoureuse, cette liste de mots belges… Il y a la rawette et à Bruxelles il y a la « cloutche ». Pour mettre un soupçon de sel dans le plat, nous ajoutons une cloutche de sel !!
Qui dit mieux ?? 🙂
Martine/Bianca de Bruxelles
je ne suis pas très d accord avec votre traduction de « panade » mais probablement que je me trompe alors si vous pouviez m éclairer ….
panade : mélange de fruits et de biscuits
bouillie : mélange de pain écrasé dans la soupe
Ici il faur entendre la bouillie comme un mélange de biscuits et de fruits réduits en bouillie. Nous ne donnions pas un sens particulier à bouillie.
Il ne faut pas confondre patois et belgicisme. Une rawette ou une noquette, c’est du patois. Il ne s’agit donc pas de français.
Par contre, un belgicisme est un terme de langue française utilisé uniquement en Belgique. Ce n’est donc pas une faute de français d’utiliser un belgicisme (tant qu’on est en Belgique).
Pour ma part, j’estime même que ne pas utiliser les belgicismes est d’un snobisme cras… (comme ces gens qui s’évertuent à ne pas dire septante et nonante en Belgique).
En discutant recettes sur des forums de cuisine fréquentés majoritairement par des Français(es), on découvre que des mots que nous employons naturellement sont des belgicismes et sont incompréhensibles en dehors de nos frontières (l’utilisation de « lards au chocolat » dans une recette de dessert a suscité plus d’une interrogation!)
Les morceaux de viande, notamment, ont des noms différents, quelques exemples:
Spiringue: basses côtes de porc
Bouilli: pot-au-feu et les morceaux utilisés pour le préparer
Viande hachée: en France c’est spécifiquement du boeuf haché, chez nous c’est le nom général, et on précise le type de viande (boeuf, veau, porc ou mélange)
Sauté: en Belgique les sautés de porc ou de veau sont des tranches à poêler alors qu’en France ce sont des morceaux à mijoter
Petits os: travers de porc
Tête pressée: fromage de tête
Oiseau sans tête: paupiette
Lard au jambon: rouelle de porc
Cet ajout est très intéressant! Merci Françoise. On ne se doute pas – en tant que belge – qu’il y a parfois autant de différences…
Tout ceci est très intéressant, je lis l’article et ses commentaires avec plaisir.
Il y aurait bien des précisions à faire, mais je n’en ai guère le temps, car cela entraîne des réactions et donc l’obligation de répondre …
Je veux simplement limiter ma contribution à ceci :
Le Wallon n’est pas un patois, s.v.p. c’est une Langue !
Comme la langue française.
Il nous vient du latin, tout comme le français, l’italien, l’espagnol, le roumain, le romanche et et encore quelques autres …
Bien à vous,
Cam
Bonjour Cam,
Nous ne voulions pas vous offenser en parlant de patois pour le wallon… Mais je ne pense pas pour autant qu’il s’agisse d’une véritable langue. Disons plutôt d’une multitude de dialectes, très différents de Liège à Namur ou Charleroi. Un peu comme les dialectes italiens par rapport à l’italien. Il n’y a ceci dit rien de péjoratif dans les mots dialectes ou patois….
Tout à fait d’accord au sujet de la fricassée, il ne s’agit pas d’oeufs brouillés mais d’oeufs sur le plat et de lard en tranches.
Un autre mot est miche = sorte de petit pain rond et très levé,
dragée = amande enrobée de sucre coloré distribué lors des baptêmes
A l’unanimité, la fricassée est donc composée d’oeufs sur le plat et non d’oeufs brouillés. En cuisine française, il s’agit plutôt d’une préparation de poulet en sauce blanche accompagnée de légumes et/ou de champignons.
Par contre, la dragée n’est pas un belgicisme. Elle existe en France depuis le XIIIe siècle, où ell est également distribuée lors des baptêmes, mariages et autres communions.
Quant à la miche, le sens « belge » senmble très proche de celui du français, qui désigne un gros pain rond.
Merci en tout cas pour ces contributions…