Le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick arpentant la rue de la « Berlinale Street Food » près de la Potzdamer Platz, le coeur vibrant du festival.

 

Pour la 11e année, la section “Culinary Cinema” du festival du film de Berlin fera un pont entre le 7e Art et la cuisine pour tenter de penser l’avenir de la planète…

 

Kosslick, le gourmand!

 

Avec son sourire malicieux, sa moustache bien taillée, sa belle écharpe rouge et son chapeau noir, le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick est un sacré personnage  ! Un vrai bon vivant aussi, qui a su faire le lien entre ses passions pour le cinéma et la bonne chère. Cinq ans après avoir pris la tête du festival berlinois, il lançait ainsi en 2007 une nouvelle section “Culinary Cinema”. A côté de la Compétition ou du Panorama, celle-ci reste évidemment assez anecdotique. Elle est pourtant toujours un bon thermomètre des tendances gastronomiques actuelles.

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Dieter Kosslick au Gropius Mirror Restaurant en 2013, entouré de son grand ami Carlo Petrini, fondateur du mouvement Slow Food, et de Stefano Sardo, réalisateur du documentaire « Slow Food Story ».
  

On est loin ici d’une approche de la cuisine façon téléréalité. Pour Kosslick, membre du mouvement international Slow Food, la gastronomie doit être envisagée dans toutes ses dimensions, celles de la convivialité et du plaisir, bien sûr, mais aussi dans ses aspects culturels ou politiques. Ce qui se traduit de façon très concrète à la Berlinale. Depuis quelques années, le Street Food et le génial marché gourmet de la Markthalle Neun proposent ainsi la “Berlinale Street Food”, réunion de foodtrucks bio, locaux… pour nourrir les festivaliers. Qui peuvent faire leur choix entre des kaas spätzle tout ce qu’il y a de plus germaniques, un burger raffiné ou une soupe de nouilles coréenne.

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12 documentaires et une passion

 

Se déroulant du 12 au 17 février, la 11e édition du programme Culinary Food est cette année placée sous le thème  : “Passion Food”. Difficile en effet de lire une ligne précise dans cette sélection de 12 documentaires, sinon qu’ils partent tous à la rencontre de passionnées de la cuisine. “Sans aucun doute, la passion – et sa maîtrise – est une force motrice derrière le travail des chefs et des cinéastes”, estime Dieter Kosslick.

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Le trois-étoiles basque Eneko Atxa au travail aux côtés de avec la chef espagnole Carme Ruscalleda dans « Soul ».
 

Chaque projection est suivie d’un grand dîner festif au Gropius Mirror Restaurant, cuisiné par l’un des protagonistes du film montré. L’une des plus grandes stars présentes à Berlin sera Eneko Atxa. Le chef trois étoiles du “Azurmendi” au Pays Basque ouvrira les festivités à l’occasion de la présentation de Soul, documentaire que lui consacrent Antonio Blanco et Angel Parra, qui l’ont suivi dans ses voyages auprès d’autres chefs, qu’ils soient Catalans ou Japonais.

 

Les nouveaux « Chef’s Table »

 

Très attendue également, la nouvelle livraison de Chef’s Table, la série qui a popularisé la cuisine d’auteur auprès du grand public. Netflix dévoilera à Berlin deux nouveaux épisodes. Le premier est consacré à un local de l’étape, l’excellent chef doublement étoilé berlinois Tim Raue, très influencé par la cuisine japonaise.

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Le second sort, lui, carrément des sentiers battus. Le créateur de la série David Gelb y est allé à la rencontre de Jeong Kwan, moine bouddhiste qui nous révélera les secrets de la “cuisine de temple”, un pan passionnant de la gastronomie coréenne.

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Tendance No Waste 

 

Dans Theater of Life, le documentariste tchèque basé à Montréal Peter Svatek a, lui, suivi le grand chef italien Massimo Bottura (trois étoiles à l’“Osteria francescana” à Modène et numéro 1 au très influent classement “World’s 50 Best Restaurants”) dans l’ouverture d’une soupe populaire à Milan où l’on ne cuisine que des aliments mis au rebut. Un film qui illustre parfaitement le “No Waste” (non au gaspillage), l’une des grandes tendances de fond de la réflexion sur l’avenir de la gastronomie…

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