Depuis quelques années, « La table du boucher » connait un beau succès. Situé en plein centre de Mons, la belle brasserie de Jean-Luc Broutard, tout en boiseries, banquettes en cuir, abat-jours et cloisons en verre gravé, affiche complet quasiment tous les soirs. Et pas seulement depuis son titre de brasserie de l’année au GaultMillau! Il faut dire que cet honnête resto ne ment pas sur son nom et est devenu le rendez-vous des amateurs de bonnes viandes du Hainaut et d’ailleurs.
Travaillant avec les meilleurs bouchers (notamment avec le Parisien Olivier Metzger, qui lui fournit non seulement un excellent black angus américain mais aussi de belles aubrac, normande ou parthenaise françaises), faisant l’aller-retour à Rungis une fois par mois, le chef français – un voisin ch’ti, né juste de l’autre côté de la frontière – connaît son métier. Et c’est avec science qu’il sélectionne ses bêtes, qu’il fait mâturer chez lui avant de les proposer à ses clients.
Le résultat, ce pourra être par exemple une exceptionnelle entrecôte d’aubrac. Mais à 12€ les 100g, ça fait rapidement 120-130€ pour deux… Pas pour toutes les bourses! Mais le menu 3 serv. (35€) offre un excellent rapport qualité-prix (salué par un Bib gourmand). On y trouve en ce moment un délicieux jambon persillé maison (12€ à la carte), servi avec une chantilly légèrement moutardée, des petits oignons et des cornichons vinaigrés. Un classique bistrotier préparé dans les règles de l’art comme on n’en voit pas assez! Tout comme le petit salé aux lentilles vertes du Puy, à la viande parfaitement fondante.
À la carte, le croustillant de tête de veau et foie gras (18€) est proposé avec une savoureuse sauce gribiche et de la moutarde de Meaux de chez Pommery dans son joli pot en grès. On s’étonne quand même de voir cette entrée copieuse associée avec un riesling allemand Heymann-Lowenstein 2006 (12€ le verre), raffiné mais trop sucré.
Mais c’est surtout le filet pur d’aubrac qui impressionne (40€), bien grillé et saignant. Juste assaisonné de sel Maldon et de poivre de Penja, il s’accompagne d’une béarnaise et de frites. A moins qu’on opte pour un aligot comme à Laguiole (5€), parfaitement raccord avec la provenance de la viande. Ça, c’est du steak! Et le petit saint-chinian 2008 Domaine Rimbert (6€) descend tout seul.
Vraies sauces maison, attention aux produits (excellent pain au levain du boulanger montois Sébastien Demeyer, rhum agricole martiniquais 5 ans d’âge pour le baba en dessert…), cuisine du produit sans esbroufe… Il n’y a pas grand-chose à redire sur cette belle table. Allez, un seul petit « reproche »: les plats sont tellement copieux qu’on n’arrive pas à leur faire honneur jusqu’au bout…
Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 1er mars 2012.
Envie d’y goûter?
- Cote: 7,5/10.
- Cuisine: de brasserie.
- Cadre: brasserie.
- Cave: : sélection de vins au verre bien pensée.
- Terrasse: non.
- Parking: non.
- Adresse: 49 rue d’Havré 7000 Mons.
- Rens.: 065.31.68.38 ou www.latableduboucher.be.
- Ouverture: de 12h à 15h et de 18h à 23h.
La fille: « Il y a une vraie attention aux ingrédients. Ils sont choisis avec soin, même si on a été un peu déçus par le beurre au lait cru d’Alex Godard. De même, si le rhum était excellent, le texture du baba n’était pas géniale…Mais c’est juste pour chicaner car j’y retournerais volontiers. »
Le garçon: « Bien que très généreuse, la sélection de vins à 15€ servie avec le menu à 35€ n’est pas renversante et les vins au verre proposés avec chaque plat de la carte ne sont pas toujours donnés. Sympa aussi l’idée de ne pas proposer de carte des vins et d’envoyer le client choisir lui-même sa bouteille dans une grande armoire. »