Quel investissement ! En s’installant, il y a un mois, au rez-de-chaussée d’un immeuble de bureaux de l’avenue Louise, Dominique Lamanna (déjà propriétaire de la belle trattoria “La Manna” près du Châtelain) ne manque pas d’ambition ! Car son “Via Lamanna” n’est pas qu’un restaurant, c’est un espace complet dédié au meilleur de la cuisine italienne : épicerie chic bien fournie, bar à vins, resto-bar lounge. Sans oublier un restaurant gastronomique qui vise clairement un macaron Michelin, en tout cas à devenir l’une des tables italiennes les plus recherchées de la capitale.
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Tons sombres, gris et mordorés, murs en béton brut, belles lampes en verre, fond de jazz, grandes tables espacées aux nappes d’un blanc éclatant, vaisselle sobre. Rien à dire, c’est classe ! Et la clientèle est assortie aux lieux. Car vu les prix pratiqués, “Via Lamanna” n’est malheureusement pas accessible à toutes les bourses… A moins d’opter pour l’un des menus un peu plus abordables : 45-60-75 € (pour 3, 4 ou 5 serv.).
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Il faut dire que tout est ici soigné (pain, huiles d’olive…) et les produits sélectionnés avec la plus grande attention. A commencer par les vins, choisis avec talent par le sommelier Massimo Iacono, récemment débauché du “Bocconi”. Sa sélection pour accompagner le menu (25-35-45 €, selon la qualité choisie) voyage du Piémont au Nord, à la Sicile au Sud, et fait mouche à chaque fois. Tant en blanc qu’en rouge, il déniche toujours la perle qui accompagnera la cuisine italienne raffinée du chef Vincenzo Regine, lui aussi un ancien du “Bocconi”.

Des mises en bouche (une excellente gelée d’artichaut, un intéressant canederlo du Trentin au speck et fromage, une sorte de gnocco, et une agréable fondue de gorgonzola au balsamique) au dessert, la qualité est constante, même si tout ne provoque pas la même satisfaction. Comme, par exemple, les deux risotti, l’un aux petits pois, trop farineux, et gamberi, l’autre aux herbes et ragoût de lapin (avec trop d’estragon). En entrée, on retiendra, par contre, l’excellent tartare de crabe et épeautre, avec juste une pointe de mayonnaise. Tandis que la bruschetta de foies de volaille et réduction de fond de veau, bien qu’un peu lourde, est néanmoins très goûtue.

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Du côté des plats, l’agneau en croûte d’agrumes comme le loup de mer au fenouil et purée de vitelottes sont irréprochables dans les cuissons et les accords. Et l’on termine la soirée sur une toute simple crème brûlée à la pistache, intelligemment accompagnée d’un sorbet myrtille dont l’acidité contrebalance parfaitement le sucré de la crème.

Mais il manque encore juste cette petite étincelle dans l’assiette – surtout si l’on tient compte des prix – pour faire du “Via Lamanna” un incontournable de la gastronomie italienne à Bruxelles. On est pourtant sur la bonne voie…

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Envie d’y goûter?

  • Via Lamanna. 233-235, avenue Louise, 1050 Bruxelles.
    Rens. : 02.626.16.00 ou
    www.vialamanna.com.
    Ouverture : fermé samedi midi et dimanche (pour le gastro).
    Prix : 70-90 € (pour le gastro).