Dernier chef du feu « Bistrot du Mail » (dont l’avenir reste toujours incertain), Damien Bouchery a sans doute pâti de l’aura de celui qui avait apporté son étoile au lieu, Stéphane Lefebvre, parti ouvrir ses « Petits oignons » à Jodoigne. Malgré les critiques mitigées, le Breton a choisi de rester à Bruxelles en reprenant « Le pain et le vin », restaurant jusqu’il y a peu étoilé de la chaussée d’Alsemberg à Uccle. La déco a été repensée avec goût et élégance, adoptant des tonalités blanches et crème rehaussées de lampes turquoises. On se sent dès lors très bien dans ce « nouveau » restaurant…

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Pour accueillir les convives, pain rustique et un bon beurre aux algues maison. Tandis que la dégustation débute par une mise en bouche surprenante, un bouillon garni d’une huître pochée, de bulots, de blé et de choux-fleurs colorés. La préparation, intéressante mais trop salée, manque un peu de finition…

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En entrée (19€), on choisit l’œuf mollet et sa poêlées de cèpes au lierre terrestre, agréable mais sans plus, l’œuf manquant un peu de cuisson. Par contre, le « contraste » de foie gras de la ferme de La Tour, proposé grillé et en carpaccio, s’accommode divinement de délicieuses figues noires de Soliès (crues et cuites) et d’éclats d’amandes fraîches. On se demande juste ce que vient faire cette espuma au saké !

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En plats (24€), la lotte, confite au thé vert et frite, est servie avec un mijoté de coco de Paimpol et une inutile espuma de homard. Un plat qui pourrait réellement séduire mais l’accord est un peu bancal. La hampe de bœuf Wagyu est par contre parfaitement cuite, accompagnée d’une mousseline de rates du Touquet à la moutarde Savora.

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Dessert.jpgAu moment du dessert (9€), on opte pour le croustillant à la figue. En fait, une tuile garnie d’une espuma de pistache qui côtoie un original caramel d’olives noires. Une proposition une fois encore a priori intéressante mais qui manque finalement d’harmonie, sel et caramel se faisant trop présents.

Au final, on se perd un peu dans cette volonté de Damien Bouchery de tenter d’épater la galerie en recourant à des herbes sauvages, des accords de goûts aventureux, des textures ou des techniques modernes. A trop vouloir en faire, le chef finit par agacer. Même si, malgré tout, on a envie de le suivre…

 

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 23 septembre 2010.

  • Cote: 7/10.Logo trends.jpg
  • Cuisine: créative.
  • Cadre: épuré.
  • Cave: très belle carte française.
  • Terrasse: oui.
  • Parking: non.
  • Adresse: 812A chée d’Alsemberg 1180 Bruxelles.
  • Rens.: 02.332.37.74 ou www.bouchery-restaurant.be.
  • Ouverture: fermé samedi midi, dimanche et lundi.
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Le petit plus du blog:

féminin.gif Le grain de poivre de La fille: « Pour l’instant, la principale réussite de « Bouchery », c’est vraiment sa déco, sobre mais somptueuse… Un peu marre des espumas à toutes les sauces…« 

masculin.gif Le grain de sel du Garçon: « Damien Bouchery est en effet certainement un jeune chef à suivre. Espérons qu’il sache d’abord se concentrer sur les saveurs plutôt que de vouloir en mettre plein la vue! Et qu’il revoie sa sélection de vins au verre (un blanc, un rouge, 8€), franchement hors de prix vu la qualité des breuvages proposés… »