Symbole écologique, Paca et Tola sont deux oursons sauvés des braconniers il y a 10 ans en Asturies, la région d’Espagne qui possède la plus grande population d’ours bruns d’Europe Occidentale. C’est aussi, depuis février, le nouveau restaurant attaché au Centre asturien de Bruxelles. Au même endroit, dans les anciennes imprimeries du journal « Le Peuple », se tenait auparavant « Les Asturiennes », qui faisait lui aussi la part belle aux produits de la Principauté.

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Un léger mais très efficace dépoussiérage de la déco plus tard – on a gardé le très beau bar en bois – et nous voici chez « Paca y Tola » ! Jolies chaises araignées en plexiglas, papiers peints psychés minimalistes… Claire, la déco se décline autour de trois teintes : blanc, rouge et noir.

Accueillis très chaleureusement par le sympathique Luis, qui nous a pour seuls clients, nous parcourons la carte, riche de propositions asturiennes et espagnoles. Ce soir, pas vraiment de tapas (réservés au samedi et au dimanche midi) mais plein de choses qui renvoient joyeusement la paëlla au placard : charcuteries, riz noir aux calamars sans oublier la fabada, le plat asturien par excellence, sorte de cassoulet. On s’oriente plutôt vers des spécialités asturiennes moins connues.

Même si la mise en bouche vient, elle, de Cordoue. Soit un salmorejo, gaspacho épais servi avec quelques dés d’œufs durs et de jambon. Rafraîchissant ! Suit une belle découverte, des tartelettes de farine de maïs garnies d’œufs brouillés au cabrales, un bleu asturien (5,60 €). C’est moelleux et fondant, un régal !

Plus légère, une petite assiette de fromages asturiens (8,75 € pour une demi-portion), accompagnée de quelques fruits secs et d’un délicieux coulis de pommes, se compose de cabrales, de gamoneu montagnard et d’a`fuega el pitu blanc et rouge (au pimentón). Si tous sont au lait de vache, ces fromages séduisent par leurs saveurs dépaysantes. Dommage que le pain ne soit pas à la hauteur ! Pour suivre, la salade de pitu de caleya (poulet fermier) en escabèche (13,50€) est une entrée simple mais savoureuse et la viande de qualité.

Enfin, en plat, une création, du turbot grillé, harmonieusement associé à du pied de cochon (24,25 €). Un peu gras quand même ; le plat aurait gagné à être servi plus chaud… Mais il montre la volonté du resto de proposer une cuisine qui allie tradition et modernité. Plus de place après ces dégustation pour du riz au lait (6,50€), autre spécialité asturienne. On opte donc pour une légère mousse au fromage de chèvre frais los beyos et sa confiture de pomme. Un poil cher (7,50€) mais très plaisant.

La qualité de l’accueil, de la déco et des produits font vite oublier les quelques fausses notes du repas et on termine de bonne humeur la bouteille de cidre brut de M. Busto à Villaciosa (8,20 €), bien sec et s’associant particulièrement bien aux fromages asturiens. Et l’on se dit qu’on reviendrait bien cet hiver goûter à la fabada, voire un peu plus tôt, pour le lunch à 16 €…

 

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 12 août 2010.

  • Cote: 7/10.Logo trends.jpg
  • Cuisine: asturienne.
  • Cadre: moderne.
  • Cave: carte limitée.
  • Terrasse: oui.
  • Parking: non.
  • Adresse: 36-38 rue Saint Laurent 1000 Bruxelles.
  • Rens.: 02.203.12.62 ou www.pacaetola.be.
  • Ouverture: tous les jours de midi à 15h et de 19 à 23h.

 

Le petit plus du blog:

féminin.gif Le grain de poivre de La fille: « Voyant que nous souhaitions goûter à plusieurs choses, Luis nous a directement proposé un demi-plateau de fromages. On a donc pu découvrir la cuisine du resto sans trop manger, ni trop payer. C’est rare de vouloir si bien servir ses clients sans pousser à la consommation! »

masculin.gif Le grain de sel du Garçon: « En plus, il était de bon conseil et prenait la peine de nous parler de la cuisine du resto et des produits asturiens. Dommage quand même, comme souvent lorsqu’il s’agit de cuisine espagnole, que tout soit un peu trop gras… »