Voici quelques adresses qui témoignent bien des phénomènes de gentrification, en tout cas représentatives des nouvelles modes culinaires venues des Etats-Unis… Petits tours des adresses offrants bagels, burgers et autres cupcakes…
Photos Martin D’Haese
BAGELS
Au pays des merveilles (Apdm)*
Une déception pour cet atelier de bagels qui tente d’introduire à Bruxelles ce petit délice new-yorkais. Les bagels sont mal cuits et les garnitures sans intérêt…
- 42 av. Jean Volders 1060 Saint-Gilles.
Rens.: 02.539.01.51 ou www.apdm.be.
Rachel**
Apparu au même moment qu’“Apdm”, ce petit snack à la déco hétéroclite derrière une sobre devanture noire fait venir ses excellents bagels en provenance directe de “H&H” à New York. Brunch le dimanche.
- Notre critique détaillée…
- 100 rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles.
Rens.: 0496.13.44.52 ou www.rachelbxl.be.
BIO
Sikou**
Un très chouette snack et glacier bio au Parvis de Saint-Gilles. Le dimanche, le brunch est très courru!
- Notre critique détaillée…
- 31 Parvis de Saint-Gilles 1060 Bruxelles.
Rens.: 02.614.61.37 ou www.sikou.be.
BURGERS
Boston Steak House**
Steakhouse très BCBG de Waterloo proposant de bons hamburgers. Il existe une extension à Bruxelles, Porte de Namur.
Cool Bun **
Ambiance et déco un peu froide pour ce snack bio qui tente de marier la culture du burger et celle du vin, mais les hamburgers sont plutôt bons et variés.
- 34 rue Berckman 1060 Saint-Gilles.
Rens.: 02.537.80.02 ou http://newsites.resto.com/coolbun.
Les supers filles du tram **
Tartines, soupes mais surtout jolis hamburgers au menu de ce nouveau snack cool et jeune à deux pas de la place Flagey.
- 22 rue Lesbroussart 1050 Ixelles.
Rens.: 02.648.46.60.
CUPCAKES
Lilicup***
Une jolie petite boutique très new-yorkaise dans sa déco (quelques tables, un comptoir et l’atelier derrière), qui a introduit les cupcakes à Bruxelles.
- Notre critique détaillée…
- 65 rue du Page 1050 Ixelles.
Rens.: 02.538.02.68 ou www.lilicup.com.
Merilly’s***
Pâtisserie anglo-saxonne façon salon de thé ou maison de poupées à l’anglaise. Au menu, cupcakes et puddings..
- Notre critique détaillée…
- 46 avenue Jean Volders 1060 Saint-Gilles.
Rens.: 0496.53.74.62 ou www.merrilys.com.
Sur la gentrification, en quelques mots: C’est un phénomène qui est apparu à la fin des années 80- début 90’s
Auparavant, dès que l’on avait atteint un niveau social assez élevé, le but ultime était la banlieue pavillonnaire avec villa, jardin. Loin du centre, voiture obligatoire. Toujours quelques exceptions à la règle, avec les quartiers chics type Paris 16ème mais là ce sont des enclaves bourgeoises depuis bien longtemps.
Et petit à petit, avec les prix de l’immobilier qui grimpent dans les quartiers « réputés », les intellectuels-artistes ne peuvent plus se loger. Et trouvent « cool » certains quartiers culturellement mixtes, et avec des loyers bien moindres. Ce sont les défricheurs de la gentrification. A Bruxelles, il n’y a qu’à voir Rue de Flandres par exemple. Bon point: passé industriel = grands lofts / ateliers pour peindre. Après, arrivée des étudiants, toujours grâce aux loyers non excessifs et à l’animation du lieu. Car un quartier, bien que mixte, et relativement pauvre au départ, doit tout de même bénéficier de quelques atouts dont:
– Potentiel architectural. Quartier HLM; on passe son tour. Il est nécessaire d’avoir au moins un charme historique, conventionnel ou non.
– Localisation proche d’un chouette quartier. C’est plutôt rare qu’un point gentrifié se crée au milieu de nulle part. En général, c’est le débordement à proximité des quartiers quittés par ces artistes, une diffusion progressive en quelques sorte.
Et qui dit artistes dit cafés alternatifs branchés et bouillonnement culturel.
Puis quelques années plus tard, c’est l’arrivée des « artistes aisés », les bobos en quelque sorte, toutes ces professions à la mode dans la communication, l’évènementiel, la pub. Entre temps, les propriétaires ont senti le vent tourner et ont petit à petit augmenté les loyers. D’où départ progressif des populations pauvres.
Puis bien sur, plus la population change, plus les commerces suivent. Car ils savent qu’il y a un marché à prendre, et pourquoi aller ouvrir un magasin de cupcakes au Ceria par exemple, où il y a fort à parier que ça se cassera la figure assez vite alors qu’à l’endroit gentrifié, les gens vont se ruer dessus.
Et c’est comme ça qu’en une vingtaine d’années, un quartier peut changer du tout au tout.
Il faut évidemment rajouter le poids des politiciens, qui en général aident ceci à s’amplifier. Ils préfèrent toujours des personnes aisées payant pas mal d’impôts, on connait la chanson.
Après, il y a également le côté très à la mode de « la mixité sociale » qui est la manière de dire « j’ouvre un immeuble de luxe sécurisé à mort avec caméras, grilles » et finalement vivant totalement en autarcie dans un quartier plus pauvre. Ou comment faire passer les affaires pour de la philanthropie…
Et la mixité sociale et la gentrification ne seraient elles pas seulement une étape intermédiaire avant l’embourgeoisement final d’un quartier et la disparition totale des populations modestes? C’est un autre débat mais c’est le sentiment que cela me donne.
Voila pour un résumé succinct, et surement incomplet, mais en gros c’est ça.
Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas!
Je profite d’une pause au potager pour passer prendre des news chez vous. Et bien, il y en a des choses à lire. Vous êtes prolifiques et ça de manière curieuse (dans la bon sens du terme) et attrayante. Dans ma campagne, je n’ai guère l’occasion de croiser des « gentrificated peopple » heureusement que vous êtes là pour me faire découvrir cette nouvelle « mode ». Un bien, un mal? Je ne peux donner d’avis tout ce que je puis dire c’est que – comme dans tout- l’usage que l’on en fait et le comment on le fait restent les deux secrets.
J’ai aussi vu, avec gourmandise, que le pissenlit a fait sensation dans votre cuisine. C’est beau et en plus c’est bon! Elle est pas bien faite la nature? 😉
Amicalement
Biz à vous deux
C’est gentil d’être venue nous rendre visite Fabienne. Nous étions quelques jours à Prague et nous avions un peu délaissé le blog. Il faut que nous allions nous aussi voir tes nouvelles créations gourmandes…
Bises