Ouvert depuis le 1er octobre dernier, « Les fils à papa » font déjà un malheur auprès de la faune uccloise de Fort Jaco. Il faut donc impérativement réserver, même en pleine semaine, si l’on veut décrocher une table dans ce joli petit restaurant à la décoration aussi chic et élégante que sa clientèle. Bois très présent (tables, plancher, parois murales…), lumière tamisée, l’ambiance est agréable.

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Tandis qu’aux murs, on découvre, en clin d’œil au nom de l’adresse (« Les fils à papa » succédant qui plus est au « Père et fils » des médiatiques Henry et Patrick Perret), une série de photos de John et Sean Lenon, Johnny et David Halliday, Louis Chédid et M, Jean-Paul et Paul Belmondo… Parmi ces stars, on déniche évidemment une photo du jeune patron et de son père, lui aussi restaurateur ! En effet, on n’est pas trompé sur la marchandise: ici, on assume pleinement son statut de fils à papa.

Mais, au-delà de suivre ses pairs dans un endroit à la mode, on se demande ce qui pousse la clientèle à se presser ici. En effet, au niveau de la cuisine, on dépasse péniblement le cap de la cantine de base. Seule consolation, les prix sont franchement convenables et permettent de s’en sortir pour pas trop cher. Pour peu qu’on arrive à faire un choix…

Sans aucune personnalité, la carte part en effet dans tous les sens, façon boui-boui étudiant, des makis japonais à une soupe thaïe coco en passant par des croquettes aux crevettes belges ou une salade Caesar et un hamburger US. Sans réel enthousiasme, on optera donc, en entrée, pour des dim-sums vapeur (9,50€) et des satés de poulet sauce cacahuète (8,50€). Deux assiettes sans aucun intérêt culinaire mais mangeables…

Il en ira de même par la suite : les papardelle (15€), beaucoup trop cuites, sont préparées avec une sauce tomatée trop aillée agrémentée d’une petite tranche de pancetta grillée et d’une belle ration de scampis. Le meilleur plat viendra sans aucun doute avec le basique américain préparé (13€). Non que la viande soit fabuleuse (loin de là) mais elle est servie avec de bonnes frites bien croustillantes et une mayonnaise maison.

Pour accompagner cela, on dénichera sans peine un flacon dans une carte des vins essentiellement française tout en s’offrant quelques échappées vers l’Espagne, l’Afrique du Sud ou le Chili. Comme ce petit saumur champigny 2008 Alain Lambert (25€), servi à bonne température et agréable.

A 6,50€, les desserts sont évidemment simples, assez mal présentés, mais plutôt corrects, qu’il s’agisse d’un moelleux au chocolat et Chokotoff fondant ou du pain perdu à la brioche, sirop d’érable et glace vanille. Ils sauveraient presque la soirée…

Bref, on l’aura compris, on ne vient pas particulièrement aux  « Fils à papa » pour manger… Si l’on n’est pas trop gourmet, on viendra ici passer un moment entre gens de bonne famille autour d’une assiette anecdotique, qui passe totalement au second plan.

« Dis papa, la prochaine fois, tu m’emmènes dans un vrai resto ? »

 

Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 25 février 2010.

  • Cote: 5/10.Logo trends.jpg
  • Cuisine: du monde.
  • Cadre: tendance.
  • Cave: limitée, surtout française.
  • Terrasse: jardin.
  • Parking: non.
  • Adresse: 1848 ch. de Waterloo 1180 Bruxelles.
  • Rens.: 02.374.41.44 ou www.lesfilsapapa.be.
  • Ouverture: fermé samedi midi et dimanche.

 

Le petit plus du blog:

féminin.gif Le grain de poivre de La fille: « Déco pas mal du tout et prix corrects mais tr op de lacunes au niveau de la cuisine et du service, vraiment pas sympathique, même si le jeune patron l’est plutôt, lui. On espère qu’il rectifiera le tir en se concentrant un peu plus sur l’assiette. »

masculin.gif Le grain de sel du garçon: « L’exemple typique de l’endroit à la mode mais sans aucune attention à l’assiette. Heureusement, les prix sont tout doux et la cuisine fait dans du basique, sans jamais chercher à se prendre au sérieux. »