Le 19 février dernier, « La Libre Belgique » organisait une dégustation de pomerol. Le panel se composait de 13 dégustateurs, dont 10 lecteurs sélectionnés sur lettres de candidature. Dix-sept vins ont été goûtés, tous à l’aveugle, réunis par millésimes. Au bout du compte, cinq d’entre eux ont reçu un « Coup de coeur » des lecteurs. Les voici classés par ordre de préférence. Ainsi que le prix du rapport qualité-prix, trouvé du côté d’un lalande-de-pomerol cette fois.
Photo Alexis Haulot
Château La Pointe 2005
Le grand vainqueur de la soirée, plébicité par une quasi unanimité des dégustateurs. Comme quoi, le classicisme a encore de beaux jours devant lui : un grand chateau et une grande année.
Le commentaire de Baudouin Havaux:
Cette propriété de 21 ha située à la sortie de Libourne, propose années après années des vins de très bonne qualité. Mais évidemment l’excellent millésime 2005 lui offre un tremplin pour se positionner en tête de notre dégustation. C’est un vin puissant, aux tanins soyeux, qui envahit la bouche. Les notes de tabac et de cuir traduisent déjà une certaine évolution. Déjà bon à boire dès aujourd’hui il devrait atteindre son apothéose dans 5 à 10ans.
En vente chez Delhaize (32€/bouteille).
Château Plince 2003
Ici encore, la grande majorité des experts d’un soir se sont accordés pour faire sortir du lot cette belle bouteille qui démontre que 2003 est un très bon millésime.
Le commentaire de Baudouin Havaux:
Le vignoble de 9 ha d’un seul tenant est situé sur des sables foncés juste en face du château La Pointe. Le chai compte 150 barriques renouvelées par tiers annuellement, pour une production de près de 50 000 bouteilles. Le style se différencie par sa finesse et sa légèreté à l’attaque, tout en assurant une très bonne longueur en bouche. Le côté minéral est très présent.
Distribué par Mouchard (26,86 €/bouteille). Rens. : 02.648.51.34.
Fugue de Nénin 2006
Malgré son côté jeune et encore alcooleux, ce second vin du Château Nénin a séduit l’assemblée par ses notes torréfiées. Sa puissance complexe devra cependant être tempérée par un plat capable de suivre.
Le commentaire de Baudouin Havaux:
Cette propriété de 28 ha constituée de graves argileuses appartient à la famille Delon, également propriétaire de Léoville Las Cases et Potensac. Les arômes sont dominés au nez comme en bouche par des fruits rouges et noirs très mûrs, évoluant vers la confiture. C’est un vin corsé, chaud et intense. Marqué par les 18 mois de barrique il vaut mieux attendre un peu avant de la servir.
Disponible chez Colruyt (18,95 €/bouteille).
Château du Domaine de l’Eglise 2004
Parfois décrié, le millésime 2004 semble aujourd’hui assister à un retour en grâce. Comme en témoigne le choix pour cette magnifique bouteille, la plus chère de la soirée. Très complexe, le vin possède des notes fumées qui évoluent vers la réglisse en fin de bouche.
Le commentaire de Baudouin Havaux:
Le château de cette petite propriété de 7 ha plantée à 95 pc avec du merlot se trouve à l’ombre du clocher de Pomerol. C’est l’un des plus anciens de la paroisse, qui a été rachetée en 1973 par la famille Castéja (Borie-Manoux). On y retrouve à la fois des notes de fruits rouges et des arômes plus évolués, comme le cuir, le fumé, la réglisse et des épices.
Distribué par Cinoco (37,10 €/bouteille). Rens. : 02.410.47.47.
Château La Fleur-Gazin 2003
Deuxième 2003 de la soirée à sortir du lot, ce flacon a séduit une partie des lecteurs. Sans pour autant déclencher autant d’enthousiasme que les autres.
Le commentaire de Baudouin Havaux:
Cette belle propriété qui appartient à Mme Delfour est exploitée en métayage par les établissements Jean-Pierre Moueix (propriétaires de Petrus). Elle a la particularité d’avoir un sol limono-graveleux. On est confronté à un vin de caractère, d’une très bonne longueur en bouche. Encore assez fermé il demande soit un peu de patience ou un plat d’égal caractère.
Distribué par Mouchard (26,86 €/bouteille). Rens. : 02.648.51.34.
Le rapport qualité/prix
Cette dégustation à l’aveugle a permis notamment à ses participants de découvrir quelques bouteilles plus abordables. Comme ce tout à fait honorable Plaisir de Siaurac 2006, même s’il s’agit d’une AOC lalande-de-pomerol et pas d’un pomerol stricto sensu.