203127ec4c763ad822910f61a6cafcbc.jpg2008 est l’année de la patate. Ridicule ? Que du contraire… L’Année internationale de la pomme de terre a été inaugurée très officiellement le 18 octobre dernier, au siège des Nations unies, à New York. Le brave féculent peut en effet lutter contre la malnutrition et la pauvreté.

Chez nous, la pomme de terre, on connaît. Elle constitue en effet, avec le pain, l’élément de base de notre alimentation. Vu par ce prisme, lui consacrer une année internationale peut donc paraître saugrenu. C’est pourtant ce qu’ont décidé les Nations unies, décrétant 2008 Année internationale de la pomme de terre. Si cela peut faire sourire au premier abord, les enjeux sont pourtant énormes pour l’avenir.

Car la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) voit là l’occasion de permettre “au monde entier de prendre conscience du rôle clé de la pomme de terre, et de l’agriculture en général, comme élément de réponse aux grands problèmes mondiaux tels que la malnutrition, la pauvreté et les menaces pour l’environnement”. En effet, on sait que dans les années à venir, la population mondiale ne cessera de croître, surtout dans les pays en développement. Comment à l’avenir garantir la sécurité alimentaire tout en protégeant les ressources naturelles ? On apprend que la pomme de terre sera un élément capital des prochains programmes mondiaux.

Consommée dans les Andes depuis huit millénaires, arrivée en Europe au XVIe siècle grâce aux Conquistadors espagnols, la patate est aujourd’hui cultivée partout dans le monde, du plateau du Yunnan en Chine aux plaines indiennes, en passant par les steppes d’Ukraine et les plateaux équatoriaux de Java. Il s’agit en fait de la quatrième culture vivrière, après le maïs, le blé et le riz. Sur les 315 millions de tonnes cultivées en 2006, plus que la moitié l’a été dans les pays en développement.

Si la consommation de pommes de terre a reculé en Europe, elle a augmenté dans le monde en développement, passant de moins de 10 kg par habitant en 1961-63 à 21,53 kg en 2003 (contre 93 kg/an en Europe).

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Vincent Van Gogh, « Les mangeurs de pommes de terre », 1885

 

Un outil pour l’avenir

Si la pomme de terre peut se révéler capitale à l’avenir, c’est que sa culture est adaptée là où les terres sont limitées mais où la main-d’œuvre abonde. Surtout, elle produit davantage de nourriture sur moins de terres et dans des climats plus rudes que toute autre grande culture – 85 pc de la plante est en effet comestible, contre environ 50 pc pour les céréales.

Pour la FAO, la mission de cette Année internationale de la pomme de terre (et de la patate douce) sera donc de “rehausser l’image de cette importante culture vivrière et denrée de base, en mettant l’accent sur ses qualités biologiques et nutritionnelles, et encourageant ainsi sa production, transformation, consommation, vente et commerce”. Une mission qui s’inscrit dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, c’est-à-dire d’améliorer l’accès à une alimentation sûre et nutritive.

Enfin, l’Année de la pomme de terre mettra également l’accent la nécessité d’améliorer les techniques de production mais aussi sur la biodiversité. Car la pomme de terre, ce n’est pas que la bintje ! C’est aussi les belles de Fontenay, les rattes, les grenailles, les Charlottes, les plattes de Florenville… Bref un univers à redécouvrir en 2008.

     

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Le site www.potato2008.org propose d’innombrables informations sur la pomme de terre et sur l’Année internationale.