Dans sa nouvelle série documentaire « Chef’s Table », en ligne depuis dimanche, le géant de la VàD nous invite dans les cuisines de six grands chefs… De Dan Barber à Magnus Nilsson en passant par Massimo Bottura.

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Magnus Nilsson au « Faviken ».

Netflix de plus en plus présente

Mois après mois, on sent monter le poids de Netflix dans la production audiovisuelle mondiale. Présent dans tous les grands festivals et marchés de cinéma et de télévision, le spécialiste américain de la vidéo à la demande y marche de plus en plus ouvertement sur les plates-bandes des chaînes de télévision premium, HBO en tête. Car, depuis le lancement de “House of Cards” en 2013, Netflix ne se contente plus d’être un robinet à programmes de plus, elle a choisi d’investir dans la production de contenus propres pour conquérir de nouveaux abonnés…

Après avoir misé sur les séries (“Orange is the New Black”, “Hemlock Grove”, “Marco Polo”, “Daredevil”…), Netflix diversifie désormais sa production, avec des programmes pour enfants, de futurs longs métrages mais aussi des documentaires. En février dernier à la Berlinale, elle présentait ainsi un film sur la chanteuse de blues Nina Simone, tandis que Leonardo Di Caprio produit actuellement un doc sur les gorilles. Mais c’est un sujet terriblement tendance que Netflix a choisi pour sa première grande série documentaire : la gastronomie.

Des chefs de haute volée

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Dan Barber au « Blue Hill » à New York

Accessible aux abonnés depuis dimanche, « Chef’s Table » se décline en six épisodes, consacrés à de grands noms de la cuisine internationale. On y suit ainsi le génial viking Magnus Nilsson au “Fafiken”, au fin fond de la Suède, l’Italien moléculaire Massimo Bottura à “L’Osteria Francescana” de Modène, le jeune Ben Shewry au restaurant “Attica” en Nouvelle-Zélandae ou encore l’inspirant Dan Barber, chef, fermier et militant politique du “Green Hill” à Manhattan et dans l’Hudson Valley.

Imaginée par David Gelb, découvert grâce à son très beau documentaire “Jiro Dreams of Sushi”, cette série s’attache non seulement à faire découvrir la cuisine de ces chefs d’exception – on apprécie notamment la façon très soignée de filmer leurs créations – mais aussi leur personnalité, ce qui les a poussés vers ce métier difficile.

Des trajectoires personnelles

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Niki Nakayama au « N-Naka » à Los Angeles

On découvre ainsi le parcours atypique de Niki Nakayama, sans doute la moins connue de la bande. Formée dans les meilleurs restaurants japonais de Los Angeles et du Japon, la jeune chef Japonaise a remis sa carrière en question en 2008 en fermant son restaurant à sushis “Azami”. Elle ne supportait plus de n’être que dans la reproduction technique d’une gastronomie japonaise hyper codifiée.

Dans son nouveau restaurant “N-Naka”, elle peut enfin s’exprimer de façon plus créative et personnelle, en revisitant le principe nippon du kaiseki mais à base d’ingrédients locaux de Californie. Ce n’est pas un hasard si son plat “signature” s’appelle “Chef’s Choice”. Pour réussir à s’imposer de la sorte, Nini Nakayama a dû aller à l’encontre de sa famille, de sa culture et prouver, sans doute beaucoup plus que si elle avait été un homme, qu’elle pouvait être un grand chef. Mais aussi aimer qui bon lui semble – elle vit avec sa seconde en cuisines…

A travers ces six portraits, “Chef’s Table” montre en effet combien, avant de devenir de grands noms de la cuisine, les chefs ont souvent dû lutter contre leurs propres failles…