La carrière de Tony Le Duc, grand photographe culinaire flamand en quelques dates…

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Photos Johanna de Tessières

  • 13 février 1961: Naissance de Tony Le Duc à Mortsel, près d’Anvers.
  • 1984: Tony Le Duc termine ses études de photographie à Saint-Luc, Bruxelles.
  • 1985: après avoir travaillé chez « Libelle », il oeuvre au « Weekend Knack », associé au journaliste Pieter van Doveren.
  • 1986: le style de Le Duc est plutôt sage, la lumière est dirigée sur le plat avec, derrière, un dégradé.
  • 1987: reportage « Le luxe existe », où il place côte à côte le portrait d’un producteur sur polaroïd et son produit. Il a déjà créé un concept!
  • 1989: Il travaille avec un fond de la même couleur que celle du plat, avec une lumière rasante et un éclairage venant du bas, à gauche.
  • 1990: période baroque de Tony Le Duc, alors qu’il réalise un reportage sur l’héritage d’Escoffier. La lumière est chaude et il utilise un filtre « soft focus » fabriqué avec un bas nylon. Technique qu’il emprunte à la publicité. C’est aussi l’année où il travaille, à Londres, avec le photographe Paul Webster, où il apprend à travailler avec un vitrail de type flamand pour créer des ombres et des lumières.
  • 1992: il met au point sa technique avec des plaques de plexiglas superposées pour apporter profondeur et transparence. Technique « flottante » qu’il utilise toujours aujourd’hui.
  • 1993: il collabore avec Peter Goossens, futur chef trois étoiles du « Hof Van Cleve ».
  • 1997: il collabore à un livre avec Piet Huysentruyt.
  • 1998: retour au style baroque pour un livre avec le trois-étoiles brugeois Geert Van Hecke, du « De Karmeliet ».
  • 1999: 1er prix aux oscars de la photo culinaire en Australie.
  • 2001: gros plans: un citron ressemble à un mamelon!
  • 2004: création de la maison d’édition Homarus avec Filip Verheyden. Ensemble, ils éditent “La base”, une véritable bible culinaire ! Suivent “Le produit” et “Le plat” : 350 000 exemplaires vendus  à travers le monde!
  • 2005: premier livre sur le Hollandais Sergio Herman. Conçu comme un catalogue d’exposition, il contient notamment un mélange d’épices créé par le chef. Début d’une longue collaboration avec le chef trois étoiles.
  • 2007: publication du superbe livre-dossier sur le grand chef belge Willy Slawinski. A l’intérieur, on trouve des témoignages de chefs, un cahier de recettes, un cahier en papier vélin ou encore des fac-similés, comme la lettre de recommandation de Marcel Kreusch, chef en 1980 de la Villa Lorraine. Superbe!
  • 2011: rétrospective Tony Le Duc au Fomu (Musée de la photo d’Anvers), de l’ensemble de son travail depuis 1985.
  • 2012: « Sergiology », le dernier livre édité par Le Duc est le summum du livre de cuisine de luxe. Un véritable objet d’art et de collection en édition limitée et numérotée. Celui-ci contient notamment un audio-guide avec les témoignages des plus grands chefs du monde : René Redzépi, Pierre Gagnaire, Heston Blumenthal…
  • 2013: World Cookbook Award du meilleur éditeur au Festival du livre culinaire de Paris.
  • 2014: pour fêter les 10 ans de « La Base », réédition spéciale en couleur or!

 

Récap en image du style de Tony Le Duc (1985-2013)

 

Un  workshop avec Tony Le Duc

Il y a quelques semaines, Nikon avait invité quelques blogueurs culinaires et lifestyle pour présenter le nouveau boîtier entrée de gamme D5200, à l’occasion d’un très intéressant workshop de photographie culinaire présenté par Tony Le Duc. En photographie comme ailleurs, la cuisine est devenu en effet un vrai argument marketing. Le nouveau boîtier Nikon, tout comme les petits compacts de la marque niponnes sont ainsi équipés d’un mode « cuisine » pour photographier son assiette, à la maison ou au resto!

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Voici quelques petits trucs de pros donnés par Tony Le Duc lors de cet atelier pour obtenir les plus belles photographies culinaires.

  1. Utiliser le plus possible la lumière naturelle pour mettre en évidence les ingrédients. Faire plonger la lumière sur l’assiette par la gauche, cela donne  un bel effet et accentue les points importants. Comme lorsqu’on lit, on regarde une photo de gauche à droite: les points importants se révèleront ainsi davantage.
  2. Laisser libre cours à sa créativité: chercher un angle intéressant, même si cela amène à photographier le plat en hauteur ou dans la casserole.
  3. Un arrière-plan de la couleur adéquate peut donner plus de puissance à la photo unidimensionnelle d’un plat. Pour faire ressortir davantage la structure des aliments, Tony conseille d’utiliser un arrière-plan de couleur neutre.
  4. Disposer les ingrédients colorés sur une assiette blanc cassé, placée sur un arrière-plan de la même couleur qu’un des ingrédients pour que tout ressorte bien. Exemple: un hamburger brun sur une assiette blanche aura un meilleur effet sur un arrière-plan brun.
  5. Utiliser le flou dans les arrière-plans pour accentuer les aliments et leur structure.
  6. La vitesse est cruciale pour photographier un plat chaud et fumant. Le contre-jour est essentiel pour photographier des plats fumants.
  7. Pour prendre une série de photos d’un plat, Tony Le Duc conseille de s’inspirer d’un scénario dans lequel les différentes étapes de la recette sont mises à l’honneur. Tony Le Duc : « Listez à l’avance les différentes étapes de la préparation et de la cuisson pour travailler plus efficacement. Vous créez ainsi un récit qui, comme dans un décor de cinéma, met chaque détail en valeur. ».
  8. Pour un résultat photo-reportage: l’important est de raconter une histoire, ne pas hésiter à photographier les mains pour fixer l’action, se mettre à la place du chef au travail en prenant la photo dans la perspective du cuisinier. Ajouter de la lumière afin de parvenir à un éclairage mixte avec la lumière naturelle: créer l’ambiance est essentiel. Photographier la cuisine pour situer le contexte. Choisir un temps de pose plus long pour les photos d’action afin de capturer les différentes étapes de la recette.
  9. Pour les photos au restaurant: utiliser les paramètres macro de l’appareil photo pour réaliser de magnifiques gros plans, régler l’appareil manuellement pour maintenir une légère surexposition pour apporter une note de fraîcheur, faire plonger la lumière par la gauche, être créatif dans le choix de l’angle.