« Walvis », « Café modèle« , « Zébra », « Roi des Belges »… Autant de noms que les Bruxellois connaissent bien. Derrière tous ces bars, on retrouve Frédéric Nicolay, faiseur de tendances – on lui doit également le retour en grâce de la bière anversoise Vedett – capable d’anticiper la « branchisation » d’un quartier populaire délaissé. A moins que ce ne soit lui qui la provoque avec ses cafés aimantant un public jeune et bobo. Que ce soit près du canal, à Flagey ou à Saint-Géry, Nicolay a chaque fois eu le nez fin!

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Quelques semaines après son ouverture fin juin, son « Potemkine » (imaginé pour Paul de Béthune, patron du « Belga » et du « Bar du Matin« , deux autres créations de Nicolay) est déjà un succès. Malgré un été qui n’en est pas un, la terrasse installée au pied de la Porte de Hal, avec ses transats et un vieux camion en guise de bar, se garnit au moindre rayon de soleil. Mais c’est de l’autre côté de la rue que cela se passe, dans un bel immeuble qui accueillait autrefois « Les cinémas réunis »…

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Au rez-de-chaussée, l’endroit se la joue café culturel avec une déco brute: les murs en trompe-l’oeil sont constitués d’immenses photos des lieux avant transformation, donnant un charme décati à l’ensemble. Sous les projos, de grandes tables de bois accueillent les joueurs d’échecs comme les solitaires le nez dans leur MacBook. Devant une « Caipiroska » au sirop d’agave (variation sur la caïpirinha où la vodka remplace la cachaça, 6,50€) ou, plus sûrement, une bière. Outre la Vedett (3€) évidemment, le « Potemkine » propose en exclusivité la Volga, légère ou forte, pression ou en bouteille (1,90-3€), bière créée par John Stargasm, leader du groupe Ginzhu. Au fond, le grand bar en teck apporte une touche de chaleur. Au mur, un tableau géant fait d’ampoules LED projette des images noir et blanc. Tandis que, suspendu au plafond, l’immense squelette de baleine en cuir du Français Vincent Glowinski confère un vrai cachet à une déco rétro-industrielle sacrément réussie.

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Mais le soir venu, c’est à l’étage qu’il faut être. Pas seulement pour le mini-bar et l’accès au grand balcon donnant sur la salle principale mais parce que, fidèle au passé des lieux, le «Potemkine» propose tous les jours à 20h un film gratuit. On ne tardera d’ailleurs pas à grimper le bel escalier en bois car la salle, minuscule, ne possède que vingt sièges, très confortables. C’est un simple Blue-Ray projeté sur un écran blanc grâce à un rétroprojecteur mais la qualité est très correcte et le côté «comme à la maison» séduit d’emblée. Tout comme la programmation, qui joue la carte d’une cinéphilie accessible, passant sans complexe du « Docteur Folamour » de Kubrick à « Ghostbusters », du « Zatôichi » de Kitano au «Virgin Suicides» de Sofia Coppola.

Rien à dire, le nouveau concept imaginé par Frédéric Nicolay est une fois encore imparable!

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Cette critique a été publiée dans le « Trends-Tendances » du 18 septembre 2011.

Envie d’y goûter?

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féminin.gif La fille: « Je meurs d’envie d’essayer le brunch dominical… Si quelqu’un l’a déjà fait, laissez-nous un commentaire… »

masculin.gif Le garçon: « C’est sûr, c’est un sommet de boboïtude mais l’endroit est vraiment cool. Et quel plaisir de pouvoir boire une bière tout en regardant un film au « cinéma »… »

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