C’est ce lundi que l’on connaîtra le nom du premier « Top Chef » francophone. La finale de l’émission de téléréalité cuilinaire est en effet à suivre lundi à 20h45 sur M6 et à 21h20 sur RTL-TVI.

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Photo Martin D’Haese

Rencontre avec Alexandre Dionisio, le candidat belge de « Top Chef »…

“EXCUSEZ-MOI POUR MON retard (une heure quand même !). Mais c’est pas du retard puisque j’avais un rendez-vous…” Comme à l’écran, le jeune chef belge Alexandre Dionisio apparaît sûr de lui, un brin exaspérant… Un caractère bien trempé en tout cas. On sent que le bonhomme a été formé à la dure: quatre ans au “Passage” (une étoile à Uccle), deux ans au “Comme chez soi” (à l’époque des trois étoiles de Pierre Wynants) et deux ans au “Sea Grill” (deux étoiles de l’hôtel Radisson à Bruxelles).

Vendredi, le sous-chef d’Yves Mattagne assurait d’ailleurs son dernier service au “Sea Grill”. Dans quelques semaines, il volera en effet de ses propres ailes dans son restaurant – il hésite toujours sur le nom –, qui ouvrira ses portes début mai rue du Midi à Bruxelles. Dionisio explique que ce projet est prévu de longue date mais que sa participation à « Top Chef » n’a fait que le convaincre qu’il allait dans la bonne direction… On saura lundi soir s’il est sorti vainqueur de la finale et s’il a donc remporté les 100.000 € en jeu mais ce passage dans l’émission de M6 et RTL-TVI n’a pu être que bénéfique, en termes d’image, pour le jeune chef.

Même si l’expérience ne fut pas toujours de tout repos – avec des “journées interminables” (de 7h à 1h du matin…), notamment pour le tournage de la finale: visite matinale du marché de Rungis, organisation d’un buffet… –, Dionisio en ressort avec un sourire jusqu’aux joues! Après cinq semaines de stress à Paris, il revient en effet à Bruxelles comme une petite star… Car avec 440.000 téléspectateurs en moyenne sur RTL-TVI, “Top Chef” a donné un sacré coup de projecteur sur le bonhomme, qui possède ainsi quelque 400 fans sur Facebook, commentant en direct chaque nouvel épisode de l’émission… Tandis que les clients du “Sea Grill” demandent parfois à le rencontrer à l’issue de leur repas. Il volerait presque la vedette à Yves Mattagne!

Pourtant, le jeune Belge ne s’est pas toujours montré le plus sympathique des candidats de l’émission. “C’est vrai qu’il y avait parfois un peu de mise en scène chez les candidats. Mais moi j’ai essayé de me démarquer par rapport à cela. Je suis arrivé comme un professionnel pour défendre les couleurs de la Belgique”, explique-t-il, sûr de son talent.“Etre le seul Belge, ça m’a boosté. Etre différent des autres, ça donne la niaque!”, confie Dionisio, un peu à part dans le groupe, même s’il dit beaucoup apprécier Pierre Augé (propriétaire de “La maison de campagne” à Béziers) et le Lyonnais Gregory Cuilleron (le seul amateur de la bande).

Le côté un peu à part de Dionisio tient aussi peut-être au fait qu’il a bénéficié d’un casting plus rapide que les autres candidats, succédant au débotté à deux autres chefs belges d’abord sélectionnés. A ce propos, il jure qu’être le second d’Yves Mattagne, qui présente des émissions culinaires sur RTL-TVI, ne l’a pas du tout aidé…

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Photo Martin D’Haese

Différent, Alexandre Dionisio l’était aussi sans doute par sa cuisine. Une plus classique, avec moins de prise de risques, fortement marquée par son passage dans de grandes maisons bruxelloises. “Avant de penser à faire sa propre cuisine, je crois qu’il faut d’abord bien savoir faire celle des autres”, explique-t-il dans un élan de modestie qui ne lui ressemble guère… Ceci dit, la cuisine qu’il a pratiquée durant l’émission n’est peut-être pas très représentative de la sienne. Espagnol d’origine, Alexandre rêve en effet encore de la fabala de sa grand-mère, plat traditionnel asturien à base de grosses fèves, de chorizo, de boudin noir, de côtes de porc… Sa cuisine? “Epurée, simple, technique mais sans trop de chichis”. A la carte de son futur resto, qu’il veut gastronomique mais sans rechercher les étoiles (vraiment ?), il y aura ainsi des “petits os à ronger à 1,50 €” et des “soupes du jour à 2 €” comme des plats plus élaborés… Comme ce “saumon mi-cuit, tuile de parmesan, bisque réduite et tombée d’épinards”, déjà prêt dans la tête du candidat de Top Chef.

Qu’il sorte gagnant ou non de l’émission, Alexandre Dionisio aura en tout cas réussi à se faire un nom…Mais, comme lui a dit un jour un de ses maîtres, “le jour où tu as ton nom dans les toilettes, c’est que tu es un grand chef”. Dans les toilettes du “Sea Grill”, Dionisio a déjà pu lire “Top Merde”… Mais il met en garde les jeunes qu’“Un dîner presque parfait” ou “Top Chef” pourraient faire rêver : le métier de cuisinier est magnifique mais très difficile, très exigeant…