Depuis quelques années, la starisation des grands chefs, lancée au temps de la Nouvelle Cuisine par les Bocuse et autres Troigros s’est accélérée. Aujourd’hui, décrocher trois étoiles signifie presque automatiquement devenir une star, qui doit désormais jongler entre casseroles et travail sur l’image. Le phénomène s’observe un peu partout dans le monde (avec Gordon Ramsay ou Jamie Oliver en Angleterre, Thomas Keller aux Etats-Unis, Ferran Adrià en Espagne…). En France aussi évidemment.
Quelques jours avant les fêtes, le vendredi 18 décembre à 23h sur France 3, Mireille Dumas recevra donc dans une « Vie privée, vie publique Spéciale grands chefs », quatre grandes toques françaises (Alain Ducasse, Joël Robuchon, Hélène Darroze et Antoine Westermann) et deux gourmands (Pierre Perret et Mireille Darc) pour aborder la question de la médiatisation de la grande cuisine.
Si l’on connaît bien les « flying chefs » que sont Alain Ducasse ou Joël Robuchon, toujours dans un avion entre Paris et New York, Las Vegas et Tokyo pour superviser les cuisines de leurs restaurants multi-étoilés, ce sera l’occasion de découvrir la personnalité d’Hélène Darroze, deux étoiles pour son resto parisien (il s’agit de la seule femme à détenir deux étoiles en France, derrière Anne-Sophie Pic, triplement étoilée) et une étoile à Londres pour sa succursale au palace The Conaught, sur la jolie Carlos Place à Mayfair. Comme son maître Alain Ducasse, qui l’a notamment formée au « Louis XV » de L’hôtel de Paris à Monaco, la jeune femme est originaire des Landes. Au « Hélène Darroze » rue d’Assas dans le VIe arrondissement à Paris, elle reste fidèle à ce terroir et, plus largement, à la cuisine du Sud-Ouest et du Pérgord. Sa maison, elle la décline en une « Salle à manger » gastronomique au 1er étage et, au rez-de-chaussée, en un plus accessible « Salon d’Hélène », bar à cocktails loundge où elle sert des tapas. Enfin, il y a encore « Le Boudoir » (dégustation de spécialités d’Hélène sur des petits plateaux) et « La Boutique », où elle vend des produits dU terroir maison.
Quant à Antoine Westermann, de la même génération que les Ducasse et Robuchon, il s’est fait connaître en Alsace à Strasbourg au « Buerehiesel » dans le parc de l’Orangerie, qu’il occupe dès 1970 et où il a décroché les trois étoiles en 1994. Depuis, il a laissé les rennes de cette maison traditionnelle alsacienne à son fils Eric (la maison est retombée à une étoile) pour reprendre les commandes en 2006 du restaurant « Drouant » à Paris, dont le propriétaire n’est autre que Gérard Depardieu. C’est là qu’est décerné chaque année le prix Goncourt… Westermann a également ouvert des adresses qu’il conseille un peu partout (Portugal, Washington…) mais surtout à Strasbourg (la sandwicherie « Secrets de table ») et à Paris, où son bistrot « Mon vieil ami » est très apprécié dans l’île Saint Louis.
Avec ces quatre ambassadeurs de la grande tradition française, l’émission s’annonce passionnante. D’autant que Mireille Dumas a l’art d’accoucher ces invités en douceur…