La deuxième étape de notre tour de Flandre ne nous emmène pas très loin de Bruxelles. Grand-Bigard n’est en effet qu’à quelques kilomètres de la Capitale. En face d’un très beau château, se trouve une belle maison classique qui tente de retrouver sa gloire d’antan. L’arrivée d’un nouveau chef rendra peut-être l’entreprise possible.

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Comme à “La villa Lorraine”, on a toujours un peu l’oeil tourné vers le passé au « Bijgaarden », vers ce temps béni où le resto possédait un précieux macaron. Et son propriétaire Filip De Witte travaille ardemment à le récupérer. Première mesure : avoir embauché le talentueux Benjamin Collombat (Delta d’or 2008), qui a ramené cette belle maison bourgeoise située en face du magnifique château de Grand-Bigard sur le devant de la scène. Mais ce dernier a claqué la porte. Place donc depuis mars à un autre Français, déniché cette fois à Athènes, où il a décroché deux fois une étoile, Jérôme Serres (41 ans, en photo). Lequel tente d’apporter une touche demodernité à la cuisine tout en restant suffisamment classique pour ne pas déranger la clientèle d’habitués qui viennent s’asseoir autour des larges tables dans un décor opulent.

DeBijgaardenChef.jpgAinsi, les mises en bouche sont un véritable régal, parfaitement représentatives du grand écart que doit réussir le chef. En contrepoint d’une classique crème brûlée au foie gras d’oie, vient une géniale tomate cerise farcie au lait de coco et sa gelée de concombre. En entrée, la formidable terrine de foie gras (28 €) est moins classique qu’il n’y parait, avec sa crème de citron et sa gelée aux fraises, et offre une progression gustative en bouche qui éveille divinement les papilles. A côté, bien que réussi, le homard à la betterave et aumiel de romarin (36€) paraîtrait presque terne. Même si, jusque-là, le repas est un sans-faute!

Vient alors lemoment du potage, une petite crème de céleri-rave vraiment trop salée. Un défaut qui se retrouvera malheureusement dans les plats, pourtant de haut vol. En suggestion, le turbot, d’excellente qualité (comme tous les produits utilisés ici) et parfaitement cuit, se présente en croûte de sel avec quelques fonds d’artichaut. L’anguille s’offre, elle, une mousseline de cresson des fontaines et une sauce aux aiguilles de pin (36 €). Impossible au dessert de passer à côté des classiques crêpes Suzette (14 €), flambées en salle comme il se doit dans ce type d’établissement.

Bref,malgré son petit côté à l’ancienne, “De Bijgaarden” a encore de beaux restes et il nemanque pas grand-chose pour qu’il retrouve sa place dans la cour des grands.

 

Envie d’y goûter?

  • De Bijgaarden. Isidore Van Beverenstraat 20, 1702 Grand-Bigard.
    Rens. : 02.466.44.85 ou
    www.debijgaarden.be.
    Fermé dimanche et lundi.
    Ambiance ultra-classique pour une cuisine de haut vol et un service en salle à l’ancienne.