Le festival anversois fête ses 10 ans lors de deux week-ens qui se veulent musicaux et gastronomiques. Les organisateurs se sont associés pour se faire à quelques grands chefs: Wout Bru, Sergio Herman, Bart De Pooter, Sang-hoon Degeimbre…
Un univers onirique
Pour son 10e anniversaire, Tomorrowland, le festival techno au succès aussi improbable que planétaire, s’offre une édition spéciale, exceptionnellement déclinée en deux week-ends (du 18 au 20 et du 25 au 27 juillet). De quoi en faire, avec 360 000 spectateurs, le plus grand festival de Belgique cette année, devant Werchter.
Conçu comme un parc d’attractions éphémère dédié à la fête (avec une quinzaine de scènes aux décors psychédéliques), Tomorrowland se veut une expérience totale. Laquelle commence dès la réception par la poste du précieux sésame (cette année une clé) qui ouvrira à son propriétaire les portes d’un monde enchanté.
A découvrir notamment dans une bande-annonce délirante façon “Game of Thrones”, déjà vue plus d’un million de fois sur YouTube. Où l’on voit une jeune femme chevaucher cheveux au vent sur une musique originale d’Hans Zimmer ! Autant que les artistes présents à Tomorrowland, c’est sans doute surtout cet univers onirique très premier degré qui séduit des jeunes BC-BG venus des cinq continents. Sans compter que, du 26 au 28 septembre, Tomorrowland sera à nouveau répliqué à l’identique (avec les décors anversois de l’année dernière) à Atlanta, où devraient se presser 150 000 fans.
200 000 messages du monde entier
Mercredi dernier, c’est sous une pluie battante que la presse a pu jeter un œil à la construction des scènes, des décors et découvrir le pont imaginé par Arne Quinze. Composé de milliers de planches de bois gravées de petits mots ou de dessins envoyés par près de 200 000 personnes à travers le monde, celui-ci reliera, par-delà le lac, deux espaces du festival. Une structure durable qui se verra adjoindre, en octobre, une statue de 25 m de haut inspirée de la Victoire de Samothrace antique. Une œuvre dédiée par l’artiste flamand aux “Poeple of Tomorrow” chargée de faire entrer la culture dans le quotidien. Et sans doute aussi d’apaiser la colère de certains riverains. Pas toujours ravis de voir débarquer au domaine provincial De Schorre 60 000 jeunes assoiffés de musique par jour !
Face à une telle affluence (les places ont été vendues en quelques minutes), se posent évidemment de sacrées questions de logistique ! Tout a été pensé par les organisateurs, du camping de base aux cabines de luxe (min. 15 000 € pour 12 pers.) en passant évidemment par la restauration. Ici, contrairement à la rue du Bien manger à Couleur Café par exemple, qui accueille des stands extérieurs, tout est centralisé. Pizzas (12 000 sont écoulées par week-end, préparées depuis des semaines, congelées puis cuites sur place au feu de boix), pâtes (600 kg de sauce bolognaise), salades variées… Tout sortira des cuisines de Tomorrowland, installées dans un zoning industriel de Rumst, à un jet de pierre du site du festival.
10 000 gin-tonic par week-end
Dans un entrepôts, on découvre aussi des milliers de canettes de soda, de bière, des centaines de bouteilles d’eau mais aussi de rhum, de gin, de vodka… C’est qu’à Tomorrowland, musique électro oblige, règne un esprit clubbing. La consommation d’alcool fort y est bien plus importante que dans d’autres festivals. Par week-end, sont ainsi écoulés non seulement un million de bières mais aussi pas moins de 30 000 cocktails et 100 00 gin-tonic ! De quoi faire monter la note en flèche pour les festivaliers…
Vu le prix des tickets et des packages donnant accès à Dreamville (où l’on trouve le camping mais aussi un supermarché, une boulangerie, des espaces barbecue…), on se doute que le pouvoir d’achat des visiteurs de Tomorrowland n’est pas en berne. Pour cet anniversaire, ils ont d’ailleurs été chouchoutés par les organisateurs, qui leur réservent quelques surprises gourmandes. En plus des hamburgers, pizzas, steak-frites, sushis, snack coréen, croque-monsieur et autres gaufres, ils pourront déguster quelques créations confiées à de grands chefs belges.
Comme ce hamburger à la viande Holstein concocté par Bart De Pooter, deux étoiles à “De Pastorale”. Pour avoir goûté à celui-ci et à quelques autres propositions, on ne peut pas dire que ce soit transcendant. On reste dans de la bouffe de festival… Dans l’ambiance survoltée de Tomorrowland, cela paraîtra sans doute meilleur…
Une table Sergio Herman à 15 000 euros
Cela fait quelques années déjà que Tomorrowland s’associe l’image de grands chefs. Le premier fut Wout Bru. Depuis 2011, le chef flamand étoilé à Eygalières (dans les Bouches-du-Rhône) propose un “Star restaurant” éphémère à Tomorrowland, où il écoulera 2 000 menus 2 serv. à 28,50€ (vins et eau compris) par week-end. Avec le concours du guide GaultMillau, quatre recettes de “jeunes chefs” ont également été sélectionnées cette année, dont un moule-frites revisité par Sang-hoon Degeimbre, 2 étoiles à “L’air du temps”.
Mais la table la plus inaccessible, cachée au cœur même de la grande scène, est celle de l’ancien trois étoiles hollandais Sergio Herman. Une table réservée uniquement à 12 happy fews. Et pour cause, l’addition y est de 15 000 € minimum, somme destinée à une œuvre caritative…
Sergio Herman et Peter Goossens. Une réunion de trois étoiles Michelin? Non, la table secrète cachée dans la grande scène de Tomorrowland…
Je vous approuve pour votre article. c’est un vrai travail d’écriture. Poursuivez .