Juan Amador vient de décrocher sa troisième étoile au guide Michelin, moins de trois ans après avoir ouvert son restaurant à Langen, non loin de Francfort, où il rend hommage à la cuisine moléculaire venue d’Espagne.
Qu’est-ce que représente pour vous cette troisième étoile?
C’est naturellement très important car c’est une reconnaissance à laquelle chacun aspire. Mais j’ai été surpris que cela aille si vite. Je pense qu’il faudra encore certains mois avant que je réalise. Pendant des années, j’ai observé des chefs qui avaient trois étoiles et du jour au lendemain, j’en fais partie.
Qu’est-ce qui a changé dans la perception de la gastronomie en Allemagne?
Une véritable culture du plaisir s’y est développée. Les gens ne se préoccupent plus seulement de leurs voitures, mais s’intéressent aussi au boire et au manger. Ils achètent de bons produits, du bon matériel de cuisine. Ils ont beaucoup appris et savent faire la différence entre une cuisine fraîche et des plats préparés. Cela a pris plusieurs années, mais les Allemands ont compris que la gastronomie fait aussi partie de leur culture et que cela n’est pas seulement valable pour la France.
Avez-vous le sentiment de participer à la naissance d’une école culinaire allemande?
Nous ne faisons pas de cuisine traditionnelle allemande dans mon restaurant, mais en revanche, un certain nombre de mes collègues pourraient incarner cette nouvelle école. Il est important de montrer que nous avons aussi une très bonne cuisine en Allemagne, qui a ses propres caractéristiques et qui est faite par des chefs dont chacun possède son propre style. Cette cuisine va continuer à se développer et il faut que les gens en soient fiers. (AFP)