Philippe Renoux replie son tablier fin décembre. Vite, vite! Il est temps d’aller regoûter à sa belle cuisine Slow Food.

 

Une envie d’autre chose 

Un vrai personnage ce Philippe Renoux! Quand un client laisse la moitié de son assiette, on sent que son sang ne fait qu’un tour! Qu’il est à deux doigts de foutre le malotrus à la porte… C’est que ce Perpignanais à l’accent chantant a un caractère entier. Celui d’un vrai patron qui donne toute son âme au bistrot « Orphyse Chaussette », sur lequel il règne depuis 14 ans déjà. Pourtant, le 31 décembre, le gaillard laissera les clés de son restaurant à ses gars en cuisine. Il a envie d’autre chose, d’un endroit plus grand, entre épicerie, bistrot et bar à vins. Un concept plus engagé, où il pourra être plus en accord encore avec les principes du mouvement Slow Food, dont il est l’un des plus fervents défenseurs à Bruxelles.

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Cela ne trompe pas à la carte, uniquement composée de produits de saison. Tandis que les vins sont désormais essentiellement « nature », sélectionnés avec savoir, surtout en Languedoc, par un vrai passionné. Si on le laisse concocter lui-même une sélection de vins au verre pour accompagner ses plats, le chef sera le plus heureux des hommes. Et nous des clients comblés… Car ici, même la blanquette de Limoux est bonne!

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« Ici, on fait à manger »

« Ici on ne fait pas de la cuisine, on fait à manger! », tonne Renoux en présentant sa carte, assez chère — les menus, eux, se déclinent en 3 et 4 serv. à 45 et 52€. On n’est pas près d’oublier son incroyable carpaccio de pied de porc Ibaïona, huile d’olive et herbes fraîches (18€).  Simplement désossé et préparé en terrine comme une hure, celui-ci s’accompagne par exemple d’un bon carignan blanc du Domaine d’Emile et Rose, près de Béziers, au coeur du Languedoc-Roussillon.

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Un poil trop assaisonné (baies roses, citron, soja, coriandre, épices…), le tartare de maquereau « Retour des Indes » (18€) est un peu en dessous.

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Mais la dorade royale bretonne (30€) dans sa croûte de pommes de terre fait bien son office.

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Tandis que le gigot de porc Ibaïona à la plancha (28€) est succulent, avec ses cornes de gatte, ses légumes-racines et sa petite sauce aigrelette au vieux vinaigre de Banyuls.

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Oui au vin de dessert!

Une soirée chez « Orphyse chaussette » ne s’envisage pas sans un dessert. Que ce soit un saint-marcellin crapuleux, servi tiède et coulant, une tarte aux quetsches modernisée (avec une crème pâtissière trop liquide) ou des petites figues de Solins rôties au roquefort et au miel.

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Et puisqu’on pratique ici une cuisine française à l’ancienne, on ne refusera pas, une fois n’est pas coutume, un plaisir qui se perd: le vin de dessert. Renoux tire en effet de son chapeau un merveilleux Rivesaltes ambré 1993 du Domaine de Rancy.

C’est sûr, voilà une grande gueule authentique qui nous manque déjà!

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Envie d’y goûter?

  • Cote: 7/10.
  • Cuisine: canaille. 
  • Cadre: bistrot bruxellois. 
  • Cave: vins nature. 
  • Terrasse: oui. 
  • Parking: non. 
  • Adresse: 5 rue Charles Hanssens 1000 Bruxelles.
  • Rens.: 02.502.75.81.
  • Ouverture: fermé dimanche et lundi.  

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Cet article est paru dans le Trends-Tendances du 29 octobre 2015. 

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restaurant bruxelles,nouveau restaurant bruxelles,restaurant japonais bruxelles,cuisine franco-japonaise,seino,minoru seinoLa fille: « Un restaurant qui propose à sa carte des perles comme ce carpaccio de pieds de porc Ibaïona, c’est peu fréquent. Un restaurant qui a une âme c’est encore plus rare. Hâtez-vous de découvrir les lieux avant que son chef d’orchestre ait tiré sa révérence!« 

restaurant bruxelles,nouveau restaurant bruxelles,restaurant japonais bruxelles,cuisine franco-japonaise,seino,minoru seinoLe garçon: « Quel personnalité ce Philippe Renoux! J’espère vraiment qu’on le retrouvera rapidement dans son nouveau projet… »