Du 21 au 25 mai, la 6e édition de Culinaria a de nouveau su se réinventer à Tour & Taxis, autour du thème du “Festin originel”. Quelque 8000 personnes (2000 de moins qu’en 2013) ont dégusté les plats préparés par 19 chefs étoilés et participé à diverses activités très gourmandes. Retour sur ce qui reste l’un des plus grands événements gastronomiques en Belgique.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée
La très belle mise en scène de l’agence « la bouche » et des élèves du Master
en Food Design a sans aucun doute participé au succès de ce Culinaria 2014!

 

Les chefs

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée
Clément Petitjean de la « Grappe d’Or » à Torgny

Si l’on s’offre le luxe de participer à Culinaria (75-80 € le passeport tout de même…), c’est d’abord pour goûter à la cuisine de grands chefs. Chaque entrée donnait droit à une mise en bouche concoctée par un chef prometteur, à cinq plats étoilés ainsi qu’à un dessert généreux signé par deux grands pâtissiers. Si, comme chaque année, quelques uns n’ont pas vraiment joué le jeu et respecté le thème, d’autres cuisiniers ont particulièrement brillé pour un offrir un véritable “festin originel”.

A commencer par Sang-hoon Degeimbre de “L’air du temps”**. Son agneau de lait aux épices rôti au barbecue fut clairement la claque de cette édition 2014. Non seulement pour la viande, fondante à souhait, mais surtout pour le goût profond de ses légumes lactofermentés. A la fois original et savoureux. Imparable !

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Chef du “’t Zilte”** à Anvers, Viki Geunes avait, lui aussi, opté pour l’agneau, anglais. Sa belle assiette mêlait filet tendre et cou braisé, servis avec des céréales et une vraie sauce à l’ancienne. Délicieux!

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

L’excellent Clément Petitjean, de “La grappe d’or”* à Torgny, revisitait quant à lui un plat paysan gaumais, la touffaye. Au menu, cochon de lait à la broche, pommes de terre, lard et oignon. Dans une composition à la fois moderne et rustique réjouissante.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Un festin ne peut s’imaginer sans un dessert digne de ce nom. Les pâtissiers Pierre Marcolini et Marc Ducobu ont joué à fond le thème en réinterprétant deux grands classiques qui reviennent furieusement à la mode: le saint-honoré pour le premier (en remplaçant la pâte à chou par du pain de Gênes parfum citron; mousse chocolat à la fève tonka), la religieuse pour le second (au praliné).

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

 

Les ateliers

Chaque année, Culinaria propose à ses visiteurs de s’inscrire à divers ateliers. La grande nouveauté, cette année, était le “Foreign Festin”. Pour celui-ci, San Pellegrino avait convié à Bruxelles quelques-uns des chefs de son célèbre “Top 50 des meilleurs restaurants du monde” : l’Espagnol Quique Dacosta, le Suédois Björn Frantzén ou encore les Français Alexandre Gauthier (“La grenouillère”*) et Bertrand Grébaut.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée
Bertrand Grébaut

Ce dernier, élève d’Alain Passard, a épaté avec sa cuisine axée sur l’“hyper saisonnalité”. Au menu, des asperges vertes aux fleurs de sureau et une tarte-crumble aux fleurs (sureau, coriandre, thym…). Face à une telle maîtrise, on comprend que son “Septime” (qui vient de décrocher une étoile au Michelin) soit l’une des tables les plus courues de Paris !

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée 

Les plus curieux ont également pu suivre, en compagnie du Liégois Pierre Leclercq, une leçon de gastronomie historique. Ou l’histoire du goût (notamment des épices) de l’Antiquité romaine à Auguste Escoffier, avec de petites dégustations à la clé, comme ce “poulet en potage de Hongrie” aux pommes et épices préparé le 12 décembre 1557 lors de la Joyeuse entrée à Liège du prince-évêque Robert de Berges.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

On pouvait également s’initier à un étonnant mariage, celui du thé et du fromage, en compagnie de Fabienne Effertz, auteure du magnifique ouvrage “Le Herve, bien plus qu’un fromage”. Elle mariait par exemple, une tomme fleurette, un fromage au lait cru qui avait quasiment disparu, avec un thé blanc de la province du Fujian en Chine. Un accord subtil où le gras du fromage épouse la légère amertume du thé.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée
Ici de la tomme fleurette associée à un thé blanc lao shou mei en provenance de Chine

A moins d’apprendre à préparer le parfait “Dry Martini” ou un délicat “Corpse Reviver” à l’atelier cocktails, sous les conseils avisés de Matthieu Chaumont, mimologie de l’excellent bar à cocktails “Hortense” au Sablon

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée
Matthieu Chaumont

 

Les stands

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Culinaria, ce ne sont pas que des chefs, ce sont aussi des produits. On trouvait ainsi un marché gourmet bien achalandé et quelques stands alléchants. Sponsor de l’événement, les fromages de Suisse proposaient par exemple un magnifique buffet en collaboration avec le fromager Pascal Fauville. Une belle façon de mettre en valeur le patrimoine fromager helvète. L’offre était en effet variée et les fromages, quasiment tous AOP, de grande qualité : gruyère d’alpage, gruyère réserve, étivaz, tête de moine, vacherin fribourgeois, sbrinz, emmentaler… A déguster avec des pommes séchées ou encore des poires à Botzi AOP, une spécialité de Fribourg.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Autre stand qui attirait tous les regards, celui d’Hendrik Dierendonck. Le boucher star de Saint-Idesbald avait déménagé son frigo de maturation à Tour & Taxis, où étaient exposées d’impressionnantes côtes à l’os et de riches carcasses. Le tout dans une bonne odeur de cuisson au charbon de bois, celle des grills Green Egg et Josper.

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Les amateurs de bidoche pouvaient même s’acheter un steak dry aged en choisissant entre le boeuf wagyu, la limousine, la Holstein, la rubia galega… Ou encore l’excellente rouge des Flandres, une race locale oubliée que Dierendonck essaye de faire revivre. Après y avoir goûté, on souhaite ardemment qu’il y parvienne !

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Ce Culinaria 2014 fut une très belle édition, avec une meilleure gestion de l’espace, une très belle mise en scène autour d’un thème intéressant, « le festin », et un retour bien plus pratique à l’association plat-vin directement sur les stands des chefs. Avec cette année, comme grand point fort, les ateliers variés et de haut niveau qui étaient proposés!

 

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée

Avec une ou deux grandes tables supplémentaires et une sélection encore plus variée de produits dans le marché gourmand – on était par exemple ravis de redécouvrir les jus Alain Milliat -, le bonheur aurait été complet! 

culinaria,dierendonck,marcolini,cuisine étoilée