Samedi dernier, à Saint-Idesbald, Henrik Dierendonck recevait ses collègues français Yves-Marie Le Bourdonnec et Didier Massot.
A mesure que la gastronomie s’impose comme une valeur majeure dans nos sociétés moderne, ses horizons ne cessent de s’élargir. Après la médiatisation des grands chefs et des vedettes du petit écran, d’autres métiers émergent depuis quelques années: boulangers, pâtissiers, chocolatiers, jardiniers… Mais aussi les bouchers. Inspirée du monde anglo-saxon, la vogue des neo-butchers débarque en effet chez nous.
En France, deux bouchers se partagent le terrain. A gauche, Hugo Desnoyer fournit les plus grandes maisons étoilées (Ducasse, Robuchon, Gagnaire, « Passage 53 » (dont on vous reparlera prochainement)…), travaillant exclusivement des bêtes françaises de grande qualité (Limousine, Aubrac, Parthenaise, agneau de lait de Lozère…), qu’il vend à des prix très corrects dans sa boucherie parisienne. Et que l’on retrouve également à Bruxelles chez « Rob ». Même si la qualité noys y a semblé nettement moindre et les prix plus élevés que ceux des viandes incroyables que nous avions achetées à Paris…
A droite, Yves-Marie Le Bourdonnec. Lequel s’est plutôt centré sur la vente aux riches particuliers, écoulant dans sa boutique d’Asnières (et dans sa nouvelle boucherie du XVIe arrondissement) les meilleures races du monde: wagyu japonais, Long Horn du Yorkshire, rubia gallega espagnole… Très médiatisé depuis le documentaire de Canal+ « Global Steak », où il alertait sur la surconsommation de viande (plaidant au contraire pour une consommation raisonnée de viandes de qualité), Le Bourdonnec fournit désormais à Paris un fast-food gourmet (« Blend Burger ») et une steakhouse branchée par l’équipe de l' »Experimental Cocktail Club » (« Beef Club »), mais aussi la boucherie du « Food Stock » à Waterloo par exemple. Tandis que son récent livre « L’effet boeuf », sur les dessous de l’élevage intensif et de la boucherie industrielle, lui a permis de faire le tour des studios radio et des plateaux télé. Et fait de lui la star des bouchers.
Bref, Yves-Marie Le Bourdonnec était un opposant idéal pour Hendrik Dierendonck dans la « Battle of Butchers » qu’il organisait samedi dernier dans à Saint-Idesbald et à laquelle il avait également convié Didier Massot, l’un des quinze « meilleurs ouvriers de France » en boucherie en activité, ainsi que l’équipe du documentaire français « Steak (R)evolution », que réalise actuellement Franck Ribière.
Tous trois se sont affrontés dans une compétition bon enfant, autour d’une démonstration en public de découpes de pièces de viande. L’occasion, surtout, pour les bouchers d’échanger leurs expériences. Dierendonck est ainsi fier de présenter à ses collègues français « sa » Rouge de Flandre occidentale (cf. ci-dessous). De son côté, Massot, en tant que MOF, n’a rien à apprendre de ses collègues côté découpe.
Il est néanmoins ravi de découvrir à leur côté les techniques de maturation du boeuf, très en vogue dans les pays anglo-saxons et que l’on redécouvre depuis quelques années en France et en Belgique (où sa pratique avait été quasiment interdite par l’Afsca). Entreposée pendant plusieurs semaines à une température de 1-2°C, d’abord sur carcasse puis découpée en entrecôtes, la viande acquiert des saveurs inédites et une incroyable tendreté.
Tout l’après-midi, les trois bouchers ont ainsi débité d’incroyables pièces de viande: du wagyu maturé 60 jours au whiskey japonais Nikka pour Le Bourdonnec, de la Rouge de Flandre maturée au foin pour Dierendonck. Tandis que Didier Massot épatait la galerie en réalisant une superbe couronne d’agneau ou en donnant à ses collègues une leçon de découpe de l’entrecôte parfaite, dont on aura ôté toute partie nerveuse avant de la recoudre à l’aiguille pour une tenue parfaite à la cuisson.
Toutes ces viandes étaient confiées dans la foulée au savoir-faire de David Martin, qui travaille avec Henrick Dierendonck depuis trois ans. Sur les formidables barbecues d’inspiration japonaise «Green Egg», qui équipent désormais les cuisines de 60% des étoilés belges, le chef étoilé de «La Paix» (brasserie située en face des abattoirs d’Anderlecht) grillait tout cela dans la rue. Pour le plus grand plaisir des participants à cette «Battle of Butchers» et autres badauds, qui ne se rendaient sans doute pas toujours compte de la chance qu’ils avaient de déguster ces viandes d’exception hors de prix…
Lors d’un événement enthousiasmant qui mettait en valeur le travail effectué par des artisans qui redécouvrent avec bonheur la fierté de bien faire son métier.
Dierendonck, un boucher paysan
Fondée depuis presque 40 ans, la boucherie Dierendonck est un symbole de qualité en Flandre. Hendrik Dierendonck, qui a succédé à son père Raymond, travaille en famille pour faire vivre cette belle boucherie superbement achalandée, où l’on fait la queue pour déguster parmi les meilleures viandes du monde. Parmi la clientèle éclairée, on trouve des chefs de talent comme le Hollandais Sergio Herman, triplement étoilé du “Oud Sluis”, ou le Belge Kobe Desramaults, une étoile au « In De Wulf » à Dranouter. Mais aussi le Français David Martin, étoilé à « La Paix » à Bruxelles.
Cette excellence est à la fois due à la recherche des meilleurs produits d’origine belge ou étrangère, sélection que Dierendonck opère notamment au marché matinal de Rungis, mais aussi à la parfaite maîtrise de la maturation de la viande, réalisée ici jusqu’à 8 semaines.
Mieux, Dierendonck s’est investi dans l’élevage, proposant de la viande issue de sa propre ferme. Il a ainsi œuvré avec son père au redéveloppement de l’élevage de la Rouge de Flandre occidentale, race oubliée dont la production est faible mais dont la viande extrêmement savoureuse. Avec cette dernière, Hendrik prépare notamment une charcuterie de caractère avec l’entrecôte maturée puis séchée.
Toujours au rayon des charcuteries, le boudin noir et le pastrami maison sont exceptionnels, tout comme le “pasterma de Roger”. Tandis que le jambon de porc laineux Mangalica est une merveille (élevé en Hongrie puis affiné en Espagne) !
Mais pour les vrais carnivores, on vend surtout ici, selon l’arrivage, de formidables viandesmaturées des meilleures races européennes : rubia gallega espagnole, Salers, Aubrac, charolaise, bœuf de Bavière, Simmenthal, chianina italienne, piémontaise, Galloway, Angus, Hereford… Sans oublier l’excellent porc Duke of Berkshire, élevé en Flandre. Bref, une adresse incontournable pour tous les amoureux de bidoche!
- Boucherie Dierendonck.
331 Strandlaan, 8670 Sint-Idesbald.
Albert I Laan 106, 8260 Nieuport.
Rens. : 058.51.12.87, 058.24.20.12 ou www.dierendonck.be.
Yves-Marie Le Bourdonnec, le Titi parisien
Le boucher star a longtemps été basé à Asnières. Depuis avril 2012, il a repris une magnifique boucherie parisienne ancienne. Un must !
- 172 avenue Victor Hugo, 75016 Paris.
Rens. : +33. (0) 1.47.04.03.28.
Didier Massot, boucher en ligne
Elu “Mof” en 2004, ce boucher de talent est à l’origine de la première boucherie française en ligne. Il est actuellement à la recherche d’une boucherie sur Lyon.
- Rens. : www.monboucher-enligne.com.
David Martin, spécialiste de la grillade
Etoilé à “La Paix”, à la tête de la “Bozar Brasserie”, ce Français anime également “Martin Bonheur” sur RTL-TVI.
- « La Paix ». 49 rue Ropsy Chaudron 1070 Bruxelles.
Rens.: 02.523.09.58 ou www.lapaix1892.com.
mmmmh
votre commentaire sur Desnoyer, pas très juste tout ca
vendu chez Rob oui mais moins chère que chez Hugo à Paris et certainement pas deuxième choix. Quelle erreur journalistique d’écrire sans vérifier…..pas bien 🙁
Ravi d’apprendre que les choses auraient changé alors… Quand nous avons acheté de la viande Desnoyer chez Rob, il s’agissait d’une viande sous vide emballée dans un carton jaune étiqueté Desnoyer. Mais il s’agissait en fait de bête débitée à Rungis, pas dans son atelier parisien. Et pour avoir eu la chance de goûter les deux viandes, c’était très clairement du second choix. Nous avons d’ailleurs reçu confirmation de cette pratique par un cuisinier qui travaille avec Desnoyer.
Ceci dit, nous restons absolument fan de sa boucherie parisienne et du fait qu’il ait choisi de ne travailler quasi exclusivement qu’avec des bêtes françaises.
Ah oui aussi pour info il n y a pas que 2 bouchers a Paris qui font bien leur boulot il y des bouchers qui sont 10 fois meilleur des les 2 bouchers ( stars ) arrêtons de faire toujours de la pub que pour 2 bouchers et sans être méchant regarde en détaillé un robif il y a une belle surprise faite votre travaille pour une fois
Cela va de soi qu’il y a d’autres bouchers à Paris et ailleurs. Il se trouve que ces deux-là sont très médiatisés pour de bonnes raisons d’ailleurs. Mais si vous aviez lu un peu plus loin, vous auriez vu que nous parlons ici autant d’Hendrik Dierendonck, excellent boucher belge et de Didier Massot, de la région de Lyon.
Si vous avez de bonnes adresses sur Paris, partagez-les plutôt que de ronchonner…
Visiblement, le Journaliste n’a pas contacte mr Desnoyer et prefere ecouter un des nombreux Cuisiniers frustres de ne pas être servi… Une si belle maison qui a rant fait pour ce beau métier … Article a charge ,,, que l’on peut qualifie de seconde zone.. La viande ne vient pas de Rungis , mais de son atelier a Athis Mons . Perso , je suis servi comme un prince extant a l’etranger et tout provient de l’atelier …il devrait judicieux de demander au bonne Personne mr LE Journaliste…
Etrange, cette charge massive contre l’auteur de l’article et, tout aussi étrange, ces différents pseudos à la même écriture hasardeuse.
En tout état de cause, il est évident que d’autres bouchers travaillent bien (le mien est excellent).
Comme toujours, ceux qui sont les fers de lance d’une profession attirent les lumières des projecteurs, mais c’est en général un bienfait pour toute la profession.
Si tout un chacun peut découvrir des produits différents de ceux servis par la grande distribution (qui standardise à tout va), l’objectif ne sera-t-il pas atteint ?
Desoler Olivier ms je suis bien moi….. 15 ans déjà que je travaille avec Desnoyer en france en Grèce et mtnt à Dubaï et depuis 15 ans tjrs la même viande la meilleur jamais eu un problème !!!!!!!! Donc oui le journaliste devrait se renseigner avant d écrire des conneries sur de vrai professionnel qui aime leur métier!!!! Médiatiser ou pas…..
Lebourdonnec est juste la honte de la profession il crache sur tout le monde qu’il ce regarde il a pas honte après tout ce qu’il a fait ce pauvre type
L’article dit que la viande vendue au supermarché Rob en Belgique, bien que d’un prix supérieur, est de moins bonne qualité que celle vendue à la boucherie mère à Paris. Donc la « critique » ne concerne que la viande vendue au Rob en Belgique. Avez-vous seulement lu l’article?